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Les projets de méthanisation ne décollent pas

La lourdeur administrative et des subventions non garanties freinent la dynamique des projets.

Les travaux sur la normalisation 
des digestats, considérés actuellement comme des déchets, devraient durer encore au minimum quatre ans.
Les travaux sur la normalisation
des digestats, considérés actuellement comme des déchets, devraient durer encore au minimum quatre ans.
© F. Mechekour

On dénombre actuellement 140 sites agricoles opérationnels en France sur un total, tous secteurs confondus, d'environ 400. Et au rythme où les projets se finalisent, il paraît illusoire d'espérer atteindre les 1000 installations de méthanisation à la ferme d'ici 2020 prévus par le plan Énergie méthanisation autonomie azote (Emaa) du gouvernement. « Nous sommes loin des 130 installations par an prévues », confirme Jérémie Priarollo de l'association Solagro. Ce retard touche tous les projets, agricoles ou non. À qui la faute ? Aux « difficultés de financement des projets dont la rentabilité dépend des subventions et des tarifs d'achats et à la lourdeur réglementaire », selon Caroline Marchais, du Club Biogaz Atee. « Les banquiers sont assez frileux : ils estiment que les subventions ne sont pas assez incitatives et les projets peu rentables. »
Jérémie Priarollo partage cette analyse. « La filière attend les concrétisations du plan Emaa en termes de revalorisation des tarifs d'achats de l'électricité et du biométhane à hauteur de 20 % mais aussi de simplification de l'instruction des dossiers réglementaires. » Il faut compter entre 3 et 5 ans pour finaliser un dossier. Quant aux tarifs d'achat de l'électricité, ils varient de 120 à 210 EUR/MWh suivant la taille du projet, la proportion d'effluents d'élevage et l'efficacité énergétique du projet. Pour le biométhane, cette fourchette varie de 85 à 130 EUR/MWh.
Au final, « 350 projets sont identifiés mais à des stades d'avancement très variés », souligne Caroline Marchais.

 

De plus en plus de projets collectifs

 

Malgré ces difficultés, il existe une dynamique positive sur le terrain. « Il y a de plus en plus de projets collectifs portés par des agriculteurs notamment pour diluer le risque financier. »
Par ailleurs, « une expérimentation très prometteuse est actuellement en cours notamment en région Midi-Pyrénées pour simplifier les démarches via l'instruction des dossiers au niveau d'un guichet unique », explique Jérémie Priarollo. L'injection du biométhane dans le réseau de distribution de gaz naturel est également une voie de développement pour la filière. « Trois projets d'injection sont actuellement opérationnels dont un sur une exploitation agricole, et environ 250 sont en cours d'instruction, dont une trentaine très avancés. »

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