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Les pratiques de gestion des anomalies doivent changer

L’arrivée de la génomique accélère considérablement la détection des mutations génétiques. L’objectif d’éradication est à réserver à un nombre limité de mutations.

Cécile Grohs, Inra. "Une fois qu'une anomalie est déclarée et qu'on dispose d'un test pour la détecter, il faut faire mieux que ne plus utiliser l'animal."
© A. Conté

L’apparition d’anomalies génétiques est inévitable : tout être vivant est porteur de mutations génétiques récessives responsables d’anomalies. Dans les races d’élevage, la probabilité d’apparition de ces mutations est plus importante à cause du « starsystème » qui a régné dans les années 2000 : les taureaux stars ont pu rapidement disséminer les allèles porteurs d’une anomalie. Or « avec la révolution des outils technologiques, le rythme de découverte des anomalies va en s’accélérant considérablement », a souligné Cécile Grohs de l’Inra lors d’une conférence au Space. On peut aujourd’hui grâce à la génomique en quelques semaines ou quelques mois détecter une mutation à partir de quelques cas. Une nouvelle anomalie est détectée chaque semaine dans les espèces animales ! En 2016 on a par exemple identifié une mutation entraînant un déficit en cholestérol donnant des veaux à diarrhée qui s’étiolent au bout de deux mois. « Cette accélération oblige à revoir les pratiques de gestion des anomalies. Selon les races, elles vont de « ne rien faire » à l’éradication. Il serait aberrant aujourd’hui de vouloir éliminer tous les taureaux porteurs car ces mutations sont inhérentes au vivant. À chaque fois qu’on élimine, on crée un goulot d’étranglement au niveau de la variabilité génétique. Ce qui est important, c’est de diminuer progressivement la fréquence des anomalies. »

Préserver la variabilité génétique

Au niveau racial, il faut donc mettre en place un travail collectif (projet Clamor). Il s’agit de regrouper les informations de statut des reproducteurs et d’évaluer la valeur économique des anomalies. On doit pour cela définir le coût économique de chaque anomalie qui dépend de nombreux facteurs : l’âge d’apparition, la mortalité ou non, les impacts éventuels sur la mère, les coûts vétérinaires. Et déterminer sa fréquence à partir des génotypages réalisés pour la sélection ou par sondage. « L’idéal serait ensuite de gérer les anomalies collectivement via leur intégration dans un index de synthèse, ou comme caractère d’un index existant participant à l’ISU. Par exemple, des allèles de mortalité embryonnaires pourraient être pris en compte dans l’index fertilité », défend la chercheuse.

Au niveau de l’éleveur, il existe des solutions face à une anomalie récessive. « Si les femelles sont génotypées, il suffit d’éviter les accouplements à risque entre porteurs en utilisant les résultats de génotypages mâles et femelles. Si elles ne sont pas génotypées, les vaches qui ont fait naître des animaux atteints doivent être accouplées avec un taureau non porteur ; et si l’éleveur souhaite utiliser un taureau porteur, il faut éviter les accouplements avec les filles des porteurs (risque = 1/8) ».

Pour déclarer la naissance d’un veau anormal : une fiche de recueil d’informations, simple à utiliser, est disponible sur le site de l’ONAB : http://www.onab.fr

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