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« Les Flamandes tiennent la route économiquement »

Dans le Pas-de-Calais, Xavier Cuvillier mène un troupeau mixte de 70 vaches dont une trentaine de Rouges Flamandes. La cohabitation avec les Prim’Holstein fonctionne très bien.

Xavier Cuvillier. « Mes Flamandes sont presque aussi rentables que mes Prim’Holstein malgré un écart de production de 3000 kg de lait. »
© DR

Installé à Béthonsart, Xavier Cuvillier est un éleveur bien connu dans le monde de la génétique. Une de ses grandes particularités est d’être sélectionneur en Rouge Flamande et en Prim’Holstein dans le cadre de la charte Gènes-Diffusion. L’éleveur possède en effet un troupeau mixte composé d’une trentaine de Flamandes et d’une quarantaine de Prim’Holstein. Ses vaches, comme celles de l’élevage Vaesken, s’illustrent régulièrement lors des concours, notamment au SIA. L’histoire entre la famille Cuvillier et la Rouge Flamande remonte au début du XXe siècle. « J’ai conservé des Flamandes par passion mais aussi parce qu’elles sont presque aussi rentables que mes Prim’Holstein malgré un écart de production de 3 000 kilos de lait », précise Xavier Cuvillier.

Dans son élevage, les Flamandes produisent 7 000 kg de lait contre 10 000 kg pour les Prim’Holstein, mais avec un écart de deux points sur les taux : 40 de TB et 33,5 de TP contre 38 et 31,5 respectivement. L’éleveur produit environ 580 000 litres de lait. La Prospérité fermière en a collecté 550 000 litres en 2016. « Notre droit augmente tous les ans parce que beaucoup d’éleveurs arrêtent le lait. Mais le prix du lait reste au ras des pâquerettes (272 euros/1 000 l en 2016 et autour de 300 euros/1 000 l pour 2017). »

Deux points d’écart sur les taux

La fertilité est également un point fort mis en avant par l’éleveur. Le coefficient d’utilisation des paillettes est meilleur : 1,3 contre 1,7. « L’intervalle vêlage-vêlage est plus court de 30 à 40 jours (370 j contre 410 j) par rapport à celui de mes Holstein. C’est aussi une race bien plus rustique, facile à élever et moins gourmande que la Prim’Holstein. Ma plus vieille Flamande a 12 ans. Elle a eu dix veaux. Une Holstein, quand elle en a cinq, c’est déjà très bien. Mes Flamandes font six à sept lactations et mes Holstein trois à quatre. »

La rapidité de finition des vaches de réforme est un autre avantage mis en avant par Xavier Cuvillier, « Après le tarissement, une Flamande peut être finie en 30 jours alors qu’il faut deux voire trois mois pour les Prim’Holstein. Et malgré les 30 centimètres d’écart en hauteur au garrot, il y a peu de différence au niveau des poids de carcasse (autour de 400 kg dans cet élevage). » Seules les Prim’Holstein sont finies. Les Flamandes réformées sont en effet valorisées par la filière « Rouge Flamande Excellence » lancée en 2015. Elles partent en station d’élevage pour être engraissées. Les vaches sont achetées sur la base de leur poids vif avec une plus-value d’environ 30 centimes d’euro par kilo. « L’écart de prix avec une Prim’Holstein peut atteindre 150 à 200 euros », précise Xavier Cuvillier.

Une plus-value de 150 à 200 euros sur les réformes

Par ailleurs, dans le cadre du plan de sauvegarde de la race, l’éleveur touche chaque année 200 euros par animal âgé de plus de deux ans. Côté bémols, la Rouge Flamande « manque de précocité ». L’âge au premier vêlage tourne autour de 30-32 mois. « La Flamande n’est adulte qu’à partir du quatrième voire du cinquième veau. » La qualité des mamelles, en particulier l’attache arrière et le volume, est un poste à surveiller. Xavier Cuvillier fonde cependant beaucoup d’espoir sur la sélection génomique en test actuellement pour accélérer le progrès génétique.

Au final, la conduite des deux races ne pose pas de problèmes particuliers. Les trois quarts des 70 élevages qui adhérent à l’Union Rouge Flamande sont mixtes. « Je distribue les fourrages une fois par semaine avec une désileuse desile-cube et j’apporte les concentrés au DAC pour éviter que les Flamandes s’engraissent. »

La Flamande en chiffres

2 100 vaches dont 825 au contrôle laitier

5 316 kg de lait en 293 jours à 39,9 de TB et 32,3 de TP

2 à 4 taureaux testés par an

Une 15e de taureaux au catalogue

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