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Culture du maïs
Les clés de la réussite

Comment optimiser l´itinéraire technique du maïs. Entretien avec des techniciens de terrain pour éviter les principales erreurs sur l´itinéraire technique du maïs.


La maîtrise de l´itinéraire technique semble acquise pour la grande majorité des éleveurs. Pourtant, certains points peuvent parfois poser problème et méritent peut-être quelques rappels et recommandations techniques. Nous vous
proposons un tour d´horizon sur les bonnes pratiques
culturales pour réussir au mieux votre maïs.

Comment choisir ses variétés ?
Trop souvent, c´est le rendement qui prime. Or, ce n´est pas toujours le premier critère à prendre en compte. Les critères de choix variétal peuvent varier d´une région à l´autre, en fonction des différentes contraintes rencontrées telles que la disponibilité en eau et les sommes de températures.
Si la température est limitante sur un secteur donné, la précocité du maïs apparaît comme le facteur le plus essentiel. Certains ont parfois tendance à l´oublier, notamment après une ou deux campagnes favorables. Ils peuvent être tentés de s´orienter vers des variétés plus tardives, à rendement plus élevé. Mais une année climatique ne fait pas l´autre, et ils risquent de récolter un maïs qui n´est pas arrivé à pleine maturité. L´objectif est d´atteindre au minimum 30 % de matière sèche. En deçà, la conservation et la valeur alimentaire du fourrage sont pénalisés. Si c´est le stress hydrique qui menace la culture, les exploitants devront davantage privilégier l´aspect régularité du rendement, en analysant les résultats variétaux sur les trois dernières années.
En zone ventée, la tenue de tige est à prendre en compte pour sécuriser la récolte.

Après les critères agronomiques, vient la valeur énergétique du fourrage pour affiner le choix variétal.
Certains exploitants s´intéressent aussi à la qualité des parois, caractérisée par le Dinag (digestibilité du non amidon non glucide soluble). Si ce critère offre une information supplémentaire, il s´avère avant tout utile aux sélectionneurs.

Quand détruire les intercultures ?
Dans les zones d´action complémentaires, l´implantation de couverts végétaux en hiver est obligatoire. Semés après la moisson, les ray-grass italiens ou autres moutardes font très bien l´affaire. Mais encore faut-il les récolter ou les détruire suffisamment tôt pour ne pas pénaliser le maïs suivant.
L´idéal est de retourner l´interculture avant la mi-mars. Sinon, le maïs risque de souffrir d´un manque d´eau à la levée, ce qui peut pénaliser le peuplement.
Autre point, si l´interculture n´est pas retournée suffisamment tôt, la matière organique n´a pas le temps de se décomposer et risque alors de gêner l´enracinement du maïs, qui valorisera moins bien les éléments nutritifs du sol.
©B. Compagnon


Quels conseils pour une meilleure implantation ?
L?ántation est une phase capitale pour la culture du maïs. Il n´aime pas une terre trop tassée, mais il déteste une terre creuse. Il faut donc rechercher une structure continue, c´est-à-dire bien rappuyée, sans zones de discontinuité et sans semelles. Dans tous les cas, la préparation du lit de semences, précoce pour les sols argileux, au dernier moment pour les sols les plus battants doit s´accomplir avec le moins de passages possible. En terre argileuse, le labour sera d´automne pour profiter de l´action du gel sur les mottes. La reprise se fera sur sol ressuyé en un minimum de passage. En sol de limon, le labour se fera au printemps et la reprise a pour objectif de laisser des petites mottes en surface pour le risque de battance.
L´engrais starter est-il toujours justifié ?
C´est avant tout une sécurité pour le démarrage de la culture. Il est utile en conditions défavorables : printemps froid, sols tassés, gorgés d´eau ou difficiles à réchauffer, parcelles mal exposées. Au semis, l´apport de 100 kg de 18-46 peut se révéler utile à la plantule. Le démarrage plus rapide de la culture se traduit alors par un maïs visuellement plus beau, plus vigoureux, avec une feuille de plus au stade 6-7 feuilles. Mais cette différence peut se réduire, voire disparaître à la récolte. Si cette pratique permet d´augmenter d´un point la matière sèche, le gain de rendement apparaît en revanche plus aléatoire. Plus qu´une amélioration du rendement, c´est surtout un gain de précocité qui est à attendre de cette fumure.
Il est désormais possible d´utiliser des produits microgranulés si les semoirs sont équipés de microgranulateurs. Incorporés dans la raie de semis, à dose réduite (20 kg/ha au lieu de 100 kg/ha), les microgranulés permettent en autre de limiter les apports de phosphore dans les sols déjà bien pourvus. Cette technique s´avère néanmoins plus coûteuse qu´une fertilisation classique (42 euros/ha contre 27 euros/ha).

Peut-on faire l´impasse sur P et K ?
Pour la potasse, l´impasse ne pose pas de problème dans les sols correctement pourvus.
Par contre, les apports en phosphore peuvent se trouver justifiés même dans des sols suffisamment riches. Les exploitants sont souvent tentés de croire que les amendements organiques réalisés au moins une fois tous les deux ans suffisent à couvrir les besoins du maïs. C´est vrai, à condition que le phosphore du sol soit disponible pour la plante, c´est-à-dire facilement absorbable par ses racines. Cela suppose un sol suffisamment réchauffé et aéré au démarrage. Même si, jusqu´au stade 6 feuilles, les besoins en phosphore d´un hectare de maïs sont très réduits (ils se limitent à seulement 1 kg/ha), ils n´en restent pas moins indispensables pour le développement de la culture. La solution consiste alors à concentrer très localement la fumure phosphorique au semis pour que les racines de la jeune plante puissent l´assimiler plus facilement.

Comment réussir un désherbage de post-levée ?
- L´efficacité du désherbage en post-levée dépend avant tout du stade de déclenchement du traitement. Il est impératif de respecter le stade 2 à 4 feuilles des adventices. Beaucoup d´éleveurs se fient encore au stade du maïs et non à celui des adventices. Résultat : les traitements sont souvent réalisés trop tardivement et le rendement s´en trouve pénalisé. Un retard de dix jours sur un traitement peut entraîner jusqu´à 30 % de perte de rendement. Le positionnement du produit compte plus que la dose appliquée. Attention aussi au risque possible de phytotoxicité sur le maïs en fonction des matières actives utilisées.
- Le spectre d´action du produit doit évidemment correspondre à la flore présente sur la parcelle.
- Les conditions climatiques sont également primordiales pour la réussite de l´intervention. Préférer les traitements par temps couvert ou sur légère rosée le soir ou le matin. Une hygrométrie de l´air élevée, d´au moins 60 %, favorise la pénétration des matières actives. De même, mieux vaut toujours intervenir entre 12 et 25ºC de préférence.
- Le nombre de passage doit être adapté au type de levées des mauvaises herbes (levées groupées ou échelonnées).
©D. R.


Quelles rotations privilégier ?
Intégrer le maïs dans les rotations. Voilà une règle agronomique bien connue, mais peut-être oubliée. Monoculture et rotations courtes (maïs-blé) prennent souvent le pas dans les sytèmes de culture actuels. Pourtant, en intégrant le maïs dans des rotations longues avec des prairies temporaires, on réduit à la fois le problème de salissement des parcelles et de fertilité des sols.
Bon précédent à maïs, la prairie restitue de la matière organique en quantité et permet des économies en terme de fertilisation. C´est aussi un bon moyen de d´avoir un maïs propre à faible coût. Avec l´interdiction prochaine de l´atrazine, le contrôle des adventices se raisonnera de plus en plus à l´échelle de la rotation.

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Cet article est extrait du Dossier de Réussir Lait Elevage du mois de Janvier 2003 (nº155) intitulé « Optimisez l´itinéraire technique du maïs ». Ce dossier de 18 pages fait le tour des variétés et des points-clés de la culture du maïs en s´intéressant en particulier aux évolutions de la conduite culturale du maïs. « En 2003, l´atrazine n´est plus commercialisée mais peut encore être utilisée : c´est la dernière ligne droite pour se préparer à l´après-atrazine, » rappelle la revue. « Les techniques culturales simplifiées sont en train de gagner du terrain, là où la structure du sol le permet. »
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