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MATÉRIEL DE TRAITE
Le robot poursuit son irrésistible progression

En équipant près d'une nouvelle installation sur deux, le robot de traite intéresse tout type d'éleveur. Malgré l'intensification de la concurrence, Lely et Delaval se partagent l'essentiel du marché.

AVEC 2 800 ÉLEVAGES ÉQUIPÉS EN 2011,
la traite robotisée se démocratise
en France.
AVEC 2 800 ÉLEVAGES ÉQUIPÉS EN 2011,
la traite robotisée se démocratise
en France.
© Lely

Le nombre d'élevages équipés d'un robot de traite aurait triplé depuis 2007, selon une étude de l'Institut de l'élevage basée sur les adhérents au contrôle laitier. Fin 2011, 1866 adhérents étaient équipés. Considérant que ces derniers représentent moins de 70 % des exploitations laitières françaises en 2011, l'Institut de l'élevage estime qu'environ 2800 exploitations seraient équipées d'au moins un robot de traite.


Sur l'échantillon analysé, 76 % des élevages disposent d'un seul automate, 23 % sont équipés de deux robots et 1% en ont trois ou plus. À partir de cette répartition, l'Institut de l'élevage estime ainsi à 3500 le nombre de robots utilisés sur le marché français. À titre de comparaison, en se basant sur une estimation de 12700 exploitations équipées de traite robotisée dans le monde, la France représenterait 20 % du marché mondial en termes de nombre d'élevages. Cette proportion est toutefois bien inférieure en volume de robots, le nombre de stalle par élevage (1,3 à 1,4) en France étant faible par rapport à d'autres pays.


Géographiquement, le nombre d'adhérents équipés d'un robot dépasse déjà la centaine dans quatre départements : Côtes-d'Armor, Finistère, Mayenne et Vendée.


Lely passe le cap des 2 000 robots installés


Du côté des constructeurs, le dynamisme retrouvé des ventes favorise l'évolution et le renouvellement des produits. Après le creux de la vague de 2009 et 2010, où le marché était redescendu à moins de 500 robots, il devrait se vendre près de 800 unités en 2012. Le marché reste largement dominé par Lely et Delaval, qui réalisent à eux seuls plus de 85 % des ventes, Lely s'adjugeant plus d'une vente sur deux. En termes de robots installés, Delaval estime son parc à 1 300-1 400 automates, quand Lely annonce avoir passé la barre des 2000 robots. La part du gâteau est mince pour les autres constructeurs, ce qui ne les empêche pas de poursuivre leurs investissements dans la traite robotisée.

L'an dernier, le danois Sac a renouvelé son offre avec le RDS FutureLine MAX, tandis que Boumatic lançait son nouveau concept de robot à traite par l'arrière MR-S1. Fullwood Packo arrive cette année avec une nouvelle version de son robot Merlin. Quant à GEA Farm technologies, il s'est montré également très actif sur le terrain depuis le début de l'année avec son robot MIone.


Plus de 25 % des projets avec deux ou trois stalles


Le profil des éleveurs qui font le choix du robot a tendance à évoluer, selon Hervé Celard, responsable marketing chez Lely. « L'acheteur de robot était soit un technophile, soit un éleveur soucieux de rationaliser son temps de travail. Mais depuis deux ou trois ans, même des passionnées de génétique, très proches de leurs animaux, se lancent dans le robot. La multiplication des références économiques attire également le businessman ».


Le robot attire ainsi de plus en plus d'éleveurs de tous horizons, ce qui explique que 40 à 50 % des nouvelles installations de traite sont des robots. La majorité des investissements sont encore limités à un seul robot, mais les installations à 2 ou 3 stalles représentent dorénavant plus de 25 % des projets. « Nous sommes encore loin des pays du Nord de l'Europe où les élevages à quatre robots sont courants », relativise Hervé Celard.


La démocratisation du robot passe également par le marché de l'occasion, le moyen de disposer d'un robot à prix réduit ou encore de deux robots pour le prix d'un neuf. C'est aussi la possibilité d'investir dans un deuxième robot, sans augmentation significative du cheptel. «Notre activité Lely Taurus représente une centaine de robots d'occasion reconditionnés », note le spécialiste.


L'occasion pour investir à moindre coût


Chez Delaval, l'occasion est une activité moins développée. Le constructeur suédois insiste en effet sur le caractère évolutif de son robot. « Un ancien VMS peut être mis à jour pour bénéficier des dernières évolutions. Il sera également compatible avec un VMS de dernière génération, dans le cas de l'investissement dans un deuxième robot », explique Edouard Alix, responsable VMS chez Delaval.

Capteurs et diagnostic à distance


La rapidité de pose, l'hygiène de traite, la fiabilité, la circulation des animaux sont des facteurs désormais maîtrisés par les constructeurs.


Les principales évolutions devraient désormais concerner les capteurs et les logiciels de gestion pour faciliter le diagnostic de l'éleveur et optimiser les performances du troupeau.


Après la généralisation des mesures de conductivité et de colorimétrie, sont apparus les indicateurs (Lely MQC-C) et les compteurs de cellules (Delaval OCC). Plus récemment ont été développés des capteurs optiques mesurant le TB et le TP, comme le proposent Fullwood Packo avec son Crysta Lab et Lely avec son MQC. Le rapport TB/TP est un indicateur de problèmes métaboliques liés à l'alimentation (acidose, cétose).


Encore plus évolué, le dispositif Herd Navigator analyse quatre composants du lait. La mesure de l'hormone progestérone assure une détection très précise des chaleurs et constitue un indicateur dans le suivi de la gestation. La mesure de l'enzyme LDH (Lactate déshydrogénase) permet de mettre en évidence des mammites avant l'apparition des premiers signes cliniques. Les deux derniers paramètres concernent la gestion de l'alimentation avec une mesure de l'urée et de la BHB (corps cétoniques).


Interpréter les mesures des capteurs


Outre l'analyse du lait, les capteurs d'activité des vaches ont évolué. Le collier de Lely mesure non seulement l'activité, mais également la rumination. Le podomètre de Fullwood Packo enregistre les temps de repos et le nombre de couchages des vaches. L'accumulation de données implique la mise au point de modèles (algorithmes) qui permettent l'affichage d'indicateurs fiables et compréhensibles par l'éleveur.


Les logiciels de gestion du troupeau proposent des tableaux de bord conviviaux et des menus intuitifs. Tous les robots sont désormais équipés d'un écran tactile.


Initié par Lely avec son logiciel T4C, l'accès aux données du robot via internet va faire également son apparition chez Delaval avec son nouveau RFC. Ce dernier annonce par ailleurs l'arrivée d'une nouvelle version de son logiciel Delpro début 2013.


Ces systèmes de gestion par serveur sécurisent l'accès à distance au robot, mais également les données de l'élevage.


Partage des données sur le troupeau


L'autre solution consiste à se connecter à distance (utilitaire Teamviewer) à l'ordinateur relié au robot. L'éleveur est en mesure de faire son diagnostic depuis n'importe quel ordinateur connecté à internet, certains proposant une application pour un accès simplifié depuis un smartphone. Sur le RFC, l'éleveur peut aussi donner accès aux personnes de son choix (nutritionniste, vétérinaire), de manière sécurisée avec un identifiant et un mot de passe. GEA utilise également le système de serveur pour recueillir les données de son robot MIOne avec le système FarmView. Ce dispositif permet au concessionnaire de suivre le bon fonctionnement du robot pour ensuite conseiller des mesures correctives à l'éleveur.

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