Aller au contenu principal

« Le pois toasté a remplacé le correcteur azoté »

Jeannick Deborde, éleveur bio en Vendée
© DR

« Je cultive 15 hectares d’un mélange céréalier à base de triticale et de pois (respectivement 160 kg/ha et 20 kg/ha) pour mes 80 laitières. L’intégralité est récoltée sous forme de graines pour l’autoconsommation du troupeau. L’an dernier, les rendements étaient de 32-33 q/ha, soit 10 q/ha de moins que cette année. J’ai l’habitude de distribuer ce mélange aux laitières en complément du correcteur azoté. Depuis l’hiver dernier, je cherche à mieux valoriser les graines en les faisant toaster. En fait, les protéagineux crus sont mal valorisés car leurs protéines sont en grande partie dégradées par les bactéries du rumen. Le fait de cuire les graines protège les protéines et les rend assimilables dans l’intestin. Après la récolte du mélange, je fais trier les graines récoltées par la coopérative locale. Cela me coûte 7 €/t de prestation, plus 7 €/t de transport. Pour le toastage des 25 tonnes de pois (50 €/t), je fais appel à la Cuma Valdéfis qui dispose d’un toasteur Mecmar mobile. Les graines sont chauffées avec de l’air à 280 °C pendant quelques secondes. Le pois doit être très propre pour éviter tout risque d’incendie.

L’intérêt du toastage est de limiter la dégradation des protéines dans le rumen

Les graines se conservent dans des cellules de stockage. L’hiver dernier, de décembre à fin mars, les vaches ont reçu 2 kg de pois et 0,5 kg de triticale, aplatis quotidiennement, plus 0,5 kg de correcteur azoté (1). La ration de base se composait alors d’un tiers d’ensilage de maïs, d’un tiers d’enrubannage et d’un tiers d’ensilage de trèfle violet, ray-grass hybride et luzerne (15 % MAT). Les graines toastées sont très appétantes. Les vaches se jettent dessus. Je n’ai pas réalisé d’analyses, mais les valeurs annoncées indiquent 1,1 UFL, 170 g PDIN, 156 g PDIE e 103 g PDIA. Sur le papier, en termes de valeurs, la féverole toastée est la graine qui se rapproche le plus du tourteau de soja mais à travers les échanges avec les collègues, il semble que les animaux aient moins bien répondu avec la féverole qu’avec le pois. Et le mélange triticale-pois assure une régularité de rendement que l’on ne retrouve pas avec la féverole. Par rapport aux années précédentes où je complémentais avec 2 kg de correcteur et 1,5 kg de triticale-pois cru, j’ai trouvé les vaches en meilleur état. Les bouses étaient bien moulées. Je n’ai pas observé d’augmentation ou de baisse de production (27 kg/VL/j) et les taux sont restés stables. Au niveau économique, même en tenant compte du surcoût lié au triage/toastage (64 €/t), cette complémentation me revient moins cher. J’ai calculé un prix d’équivalence du pois toasté à 480 €/t (1,3 kg de pois toasté pour 1 kg d’aliment), alors que le prix du correcteur bio s’élevait à 780 €/t l’hiver dernier. »

(1) Correcteur azoté 38 % MAT à base de soja et féverole.
« Devenir autonome avec des protéines locales tracées »

Les plus lus

<em class="placeholder">équipe earl Lemoine</em>
« Nous maîtrisons nos outils pour produire 2,8 millions de litres de lait et sécuriser nos revenus », dans la Meuse 

À l’EARL Lemoine, dans la Meuse, les associés veulent avoir la main au maximum sur les composantes de leur revenu :…

<em class="placeholder">silo betterave maïs</em>
« J’ensile les betteraves en fin de saison pour ne pas les perdre », dans la Meuse

Au Gaec de l’Ouest, dans la Meuse, Alexandre Couchot cultive 12 hectares de betteraves fourragères. Il a testé plusieurs…

<em class="placeholder">éleveur laitier et conseiller devant le robot de traite</em>
« Je suis passé de 1,9 à 2,5 traites par vache et par jour avec mon robot de traite », dans les Vosges
Chez Stéphane Simonin, dans les Vosges, la traite robotisée a connu un démarrage chaotique en 2023. Il s'est fait accompagner…
« Engraisser nos vaches de réforme devrait générer 4 500 € de produit supplémentaire par an »

Avec l’embellie du prix de la viande, il est plus intéressant de finir les vaches aujourd’hui qu’hier. Certains éleveurs…

<em class="placeholder">« De 2023 à 2025, la notation des vaches a montré 20% d’amélioration en termes de boiteries, ce qui, à l’échelle du troupeau, représente 6 200 € d’économie ...</em>
« Nous avons réduit de 20 % le nombre de boiteries sur notre élevage robotisé », dans les Côtes-d’Armor

Le Gaec Ville Normand dans les Côtes-d’Armor a réalisé un audit boiteries pour identifier les facteurs de risque et des…

<em class="placeholder">Argent de la zone Euro. Pièces et billets de 10 20 et 50 euros. Monnaie d&#039;échange dans l&#039;Union européenne. Paiement en euros. Europe monnétaire.</em>
Le prix du lait monte encore en France en août alors qu’il baisse dans le nord de l’Europe

Dans l’Union européenne, les prix du lait d’août et septembre montraient les premiers signes de baisse en lien avec la…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière