Aller au contenu principal

Le nombre d’exploitations laitières divisé par deux en quinze ans

Selon une étude de FranceAgriMer, il y a aujourd’hui moins de 76 000 livreurs de lait(1) en France, soit deux fois moins par rapport à 1995. Leur référence moyenne s’élève désormais à près de 320 000 litres de lait.

© FranceAgriMer

FranceAgrimer vient de publier les résultats de son étude sur les évolutions des structures laitières dans l’Hexagone. Ce travail confirme l’érosion régulière du nombre de producteurs laitiers mais surtout décortique le phénomène sur les quinze dernières années. « Selon des chiffres encore provisoires pour la campagne 2010/2011, 78 360 exploitations laitières (2) produisent 24 milliards de litres de lait de vache dans les neuf bassins de production français. »

Par ailleurs, le nombre d’exploitations livrant au moins 80 % de leur lait à une laiterie « est passé de 370 000 en 1984 à 150 000 en 1995 et à moins de 76 000 aujourd’hui ». Sur la période considérée, la baisse est régulière et se situe aux alentours de 5000 exploitations par an. Cette baisse « est essentiellement le fait de la diminution des effectifs d’exploitations laitières individuelles (- 85 000, soit - 72 %) ».

On assiste par conséquent à une accélération de l’augmentation des références moyennes. Cette progression des références « s’accélère depuis 2005 avec les augmentations du quota national décidées à Bruxelles. »

Plus de deux millions de litres pour certaines exploitations

Au final, ces exploitations ont une référence moyenne de 318 500 litres de lait soit plus de deux fois plus par rapport à la moyenne de 1995 (150 450 l). Cette référence moyenne « masque une très forte hétérogénéité des situations individuelles des producteurs, la référence pouvant atteindre jusqu’à plus de deux millions de litres pour certaines exploitations », précise FranceAgriMer. La répartition des livreurs par classe de référence laitière a fortement changé depuis 2005 (voir graphique ci-dessous).

Une analyse fine des données montre qu’en 2010, « seules les exploitations dont la référence laitière dépasse 360 000 litres de lait ont progressé en nombre ». C’est la classe de plus de 600 000 litres « qui est la plus dynamique depuis 2005 ». Son taux de croissance sur les cinq dernières années s’élève à 168 % (de moins de 2 300 à plus de 6 000 exploitations).

Les autres exploitations « ont fortement décliné au fil des ans, notamment celles en dessous de 180000 litres ». La catégorie 300 000 à 360 000 litres, « à son apogée en 2008 et 2009, semble amorcer à son tour un virage en 2010, avec pour la première fois, une réduction d’effectifs. »

Une baisse moins prononcée en zone de montagne

La clé de répartition des exploitations entre zone de plaine (63 %), de montagne (21 %) ou défavorisée (16 %) est restée assez stable depuis quinze ans. FranceAgriMer constate tout au plus une baisse d’effectif légèrement inférieure en zone de montagne (- 44 %) par rapport aux deux autres grands bassins (autour de 50 %). Ce phénomène s’expliquerait en partie « par une meilleure valorisation des produits dans une zone peu propice à d’autres activités ».

Les exploitations en zone de plaine sont à la fois plus nombreuses (48 200) et dotées d’une référence moyenne (environ 348000 l) supérieure à la moyenne nationale. Par conséquent, ces exploitations produisent plus des deux tiers (69 %) de la référence nationale. « Les exploitations en zone de montagne ont une référence beaucoup plus modérée (215000 litres). » Concernant les formes juridiques, « avec plus de 40 000 Gaec et EARL, les formes sociétaires dominent. » Leur nombre « semble aujourd’hui presque se stabiliser, après une phase de développement des EARL dont l’effectif a doublé en l’espace de 15 ans et une légère érosion des Gaec depuis 2006. »

A contrario, le nombre d’exploitations individuelles n’a cessé de reculer passant de près de 120000 à un peu plus de 32000 en l’espace de quinze ans. « Si elles représentent encore 42 % des exploitations laitières, elles ne couvrent plus qu’un quart de la production », précise le rapport. L’essentiel de la production est finalement réalisé par les Gaec (41 %) et les EARL (28 %). « Les structures qui affichent les plus fortes progressions de leur référence laitière sont les SCEA, les SA, les SARL ainsi que les organisations de producteurs. » Mais cette catégorie reste encore minoritaire puisqu’elle ne pèse que pour 5 % de la collecte nationale.

(1) Exploitations dont au moins 80 % du lait de la référence totale est dédiée à la livraison. (2) Nombre total d’exploitations.

Les plus lus

Astuce d’éleveur : des cannes à pêche transformées en barrière motorisée pour l’accès au pâturage

Franck Hivert, du Gaec Hivert en Mayenne, a installé un moteur de portail de garage sur des cannes à pêche qui servent de…

<em class="placeholder">vache laitière boit de l&#039;eau dans un abreuvoir dans une prairie</em>
Abreuvement au pâturage : position des bacs et débit d’eau sont essentiels

Placer le bac à moins de 150 mètres du fond de la pâture, assurer un bon débit d’eau, ajuster diamètre des tuyaux et…

<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">Matthieu Caugant, éleveur dans le Finistère, devant ses vaches laitières</em>
Abreuvement au pâturage : « Des tuyaux de gros diamètre permettent d’alimenter nos 4 km de réseau d’eau pour 80 hectares accessibles »
Au Gaec Roz Avel, dans le Finistère, le réseau d’eau a été refait en même temps qu’une augmentation de la surface pâturable par…
<em class="placeholder">Fabien Louis, éleveur.</em>
« Des abreuvoirs connectés, caméras intelligentes et capteurs pour gagner en performance et en confort de travail dans mon élevage laitier dans le Morbihan »

Au Gaec de la Grée, dans le Morbihan, l’intelligence artificielle pilote l’abreuvement et la gestion de l’ambiance du…

<em class="placeholder">Au premier plan, les génisses de 7-8 mois, au second les génisses de 19-20 mois et au fond les vaches traites. </em>
Élevage laitier : 42 heures par semaine avec des vêlages groupés
Choisir un système en vêlages groupés structure le travail en séquences fortes sur l’année. Enregistrements à l’appui, c’est 42…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière