Aller au contenu principal

Entre produits standard et appellations d’origine
Le lait de montagne cherche à se différencier

Dans les linéaires depuis longtemps, le lait de montagne cherche sa voie. Les producteurs notamment réclament leur part du gâteau.

Le décret montagne publié en 2000 a comblé le vide juridique, lié à l’utilisation
du terme même de « montagne » pour le lait et les quatre autres filières engagées.
Le décret montagne publié en 2000 a comblé le vide juridique, lié à l’utilisation
du terme même de « montagne » pour le lait et les quatre autres filières engagées.
© DR/Archives

Deux cent vingt millions de litres.Tel est le volume de lait commercialisé sous l’estampille «produit de montagne». Soit autant que la production de lait issu de l’agriculture biologique. Pourtant, il ne représente qu’une part infime du lait produit en zone de montagne, à savoir quelque 3,2 milliards de litres (14 % de la production française), dont les deux tiers proviennent du Massif central. C’est dire la marge qui reste pour identifier — et donc mieux valoriser? — le lait de montagne, sachant tout de même que le tiers est déjà utilisé pour fabriquer des fromages d’appellation d’origine contrôlée et qu’une grande partie est transformée hors zone. Le terme « montagne » est particulièrement porteur auprès des consommateurs, comme l’a montré une étude du Cniel. Il véhicule un imaginaire très puissant qui associe des notions d’authenticité, de pureté, de nature préservée, de goût retrouvé… Une chaîne de grande distribution, Carrefour, a compris depuis longtemps combien la montagne pouvait être un argument commercial efficace. Associée aux établissements Toury (Puy-de-Dôme), l’enseigne a positionné le lait de montagne UHT comme unique marque de distributeur entre le lait premier prix et les grandes marques nationales. Il représente aujourd’hui le quart de son marché lait de consommation. Elle bénéficie de fait d’un quasi-monopole pour la distribution du lait de montagne UHT. Les établissements Toury commercialisent également du lait — une part minoritaire — sous leur propre marque.

ENTRE LAIT STANDARD ET LAIT DE MARQUE

« Notre lait de montagne est né de la volonté de jouer une réelle différenciation sur le lait de consommation qui — il y a une dizaine d’années — souffrait énormément de par sa pauvreté, explique Jean-Claude Pavé, responsable du marché des produits laitiers chez Carrefour. Depuis, les industriels ont fait de gros efforts en développant des laits de marque. Nous avons fait le choix d’un positionnement prix fédérateur pour avoir le maximum de consommateurs. Nous voulions éviter d’en faire un produit de niche. Notre but était de tirer le segment lait de consommation vers le haut grâce au lait de montagne. Mais, pour ce faire, il fallait le démocratiser de la façon la plus large possible. Le consommateur est prêt à acheter le lait de montagne plus cher que le lait standard mais pas aussi cher qu’un lait de marque nationale. Il manque encore cette caution de marque qui est très forte. »


 

 

Les plus lus

Eleveur veau moins de quinze jours niche individuelle
Veaux laitiers : « Je ne connais ni les diarrhées ni les problèmes pulmonaires »

À la SCEA des vertes prairies, en Seine-Maritime, Nicolas Banville concentre ses efforts sur la préparation au vêlage et la…

Pièce de monnaie
Prix du lait : Sodiaal payera 485 €/1 000 l pour 2023 en conventionnel

En conférence de presse le 4 avril, Damien Lacombe, président de Sodiaal, a annoncé 14,4€/1000 litres de ristournes pour les…

veaux en igloo individuel
Les bons gestes pour des veaux laitiers en pleine forme dès la naissance

Il n’y a pas une seule et unique recette pour élever un veau. Ce qui est sûr, c’est que les premiers jours sont déterminants…

Deux stalles de robot de traite GEA
Robot ou salle de traite, les indicateurs à calculer pour bien choisir

Les tensions sur la main-d’œuvre poussent de nombreux éleveurs à sauter le pas des robots de traite. Pourtant le retour sur…

Éleveuse veaux pouponnière
« J’utilise zéro antibiotique pour élever mes veaux laitiers »

Dans les Côtes-d’Armor, le Gaec Restquelen enregistre 3,3 % de mortalité périnatale sur les quatorze derniers mois. Les…

Yohann Barbe, président de la FNPL élu le 8 avril 2024
Yohann Barbe, nouveau président de la FNPL : « Nous ne devons plus perdre ni litre de lait, ni actif pour le produire »

Yohann Barbe, éleveur dans les Vosges, a été élu président de la FNPL le 9 avril. Il livre sa feuille de route à Réussir Lait…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière