Elevage bovin
Le Gaec de La Source ménage les vaches et le dos des éleveurs
Elevage bovin
Gagner en confort de travail, en maîtrisant ses charges et en privilégiant le bien-être des vaches : tels sont les enjeux des aménagements du Gaec de La Source (21), gagnant 2003 du Prix de l´éleveur futé, co-organisé par Réussir Lait Elevage et France Contrôle Laitier.
Le bien-être de l´éleveur et de ses animaux, et la chasse aux pertes de temps inutiles : ces objectifs ont guidé les choix des six associés (trois couples) du Gaec de La Source, à Mornay (Côte-d´Or). « Beaucoup de choses sont faites en autoconstruction, pour limiter les charges et les annuités d´exploitation », souligne François Bourguignon, lauréat 2003 du Prix de l´éleveur futé.
« Nos vaches ont une douzaine d´hectares contigüs au bâtiment, où elles vont pâturer quand elles veulent, en libre accès. Elles sortent au printemps et rentrent en début d´été (4 mois environ) quand l´herbe est insuffisante. Les 70 vaches ont toujours du maïs, même au printemps, car le pâturage seul ne suffit pas pour maintenir le niveau d´étable (8887 kg/an) ».
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©C. Pruilh |
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Pas de problème d´approvisionnement en paille
Par conséquent, le bâtiment a un rôle important au Gaec de La Source, qui a su en faire un outil fonctionnel. Une marche de 1,80 m de largeur pour faciliter le paillage de l´aire d´exercice, des jeux de barrière pour faciliter la contention, un bardage entièrement escamotable pour une bonne ambiance des bâtiments, deux caméras de surveillance : le Gaec a aménagé le bâtiment pour que le bien-être de l´animal rejoigne celui de l´éleveur.
« Nous sommes dans une région céréalière, et les éleveurs sont aussi céréaliers. Nous n´avons donc aucun problème d´approvisionnement en paille. Le Gaec est même excédentaire (en temps normal). Ceci explique pas mal de choses quant à la conduite du troupeau. Nous avons choisi l´aire paillée plutôt que les logettes et une conduite tout fumier (la fosse ne récupère que les effluents peu chargés de la salle de traite) ». L´aire d´exercice est paillée à l´aide d´une pailleuse (paillage mécanisé depuis 1986).
« En 2000, lors de la mise aux normes, nous avons construit un nouveau bâtiment, avec une aire paillée et une fumière couvertes, l´ensemble permettant au moins 20 semaines de stockage. Comme je voulais garder la pailleuse, j´ai travaillé avec le constructeur à la conception du bardage escamotable pour une évacuation rapide de la poussière et demandé la réalisation d´une marche de 1,80 m derrière l´auge ».
Contrairement à beaucoup d´ouvrages du Gaec de La Source, le bâtiment des vaches laitières a été construit par entreprise (sauf l´électricité et l´aménagement de l´intérieur), faute de temps.
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Une personne seule doit pouvoir assurer le travail
« Chaque couple travaille un dimanche sur trois, et depuis cette année, on est passé à un week-end sur trois (de novembre à mars, lorsqu´il n´y a pas de travail aux champs). Le travail doit pouvoir être fait par une personne seule. Grâce à la pailleuse et au DAL, c´est possible. Et on prépare le maximum le vendredi (foin dans tous les rateliers et seaux de céréales devant chaque lot) », continue François Bourguignon. Il y a deux ans, dans le cadre d´un CTE, le Gaec a investi dans une presse avec couteaux pour pouvoir mettre du foin coupé court dans la mélangeuse : « C´est plus facile à doser et à mélanger ». Le Gaec a également pu faire passer l´achat de deux caméras de surveillance dans le volet investissement de son CTE. « Mon objectif premier est de surveiller les chaleurs. Les caméras servent aussi à contrôler les vêlages. J´ai gagné en confort de travail, mais aussi en efficacité, puisque les vaches ne sont pas dérangées par ma présence ». Les projets du Gaec suivent toujours l´objectif de supprimer les pertes de temps inutiles : rassembler tout le stockage de la paille à côté des bâtiments, avoir une aire de lavage et un local pour pouvoir bricoler et réparer...
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(Voir aussi en rubrique machinisme du 31/10, 3/11 et 5/11/2003, trois autres « matériels astucieux » imaginés par François Bourguignon.)