Le désherbage du maïs sur le rang au semis peut-il percer?
La pulvérisation embarquée au semis fait encore peu d’adeptes.
Pourtant, en conditions humides au semis, cette technique
économise un passage et divise les doses d’herbicide par trois.
LE SEMOIR EST ÉQUIPÉ D’UN SYSTÈME DE PULVÉRISATION
pour traiter le rang au semis. Le dispositif
comporte un débit proportionnel à l’avancement
pour appliquer une dose régulière sur le rang.
©
G. Poujol
pour traiter le rang au semis. Le dispositif
comporte un débit proportionnel à l’avancement
pour appliquer une dose régulière sur le rang.
Semer le maïs et traiter le rang en un seul passage lorsque la terre est fraîche, voilà une idée séduisante. Cela permet de tout faire en un seul passage et de réduire la quantité d’herbicides de deux tiers, puisque seule une bande de 30 cm de large au niveau du rang de maïs est traitée. Reste ensuite à désherber l’interrang à la bineuse.
Si l’on compare cette technique au désherbinage, où le pulvérisateur est monté sur la bineuse, la pulvérisation embarquée au semis offre une plus grande liberté dans la pratique du binage.
Des kits de pulvérisation complets avec DPA (débit proportionnel à l’avancement) à monter sur le semoir sont commercialisés, mais certains exploitants construisent aussi leurs propres dispositifs.
Un prototype fonctionne depuis un an au lycée agricole de Quessoy, dans les Côtesd’Armor. « Notre objectif est de montrer que l’on peut réduire les quantités d’herbicides sans investir des sommes élevées, avance Gaëtan Burlot, responsable cultures. Le pulvérisateur de 600 litres est attelé sur le relevage avant du tracteur et une rampe ‘maison’ a été installée sur le semoir par l’intermédiaire de supports confectionnés par nous-mêmes. Un moteur hydraulique assure l’entraînement de la pompe en remplacement de la prise de force habituelle. »
Deux binages ont été réalisés dans l’interrang aux stades 3-6 feuilles et 8-10 feuilles. Cette stratégie s’est montrée payante. « Le salissement a été maîtrisé avec un IFT (Indice de fréquence de traitement) de 0,26 », précise Gaëtan Burlot, en rappelant la nécessité de 10 à 15 mm de pluie dans la quinzaine de jours qui suit le semis pour assurer une efficacité du traitement de pré-levée.
« Le prototype de Quessoy fonctionne bien, mais cette technique implique une vigilance accrue lors du semis, surtout si le système n’est pas automatisé », précise Pierrick Sorgniard, référent Ecophyto pour la coopérative Le Gouessant.
« Je crains que la pulvérisation embarquée reste marginale, car elle requiert davantage de manutention à un moment de l’année où le travail ne manque pas », témoigne un entrepreneur d’Ille-et- Vilaine.
Un avis partagé par Jean-Paul Martin. « C’est une bonne technique, mais qu’il ne faut pas laisser entre toutes les mains. »
Après deux campagnes avec un équipement bricolé par ses soins, cet éleveur ne renouvelera pas l’expérience. « Je suis satisfait de l’efficacité et de la réduction en phytos, mais ce dispositif ralentit trop le chantier. » Et, si elles se montrent meilleur marché que les kits vendus dans le commerce, les adaptations « maison » apparaissent aussi moins fiables. « J’ai connu des loupés. La première année, j’ai eu des soucis de colmatage à cause de buses non adaptées. Si on veut recourir à cette technique, il faut sécuriser le système en posant des filtres à la sortie de la pompe et au niveau de chaque buse. »
« Il est vrai que la mise en oeuvre demande un peu plus d’attention au semis, mais il faut bien accepter quelques contraintes si l’on veut réussir à diminuer les doses de phytos de façon significative », conclut Gaëtan Burlot.
LIRE DANS LE NUMÉRO 268 p60 LE TEMOIGNAGE de Fabien Bossé, président de la Cuma du Tremblay, dans le Maine-et-Loire
Si l’on compare cette technique au désherbinage, où le pulvérisateur est monté sur la bineuse, la pulvérisation embarquée au semis offre une plus grande liberté dans la pratique du binage.
Des kits de pulvérisation complets avec DPA (débit proportionnel à l’avancement) à monter sur le semoir sont commercialisés, mais certains exploitants construisent aussi leurs propres dispositifs.
Un prototype fonctionne depuis un an au lycée agricole de Quessoy, dans les Côtesd’Armor. « Notre objectif est de montrer que l’on peut réduire les quantités d’herbicides sans investir des sommes élevées, avance Gaëtan Burlot, responsable cultures. Le pulvérisateur de 600 litres est attelé sur le relevage avant du tracteur et une rampe ‘maison’ a été installée sur le semoir par l’intermédiaire de supports confectionnés par nous-mêmes. Un moteur hydraulique assure l’entraînement de la pompe en remplacement de la prise de force habituelle. »
Gérer le semis et la pulvérisation simultanément
Deux binages ont été réalisés dans l’interrang aux stades 3-6 feuilles et 8-10 feuilles. Cette stratégie s’est montrée payante. « Le salissement a été maîtrisé avec un IFT (Indice de fréquence de traitement) de 0,26 », précise Gaëtan Burlot, en rappelant la nécessité de 10 à 15 mm de pluie dans la quinzaine de jours qui suit le semis pour assurer une efficacité du traitement de pré-levée.
« Le prototype de Quessoy fonctionne bien, mais cette technique implique une vigilance accrue lors du semis, surtout si le système n’est pas automatisé », précise Pierrick Sorgniard, référent Ecophyto pour la coopérative Le Gouessant.
« Je crains que la pulvérisation embarquée reste marginale, car elle requiert davantage de manutention à un moment de l’année où le travail ne manque pas », témoigne un entrepreneur d’Ille-et- Vilaine.
Un avis partagé par Jean-Paul Martin. « C’est une bonne technique, mais qu’il ne faut pas laisser entre toutes les mains. »
Après deux campagnes avec un équipement bricolé par ses soins, cet éleveur ne renouvelera pas l’expérience. « Je suis satisfait de l’efficacité et de la réduction en phytos, mais ce dispositif ralentit trop le chantier. » Et, si elles se montrent meilleur marché que les kits vendus dans le commerce, les adaptations « maison » apparaissent aussi moins fiables. « J’ai connu des loupés. La première année, j’ai eu des soucis de colmatage à cause de buses non adaptées. Si on veut recourir à cette technique, il faut sécuriser le système en posant des filtres à la sortie de la pompe et au niveau de chaque buse. »
« Il est vrai que la mise en oeuvre demande un peu plus d’attention au semis, mais il faut bien accepter quelques contraintes si l’on veut réussir à diminuer les doses de phytos de façon significative », conclut Gaëtan Burlot.
LIRE DANS LE NUMÉRO 268 p60 LE TEMOIGNAGE de Fabien Bossé, président de la Cuma du Tremblay, dans le Maine-et-Loire