Aller au contenu principal

PÂTURAGE
LA QUALITÉ DE L’HERBE D’AUTOMNE SE JOUE À QUITTE OU DOUBLE

L’herbe d’automne a mauvaise réputation. Mais si la pluie est au rendez-vous fin août, les repousses sont capables d’être d’aussi bonne qualité que l’herbe de printemps.

© E. Bignon

«Le plus gros défaut de l’herbe d’automne tient à la variabilité de sa qualité d’une année sur l’autre, estime Rémy Delagarde de l’Inra de Saint-Gilles. En fait, tout dépend du niveau des précipitations fin août-début septembre. S’il tombe 40 à 50 mm minimum à cette période, les repousses d’automne affichent des valeurs alimentaires élevées, comparables à celles de l’herbe de printemps, voire même légèrement supérieures en azote. Par contre, s’il n’a pas suffisamment plu, autant dire qu’il n’y aura pas de repousse dignes de ce nom et qu’il faut s’attendre à une herbe de qualité médiocre, qui peut atteindre celle d’un mauvais foin ».

Les repousses sont toujours de bonne qualité. Plus leur part sera élevée dans la prairie, plus la qualité de l’herbe sera au rendez-vous. Si les repousses feuillues sont bien présentes, on peut tabler sur une valeur de 0,95 à 1 UFL/kg MS, et de l’ordre de 140 et 110 g/kg MS pour les PDIN et PDIE. « Ces valeurs sont liées à la reprise de la minéralisation des sols. De plus, comme à cette saison, l’herbe pousse moins vite qu’au printemps (environ 20 à 30 kg MS/ha/jour sur septembre et octobre), la plante dispose de davantage de temps pour pomper l’azote. »

VALORISER CE FOURRAGE

Selon la durée de la période de croissance des prairies, la quantité d’herbe produite à l’automne varie de 1 à 2 tonnes de matière sèche à l’hectare. Cela peut représenter jusqu’à 25 % de la pousse annuelle de la prairie. Alors raison de plus pour valoriser ce fourrage ! « Par exemple, sur une exploitation disposant de 35 ares de surface disponible par vache, cela équivaut à 9 kg de matière sèche à ingérer par vache et par jour, soit quasiment une demiration d’herbe, pendant deux mois. » La bonne valorisation de l’herbe d’automne suppose de rationner les fourrages distribués, notamment le maïs ensilage.

Les quantités distribuées sont à ajuster en fonction de la quantité d’herbe disponible et de la pousse d’automne. Les vaches sortiront au pâturage avant la distribution du fourrage complémentaire afin de favoriser l’ingestion d’herbe. L’idéal est de les lâcher rapidement après la traite du matin. Mais attention au risque de piétinement des parcelles! Une portance limitée à l’automne contraint parfois les éleveurs à sortir les animaux moins longtemps dans la journée. « Si le temps d’accès au pâturage n’est pas limité, les laitières sont capables d’ingérer environ 1,5 kg de matière sèche par heure, indique Rémy Delagarde. Par contre, si les conditions climatiques ne permettent pas de sortir les vaches toute la journée, ces dernières s’adaptent et peuvent augmenter leur vitesse d’ingestion jusqu’à 30 % supplémentaire. »

OPTIMISER LES TEMPS DE SORTIE

Non seulement elles passent l’essentiel de leur temps à pâturer, mais elles pâturent plus vite ! « Elles sont capables d’ingérer 7 à 8 kg de matière sèche de pâture en 3 à 4 heures si elles n’ont pas reçu un fourrage à volonté pendant la nuit. » Limiter les temps de sortie optimise l’efficacité du pâturage, mais un temps minimum doit être respecté pour ne pas trop pénaliser les performances. Côté complémentation, l’herbe d’automne, riche en azote, est aussi un bon moyen de réduire les apports de correcteur azoté. Il n’est pas nécessaire de corriger la ration lorsque l’herbe constitue plus de la moitié du régime. Autrement, il faut apporter l’équivalent de 100 g de tourteau de soja par kg de matière sèche d’ensilage de maïs dans la ration. ■

Les plus lus

<em class="placeholder">Christine et Pascal Garnier,éleveurs laitiers</em>
Eleveur lâché par Lactalis : « Finalement, c’est un mal pour un bien », en Meurthe-et-Moselle

Fin 2024, Lactalis a décidé de dénoncer le contrat de 290 éleveurs laitiers. Une annonce brutale pour Christine et Pascal…

<em class="placeholder">éleveur Célestin Jaunel devant son robot de traite</em>
Qualité du lait : « Mon souci de germes provenait de la pompe doseuse de produits lessiviels »
À la SCEA de Beaudival dans le Nord, un problème de germes est intervenu quelques mois après la mise en route du robot de traite…
<em class="placeholder">fouille et échographie d&#039;une vache</em>
« Suite à la FCO, il va manquer de femelles de renouvellement dans 30 % des élevages laitiers », d’après Innoval

La reproduction des troupeaux laitiers a été mise à mal avec le passage de la FCO 3 et 8, particulièrement marqué dans le…

Tableau avec les prix de revient et coût de production de l'atelier lait de vache de 2024
Le prix de revient du lait publié en 2025 par le Cniel augmente de plus de 4%

Les indicateurs de coût de production et de prix de revient du lait de vache pour l’année 2024, publiés par l'interprofession…

<em class="placeholder">Benoit Chamagne, éleveur laitier</em>
Eleveur lâché par Lactalis : « J'arrête le bio et je rejoins une petite coopérative laitière », en Haute-Saône

Après avoir vu son contrat dénoncé par Lactalis, Benoit Chamagne, éleveur laitier en agriculture biologique en Haute-Saône,…

<em class="placeholder">Camion de collecte en train de dépoter, livrer, du lait de vache sur un site de Lactalis</em>
Prix du lait 2026 : « Nous ne tolérons aucune baisse »

Les éleveurs laitiers déplorent un prix du lait qui a commencé à baisser en cette fin d'année 2025, alors qu'ils sont moins…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière