" L'alimentation est la base la prévention "
Au Gaec des Minières, dans le Morbihan, préserver l'équilibre nutritionnel des très hautes productrices est le principal levier pour prévenir les problèmes de santé.
Au Gaec des Minières, dans le Morbihan, préserver l'équilibre nutritionnel des très hautes productrices est le principal levier pour prévenir les problèmes de santé.
" Notre objectif est que tout le lait trait puisse aller dans le tank, résume l'éleveur. Et de fait, nous écartons très peu de lait. Nous utilisons très peu d'antibiotiques ", plante Pascal Portier, un des deux associés du Gaec des Minières, dans le Morbihan.
Le Gaec joue beaucoup sur la prévention des troubles métaboliques et les problèmes de santé qui en découlent. Les frais vétérinaires sont 3 à 5 €/1 000 l moins élevés que la moyenne de son groupe Ecolait. " Nos frais d'élevage sont aussi plus faibles que la moyenne du groupe. Alors que le rendement laitier de nos vaches est plus élevé (33,5 l/j en moyenne) et que nous faisons durer nos vaches plus longtemps (2,7 lactations au Gaec). " L'élevage ne connaît pas de cétose, peu de mammites. " Les pattes sont un point de vigilance dans notre système zéro pâturage. Mortellaro est présente mais peu active. Nous arrivons à maîtriser la situation grâce aux actions préventives. Nous n'avons donc pas besoin d'utiliser de pédiluve, ni de lavage de pied ", souligne Pascal Portier.
Une ration sécurisée par rapport au risque acidose
Les cent vaches traites avec deux robots reçoivent une ration de base stable sur l'année, qui valorise les fourrages du Gaec : ensilage de maïs et ensilage de méteil précoce riche en protéine. Depuis une dizaine d'années, le Gaec a réduit la part d'ensilage de maïs au profit de l'ensilage de méteil. Le correcteur et le concentré ont été remplacés par un correcteur à base de colza et de lin extrudé, et une VL 4 litres à base de lin extrudé, tourteau de colza, tourteau de tourneol, féverole, pois...(Valorex). " Nous avons des formules à composition fixe, avec des matières premières nobles, parfaitement adaptées au potentiel et aux besoins des vaches. La ration est sécurisée par rapport au risque d'acidose. " Ces aliments sont très concentrés en énergie de type matière grasse et faibles en amidon. " On en met moins qu'un concentré à base de céréales, et le rendement laitier des vaches s'est amélioré. Au final, cela ne nous coûte pas plus cher ", affirme l'éleveur. Ce sont des aliments riches en acides gras polyinsaturés oméga 3 reconnus pour leur effet anti-inflammatoire.
Des résultats satisfaisants en repro
" Au bout de vingt-cinq jours après le vêlage, mes vaches reprennent leur poids, au lieu de quarante jours avec une complémentation classique ", note l'éleveur. Pour favoriser la reproduction, des minéraux riches en oligoéléments chelatés sont apportés au robot, du vêlage jusqu'à 80 jours de lactation. Les résultats de reproduction ont été améliorés : l'intervalle vêlage-vêlage a diminué d'un mois pour atteindre 390 jours et 90 % des vaches sont pleines à 150 jours après vêlage.
Le Gaec utilise les données du robot et l'analyse des acides gras du lait (outil Visiolait de Valorex) pour anticiper les déséquilibres chez la vache. " On peut ainsi modifier la ration avant même de recevoir l'analyse des fourrages, et avant que les vaches ne soient en subacidose. "
Les taries sont parées et ont deux rations
Convaincu depuis longtemps que la lactation démarre au tarissement, le Gaec bichonne les vaches taries. " Elles vont sur aire paillée et sont parées. Je me suis formé et j'ai une cage de parage. Les vaches taries sont rationnées pour ne pas engraisser ni perdre trop d'état. Elles ont de l'ensilage de maïs, de la paille et 800 grammes de correcteur et des minéraux spécial tarie ", énumère Pascal Portier. Puis, trois semaines avant le terme, en préparation au vêlage, elles ont la même ration mais en plus 2,5 kg d'un aliment complet pour tarie à 29 % de protéine qui contient des sels anioniques.