La Nouvelle-Zélande veut profiter du marché mondial

" Le prix du lait payé aux producteurs néo-zélandais a baissé de près de 50% entre mars 2014 et janvier 2015. Les éleveurs sont habitués aux variations de prix. Ils placent les bonnes années, pour passer les mauvaises. Mais 2015 sera très difficile pour ceux qui se sont lourdement endettés (50% des dettes sont détenus par 10% des exploitations), a pointé Suzannah Gordon, chef de la mission adjointe à l'ambassade de Nouvelle-Zélande, lors de la journée organisée par la Saf agr'iDées, en janvier dernier, sur les opportunités dans le lait.
Investissements et partenariats en Asie et en Europe
Sur le long terme la filière est optimiste, rappelle Suzannah Gordon. "Nous ne craignons pas la hausse de la production européenne, car nous pensons qu'il y aura une hausse suffisante de la demande mondiale en produits laitiers pour que tout le monde trouve sa place. D'autre part, les néo-zélandais investissent en Europe (partenariat avec des groupes britanniques et irlandais notamment), pour profiter de la hausse de la production européenne." Tout récemment, Fonterra a présenté sa nouvelle usine implantée dans le Nord des Pays Bas. Elle fabriquera 5 000 tonnes de lactosérum et 25 000 tonnes de lactose par an. Cette usine d'ingrédients est la première en Europe à appartenir en totalité au groupe Fonterra. Elle a été construite à côté d'une fromagerie de A-Ware Food Group, qui a travaillé en partenariat avec Fonterra sur ce projet.
" En effet, en Nouvelle-Zélande, les contraintes environnementales et la disponibilité en terres limiteront le développement de l'élevage laitier. C'est pourquoi, les éleveurs cherchent à développer la valeur ajoutée, et les industriels investissent à l'étranger. Fonterra achète plus en Europe (lactosérum, concentrés de protéine) qu'elle n'y vend de produits laitiers. Les transformateurs néo-zélandais investissent en Chine (production laitière, transformation), et ailleurs dans le monde."