OCM Lait
La libéralisation n´est pas finie
OCM Lait
L´OCM lait risque de perdre encore de sa substance lors du bilan de santé de la réforme de la PAC, qui aura lieu en 2008. Les quotas pourraient être remis en question avant 2014.
La réforme de la PAC n´est pas finie. Le bilan de santé de la réforme aura lieu dans moins de deux ans, et la commissaire à l´Agriculture, Mariann Fischer Boel, a déjà des idées pour faire évoluer la PAC.
Elle estime qu´il faut à nouveau baisser le prix d´intervention du beurre, au vu des stocks de beurre qui débordent.
A l´issue de la réforme en 2007, le prix européen du beurre restera encore bien au-dessus du prix mondial. Et même si les négociations à l´OMC ont pour le moment échoué, un jour viendra où il n´y aura plus d´aide à l´exportation. Or l´UE doit exporter 300 000 tonnes de beurre pour équilibrer son marché, et la hausse de la consommation européenne de fromages ne pourra pas absorber tout ce surplus.
La Commission cherchera donc certainement à faire converger le prix européen du beurre avec le prix mondial afin que le beurre européen puisse être exporté sans aide à l´exportation. La Commission européenne n´a pas de position officielle sur le sujet. Elle indique toutefois que si elle proposait de baisser à nouveau le prix d´intervention du beurre, il n´est pas certain que cette proposition intègre une aide supplémentaire aux éleveurs pour compenser les impacts de cette décision.
Vers la fin des quotas
Mariann Fischer Boel s´est également demandée quelle place avaient les quotas dans la logique de la nouvelle PAC. Le découplage et la baisse du prix du lait remettent en effet de plus en plus en question les quotas. « La suppression des quotas pourrait intervenir avant 2014-2015, soit directement par une décision européenne, soit à travers des hausses de quotas suffisamment fortes pour supprimer de fait leur intérêt », pronostique Atla, l´Association de la transformation laitière.
La FNPL continue de défendre les quotas, ou tout du moins l´idée d´une forte maîtrise de l´offre, car « le lait sans maîtrise, cela ne marche pas, appuie Frédéric Chausson. Le président de la FNPL, Henri Brichart, a accédé à la présidence du groupe lait du Copa (lobby consulté par la Commission qui regroupe les syndicats d´agriculteurs européens) pour défendre entre autres le maintien des quotas. Il faut expliquer que les quotas sont un rempart efficace contre les phénomènes de délocalisation puisqu´ils sont attribués par États membres. Il faut montrer que le cycle laitier est beaucoup plus long que le cycle du porc, par exemple, et que la consommation est très inélastique au prix, comme le disent les économistes. En clair que ce n´est pas parce que le prix de la plaquette de beurre sera divisé par deux que les consommateurs en achèteront plus. C´est un combat politique difficile car la France est assez isolée sur ce dossier. C´est pourquoi nous abordons avec pragmatisme, au niveau interprofessionnel, le débat de la contractualisation entre les éleveurs et les laiteries. »
Vers la fin des restitutions
Même sans accord à l´OMC, les restitutions, ou aides à l´exportation, sont sur la sellette. Le budget agricole de l´Union européenne pour 2007 prévoit une baisse des dépenses de soutien agricole, qui toucherait entre autre les restitutions à l´exportation pour les produits laitiers.
Le contexte est tel que les industriels laitiers intègrent déjà le fait que les restitutions et droits de douane disparaîtront à terme.