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Europe
« La hausse des cours devrait se poursuivre au-delà de l´automne »

La tension sur le marché des poudres et du beurre va se poursuivre au-delà de l´automne, prévoit Erhard Richarts, chef de la division lait de ZMP, l´organisme allemand de suivi statistique des marchés.


Quelle situation prévoyez-vous pour les cours des poudres dans les mois à venir ?
Erhard Richarts - A court terme, les cours vont rester tendus. Une étude qui vient d´être menée sur les marchés à terme aux Etats-Unis montre une très faible baisse à partir d´octobre. Mais la situation en Europe n´est pas la même : ZMP prévoit une poursuite de la hausse après octobre, jusqu´à la fin de l´année.
Considérez-vous que cette évolution soit saine pour la filière ?
E. R. - Oui. La situation actuelle permet de s´affranchir des outils de gestion des marchés que l´Europe s´apprête à supprimer. Mais il ne faut pas oublier qu´une telle flambée des cours peut conduire à des chutes d´autant plus brutales lorsque le marché se retourne. Le prix d´intervention du beurre va subir une nouvelle baisse à partir du 1er juillet. Tout cela signifie que la volatilité des prix va encore augmenter.
Quelle pourrait être la situation à moyen terme ?
E. R. - Nous avons atteint un plateau. ZMP considère toutefois que la demande de produits laitiers va continuer à progresser dans le monde et aussi en Europe, tout particulièrement dans les 12 nouveaux Etats membres qui enregistrent des évolutions rapides de leur niveau de vie. Le marché des fromages va ainsi progresser dans les prochaines années, aussi dans les pays où la consommation est déjà élevée. Donc, même au cas où les cours des poudres resteraient intéressants, on ne pourra pas toujours répondre à la demande.
Erhard Richarts, chef de la division lait de ZMP : « La fin des quotas ne se traduira pas par une explosion de la production. » ©R. Lemoine

Et dans le cas où les quotas seraient supprimés ?
E. R. - Il me semble que l´équation « fin des quotas = explosion de la production laitière » n´est pas une formule réalisable dans les années à venir.
Avec des poudres mieux valorisées que certains fromages, y a-t-il des transferts de fabrication ?
E. R. - Il n´est pas aisé de passer d´une fabrication à l´autre. Cela nécessite de posséder les outils nécessaires. En Allemagne et aux Pays-Bas, certaines entreprises investissent actuellement dans le séchage. Par ailleurs, les groupes équipés jonglent pour profiter au mieux de la flambée des prix des poudres.
Comment expliquez-vous le recul des fabrications de poudre de lait écrémé et de beurre dans l´UE ?
E. R. - La source que représente le lait comme matière première pour le beurre et la poudre maigre a été mise à sec pour la fabrication de fromage dans un contexte de collecte en recul dans l´Union européenne. Il faut rappeler que ces dernières années, le secteur fromager a connu des investissements importants dans de nouvelles unités de production et c´est là que se concentre le lait.
Quelles sont les conséquences de la flambée des cours sur les produits de grande consommation ?
E. R. - Malgré le recul de la fabrication de poudres de lait écrémé et de beurre, ces produits conservent leur fonction de facteur déterminant dans l´établissement des prix sur les autres segments de marché. En Allemagne par exemple, les discussions concernant les prix du lait de consommation et des produits frais ont été revus à la hausse sortie usine (+ 15 % pour les contrats avec Aldi à partir du 1er juin et pour un an). Etant donné que le secteur fromager profite des quantités de lait disponible, il ne bénéficie pas de hausse de prix pour l´instant.
Les investissements dans de nouvelles unités de fabrication de fromages interchangeables ainsi que la disponibilité et la concurrence sur ce segment sont également de nature à mettre les prix sous pression.

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