La gestion du livre généalogique par les OS crée des remous
À moins d’un an de l’entrée en vigueur du règlement zootechnique européen, la gestion du livre généalogique des races se révèle plus délicate que prévu.
À moins d’un an de l’entrée en vigueur du règlement zootechnique européen, la gestion du livre généalogique des races se révèle plus délicate que prévu.
Sans certification de parenté, les performances d’un animal ne sont pas reconnues officiellement (pas d’indexation). Privé de pedigree, l’animal en question ne peut pas être exporté. En soulignant que la gestion du livre généalogique incombait à chaque organisme de sélection (OS), « le ministère de l’Agriculture a jeté un pavé dans la mare », selon Bruno Béchet président de Prim’Holstein France et Albéric Valais, le directeur de l’OS de la race Normande. Ces derniers mettent notamment en avant le surcoût que cela va engendrer lorsqu’il y a plusieurs OS dans une race. " Il faudra mettre en place un système informatique pour attribuer chaque animal à un ou plusieurs livres." Cela sera le cas en Prim’Holstein, en Montbéliarde et peut-être aussi en Normande. Et la situation se corse lorsqu’il y a plusieurs races dans un même élevage. "Il faudra également ajouter les frais de gestion lorsqu’un animal d’un livre A passera dans un livre B", souligne Bruno Béchet.
Un impact économique difficile à évaluer
Pour autant, Philippe Maitre, le directeur de Montbéliarde association, relativise la portée de ce point réglementaire. « La gestion du livre généalogique par les OS n’est pas une nouveauté en soi. Cela ne changera pas l’organisation prévue dans notre race à savoir la délégation par les trois futurs OS (Umotest, Jura-Bétail et Montbéliarde sélection) de sa gestion à Montbéliarde association. Il faudra en revanche faire évoluer les outils informatiques pour bien séparer les trois livres généalogiques. »
L’impact économique pour les éleveurs est difficile à mesurer aujourd’hui reconnaît cependant Philippe Maitre. Par ailleurs, la valorisation des données collectées dans les élevages restant incontournable pour indexer les mâles et les femelles, comment fera-t-on pour ne pas exclure du dispositif les élevages qui ne voudront pas adhérer à un voire plusieurs organismes de sélection ?