Aller au contenu principal

Etats-Unis
La fin de l´hormone laitière semble inéluctable en 2008

La chaîne de cafés Starbuck a été la première à exiger du lait provenant de troupeaux non traités à la BST. Les chaînes de distribution et les laiteries ont emboîté le pas.


Depuis son autorisation par la Food and drug administration (FDA) en 1993, l´hormone laitière était largement utilisée aux États-Unis. Elle figurait parmi les techniques d´augmentation de la production laitière au même titre que les trois traites par jour ou la ration complète. Aujourd´hui, cette technique est en voie de disparition. Pourtant la réglementation officielle continue d´affirmer qu´il n´y a pas de différence entre les laits issus de vaches traitées ou non traitées à la BST. Pourquoi ce retournement ?
Sous la pression des consommateurs
Les consommateurs américains n´avaient pas été consultés sur l´opportunité de la mise en marché de la BST, mais faisaient sans doute globalement confiance à la FDA. Puis, au fil des années, les enquêtes consommateurs ont montré une demande croissante pour le lait bio (sans BST) et une défiance croissante pour le lait courant, notamment pour les enfants et les adolescents.
Le déclic semble avoir eu lieu en 2001 lorsqu´une association de consommateurs bio a organisé des manifestations dans une centaine de villes devant les Starbuck café, une chaîne de cafés « branchés ». Sous la pression des actionnaires, cette chaîne a alors décidé de servir du lait et des crèmes glacées provenant de lait de troupeaux n´utilisant pas la BST. Face à une demande croissante de « lait sans hormone », plusieurs groupes laitiers ont voulu exploiter ce créneau, mais ils ont été rappelés à l´ordre par la FDA. Cette mention « sans hormone » était considérée comme de la publicité mensongère puisqu´on ne peut pas différencier les deux types de lait et que le lait des vaches traitées contient lui aussi des traces d´hormones naturelles. Cependant, la FDA a entrouvert la porte en précisant qu´elle tolèrerait la double mention : « lait issu de vache non traitée à la BST » et « aucune différence n´a pu être mise en évidence entre le lait de vache traitée ou non traitée à la BST ». La brèche était ouverte.
Injection en série de BST dans un élevage californien de 4 000 vaches. Le traitement nécessite une injection tous les 15 jours ! ©A. Conté

Un étiquetage qui sert de révélateur
Malgré la pétition de 500 producteurs utilisateurs de BST sur le thème de publicité mensongère et discriminatoire envers les autres laits, la FDA n´a pas changé sa position (ambiguë). Ce qui a permis une accélération du mouvement de protestation des consommateurs entraînant une implication des chaînes de supermarché et de l´industrie laitière. Ainsi, à l´automne 2007, la plupart des chaînes de distribution (Safeway, Wallmart, Whole Food.) présentent des laits avec la double mention, parfois exclusivement ou à côté du bio, le plus souvent dans un conditionnement différent du lait conventionnel.
Parallèlement de nombreux industriels et groupes coopératifs laitiers ont annoncé à la presse et aux éleveurs qu´ils ne ramasseraient plus que le lait de troupeaux dont les éleveurs s´engageaient par écrit à ne plus utiliser la BST. L´union des coopératives laitières de Californie a déjà mis en pratique cette mesure depuis l´été 2007. Kroger, l´un des gros industriels laitiers du Mid West, a annoncé que la mesure serait effective pour février 2008. Sur la côte Est, une partie des laiteries a déjà fait le pas.

La disparition prochaine de l´hormone laitière semble inéluctable et ce, sans faire l´objet de grands débats de presse ou de décision administrative spécifique, malgré les enjeux très importants. Le « virage » de l´industrie laitière est sans doute lié au souci de ne pas entretenir deux circuits de collecte. Quant à la grande distribution, elle y a vu une opportunité de communication, plus que de plus-value à court terme. Face à une demande croissante sur le lait bio et une offre insuffisante, le créneau lait sans BST paraissait plus rapidement accessible et avec un volume très différent.

Les plus lus

<em class="placeholder">franck et </em>
Élevage laitier bio : « Nous avons le goût de la productivité en Mayenne »

La moyenne d’étable du Gaec Hivert, en Mayenne, s'établit à 8 500 kg de lait en bio. Équipé de deux robots de traite…

<em class="placeholder">jeunes semis de luzerne</em>
Luzerne : sept erreurs à éviter au semis

La luzerne est une culture fourragère exigeante qui réclame de la rigueur et une certaine technicité pour bien démarrer. Tour…

<em class="placeholder">robot d&#039;alimentation GEA dans la cuisine</em>
Votre production laitière a-t-elle augmenté suite à l'installation d'un robot d’alimentation ?

L’installation d’un robot d’alimentation s’est-elle traduite par une hausse de l'ingestion et de la production laitière chez…

<em class="placeholder">pièces de monnaie et billets</em>
Prix du lait 2025 : Sodiaal annonce un objectif de 470 €/1000 l en conventionnel et de 520 euros en bio, après un bon résultat 2024

Après de bons résultats pour l’année 2024 et un prix du lait payé à 492 euros les 1000 litres toutes primes et ristournes…

<em class="placeholder">courbe de l&#039;évolution du prix 12 mois glissants du lait bio en France, en Allemagne et en Autriche</em>
Prix du lait bio : pourquoi l'Allemagne fait mieux que la France ? 

Les transformateurs laitiers payent mieux les éleveurs bio en Allemagne qu'en France. En magasin, le prix d'un litre de lait…

<em class="placeholder">essais variétaux luzerne</em>
Luzerne : le choix variétal face à l’évolution climatique
Les semenciers proposent désormais des mélanges de semences associant des variétés de luzerne typées sud et nord. L’objectif…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière