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La Confédération paysanne est favorable à l'abattage à la ferme des bovins non transportables

Yves-Pierre Malbec, éleveur dans le Lot, responsable du groupe Abattoirs de la Confédération paysanne, nous livre son avis sur la réglementation sur la non-transportabilité des bovins accidentés.

© F. Mechekour

La gestion des animaux accidentés s’est très nettement aggravée depuis quelques semaines. Depuis le 1er octobre, les animaux jugés "non-transportables" doivent être abattus à la ferme ou euthanasiés https://www.reussir.fr/lait/labattage-la-ferme-et-leuthanasie-ne-sont-pas-des-solutions?utm_source=article&utm_medium=body&utm_campaign=71799c3d-9eb7-4ac9-8487-1c8358918dfa Les difficultés rencontrées par les éleveuses et les éleveurs pour valoriser les bêtes victimes d’accident impliquent d’importantes pertes économiques, voire des pratiques à fort impact sur le bien-être animal et l’image de la filière. Face aux incertitudes, au manque d’information et aux incompréhensions, les délais de prise en charge des bêtes accidentées s’allongent considérablement, jusqu’à ce qu’il soit parfois trop tard.

La solution d’un « transport encadré évitant toute douleur supplémentaire » a été refusée par le ministère de l’Agriculture car elle est totalement incompatible avec la réglementation européenne. Par ailleurs, la création d’une assurance indemnisant les pertes liées à l’euthanasie a été refusée par tous les représentants des éleveurs, en raison de son coût exorbitant. La seule alternative aux importantes pertes économiques générées par l’euthanasie est donc l’abattage à la ferme.

L’abattage à la ferme des bovins non transportables est strictement encadré par la réglementation et ne peut être réalisé que par les détenteurs du certificat de compétence " protection des animaux dans le cadre de leur mise à mort " (employé d’abattoir, vétérinaire…). Avec ce garde-fou, éviter le transport d’animaux accidentés est bel et bien une solution en termes de bien-être animal et ne pose pas plus de problème d’image - bien au contraire - que tout autre mode de gestion d’un animal ne pouvant se mouvoir par lui-même, car il s’agit de valoriser la viande d’un animal qui, sinon, sera mis à l’équarrissage.

Certains abattoirs de proximité acceptent déjà les animaux abattus en ferme, en collaboration avec des vétérinaires volontaires. D'autres proposent une prestation aux éleveurs, avec mise à disposition d'un employé de l'abattoir pour réaliser la mise à mort en ferme. Mais nous constatons qu’un nombre croissant d’abattoirs industriels refusent toute prise en charge des animaux accidentés, qu’ils soient transportables ou non. Les raisons invoquées sont la peur du militantisme végan et les craintes sanitaires. Mais il s’agit souvent d’une simple volonté de certains abattoirs de se débarrasser de l’abattage d’urgence, plus difficile à gérer.

Nous avons ainsi demandé à l’État de prendre ses responsabilités pour accompagner les nouveaux dispositifs de gestion des animaux accidentés qu’il a mis en place, et inciter les abattoirs, les vétérinaires et les transporteurs à se mobiliser pour enfin appliquer cette réglementation, en concertation avec les éleveurs. Si nécessaire, un dispositif plus coercitif au niveau des abattoirs pour l’abattage d’urgence doit être envisagé. Nous ne pouvons plus subir ce problème qui engendre des pertes économiques massives en élevage et pose de sérieuses questions de protection animale. Il en va de la survie économique de nombre d’élevages ! "

 

 

 

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