Aller au contenu principal

La cascade

Elle fait ses premiers pas dans la pince à lever.
© J.- M. Nicol

Le matin, la mamelle à plat et du lait jaunâtre dans le quartier enflammé ont déclenché le traitement de mammite de grade 2 avec une pénicilline prête à en découdre avec les streptocoques mais parfaitement démunie face au colibacille. Elle n’était sans doute pas très vaillante le soir mais elle n’a pas eu droit à l’évaluation de son état comme le prescrivait pourtant le protocole de soin. Le lendemain, elle est par terre au pré et en piteux état et l’examen ramène tous les signes d’une mammite à colibacille avec la congestion, la diarrhée gluante, la panse complètement à l’arrêt et de l’eau jaunâtre en guise de lait. Mais pourquoi ne se lève-t-elle pas ? Tout simplement parce qu’elle ne mange plus, de sorte que les minéraux de la ration ne lui parviennent plus tandis que la diarrhée s’est chargée d’éliminer ceux qui étaient encore dans l’intestin. Cela a suffi à créer une banqueroute minérale avec une forte baisse du calcium et du potassium sanguins sans que notre vache parvienne à refaire son stock puisque son appétit est encore nul. La baisse du calcium mime la fièvre de lait et celle du potassium qui dure plus de quelques heures dégrade fortement les fibres musculaires.

Pas à pas

Il faut commencer par la réhydrater copieusement, par lui apporter du calcium très assimilable et du potassium qui sont la base de sa réanimation et compléter avec un antitoxinique et un anti-infectieux en espérant que les désordres musculaires ne soient pas devenus irréversibles. Il faut aussi l’abreuver et veiller maintenant à ce qu’elle ne souffre pas d’insolation. Après 36 heures par terre, je la trouve essoufflée avec quelques bruits pulmonaires peut-être témoins d’une fausse route et j’ai également de quoi être inquiet pour sa gestation mais elle ne refuse pas la farine et fait ici ses premiers pas dans la pince à lever. Il faudra l’accompagner pendant 48 heures et ses pas resteront hésitants pendant plusieurs jours. Ouf ! On a beau dire… la lecture des protocoles de soins est loin d’être inutile !

Cela a suffi à créer une banqueroute minérale

Les plus lus

Eleveur veau moins de quinze jours niche individuelle
Veaux laitiers : « Je ne connais ni les diarrhées ni les problèmes pulmonaires »

À la SCEA des vertes prairies, en Seine-Maritime, Nicolas Banville concentre ses efforts sur la préparation au vêlage et la…

Pièce de monnaie
Prix du lait : Sodiaal payera 485 €/1 000 l pour 2023 en conventionnel

En conférence de presse le 4 avril, Damien Lacombe, président de Sodiaal, a annoncé 14,4€/1000 litres de ristournes pour les…

Deux stalles de robot de traite GEA
Robot ou salle de traite, les indicateurs à calculer pour bien choisir

Les tensions sur la main-d’œuvre poussent de nombreux éleveurs à sauter le pas des robots de traite. Pourtant le retour sur…

Éleveuse veaux pouponnière
« J’utilise zéro antibiotique pour élever mes veaux laitiers »

Dans les Côtes-d’Armor, le Gaec Restquelen enregistre 3,3 % de mortalité périnatale sur les quatorze derniers mois. Les…

veaux en igloo individuel
Les bons gestes pour des veaux laitiers en pleine forme dès la naissance

Il n’y a pas une seule et unique recette pour élever un veau. Ce qui est sûr, c’est que les premiers jours sont déterminants…

Yohann Barbe, président de la FNPL élu le 8 avril 2024
Yohann Barbe, nouveau président de la FNPL : « Nous ne devons plus perdre ni litre de lait, ni actif pour le produire »

Yohann Barbe, éleveur dans les Vosges, a été élu président de la FNPL le 9 avril. Il livre sa feuille de route à Réussir Lait…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière