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« Je suis éleveur à fond ! »

Originaire de la Somme, Stéphane Blin cherchait une exploitation laitière en conduite extensive. Son vœu va être exaucé grâce à la création d’un Gaec avec Olivia Rolland dans la Manche en janvier.

Mes parents ne sont pas agriculteurs, mais l’agriculture m’a toujours plu. C’est un voisin qui m’a fait découvrir le métier. Le contact avec les vaches, la traite, ça me branche bien. Le suivi au quotidien des animaux, c’est passionnant surtout quand on connaît bien les vaches », explique Stéphane Blin. Avec un BTS productions animales et un certificat de spécialisation "Conduite d’élevage laitier" en poche, il a été salarié dans un groupement d’employeurs de la Somme pendant dix ans. « J’ai toujours voulu m’installer. J’ai commencé à prospecter en 2012. Mais dans la Somme et en Seine-Maritime, il y a une très forte pression sur le foncier. Les exploitations coûtent trop cher. Cela ne passait pas au niveau de la banque. En revanche, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup d’installations hors-cadre familial dans la Manche. Je me suis donc inscrit au Répertoire départ-installation de ce département en septembre 2015. »

Son objectif est clair : trouver une exploitation laitière en système extensif. « Avec un technicien de la chambre d’agriculture, nous avons fait le tour de cinq exploitations pendant deux jours en septembre 2016. Deux correspondaient à mes choix. J’ai finalement retenu l’installation en Gaec plutôt qu’en individuel parce que c’est plus sécurisant et cela permet de bénéficier de la transparence. »

Beaucoup d’installations hors-cadre familial

Stéphane Blin (30 ans) a signé un contrat de parrainage en mars 2016. Il s’installera officiellement en janvier 2018 avec Olivia Rolland (34 ans). Cette dernière s’est installée en individuel à la même époque et recherchait un associé. « J’ai disposé de toutes les données économiques sur son exploitation. J’ai notamment remarqué que la Cuma était très active et que les frais de mécanisation étaient réduits (136 €/1 000 l - 382€/ha de SAU). Au final, le montant total de mon installation s’élève à 100 000 euros. J’ai emprunté toute la somme sans recourir à mon JA car les taux ne sont pas plus intéressants que des taux classiques (a priori 1,45 %). »

Stéphane Blin a beau posséder un tee-shirt à l’effigie de Roumare, une ancienne star du catalogue Prim’Holstein de Gènes Diffusion, c’est avec un troupeau de race Normande que la référence de 700 000 l de lait sera produite. Le projet d’installation a été réalisé avec Cerfrance. « Nous sommes partis sur un prix du lait à 310 euros/1 000 litres. Cela ne devrait pas poser de problème parce que grâce à la richesse du lait des Normandes, nous avons toujours eu 40 euros/1 000 l de plus que le prix de base. Et comme notre lait sert à la fabrication de camembert, pont-l’évêque, beurre et de crème AOP, la coopérative d’Isigny-Sainte Mère, nous verse une plus-value de 19 euros/1 000 l depuis notre certification en juillet. Au final, grâce à notre système, la crise nous touche moins. »

Grâce à notre système, la crise nous touche moins

Le Gaec Le Bas du bois va fortement évoluer dans les mois qui suivront sa création. « Nous trayons actuellement 70 Normandes pour une référence de 426 000 l de lait. Mais comme je reprends la ferme du voisin d’Olivia (40 ha), notre surface va passer à 135 hectares et notre référence sera de 700 000 litres de lait. »

Les deux associés produiront progressivement leur nouvelle référence avec 110 Normandes. Avec une centaine d’hectares, l’herbe continuera d’occuper une place centrale dans le système. « Nous réserverons 25 à 30 hectares pour faire de l’ensilage de maïs et tout le reste sera en prairie. »

La salle de traite actuelle (2 x 4) sera remplacée par une 2 x 8 l’année prochaine. Son dimensionnement permettra de traire seul. Les futurs associés prévoient également l’extension de la stabulation pour accueillir une trentaine de vaches supplémentaires (70 000 euros), mais aussi l’installation de logettes (80 000 euros) et la construction d’une nouvelle fosse (50 000 euros). « Nous attendons d’être à deux pour investir car le plafond du PCAE sera plus élevé (350 000 euros). Les aménagements de la stabulation dépendront de nos résultats économiques. »

Côté éco en 2016

• 2 UMO dont un contrat de parrainage

• 426 000 l de lait (700 000 l après la création du Gaec)

• 345 euros/1 000 l (hors AOP) : prix du lait

• 100 000 euros investis pour s’installer
Répartition des produits : 67 % lait 18 % viande 2 % cultures de vente et 13 % autres

Le message de Stéphane Blin

"Quand on envisage de s’installer, il faut y aller, savoir exactement ce que l’on veut, prendre le temps d’analyser les choses et surtout ne pas lâcher. Le contrat de parrainage est une très bonne solution lorsque l’on ne connaît pas son futur associé. Cela permet de vérifier que l’on partage bien les mêmes objectifs. Olivia et moi, nous ne sommes pas branchés matériel mais élevage. Côté travail, cela fonctionne bien. Je suis loin de la Somme, mais je me plais bien ici et je repars souvent deux à trois jours. Mes amis viennent ici pour passer des vacances. »

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