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« Je me suis installé hors cadre familial et en individuel »

En Haute-Loire, Thierry Dufaud est entré dans le métier en avril 2016, en pleine crise laitière. Mais sa motivation reste intacte.

Évidemment, on peut rêver mieux comme conjoncture mais, ce qui me fait le plus défaut aujourd’hui, c’est surtout de pouvoir me libérer du temps pour ma famille", témoigne Thierry Dufaud, jeune éleveur de 28 ans non issu du milieu agricole et installé à Lapte en Haute-Loire à 850 m d’altitude, depuis un an et demi. Titulaire d’un BTS Acse, Thierry a été contrôleur laitier pendant trois ans. À l’origine, son projet était plutôt de s’installer en Gaec pour bénéficier d’un week-end sur deux et se libérer plus facilement. Après un stage parrainage non concluant dans un Gaec, il a saisi une autre opportunité en reprenant en individuel une ferme de 30 vaches et 50 ha, avec la stabulation, le hangar de stockage, le matériel, mais sans la porcherie qui n’était pas aux normes. Thierry a jugé l’investissement correct. « La reprise s’est faite en bonne intelligence avec les cédants, les bâtiments et le matériel n’étant pas très récents… »

Mieux vaut se montrer pessimiste dans son étude d’installation

Thierry arrive à prélever en moyenne 800 €/mois. Dans son étude d’installation, il a tenu à se baser sur un prix du lait de 300 € (280 € en prix de base). « Je préférais m’entendre dire que l’installation n’était pas possible à ce prix-là, plutôt que de monter un dossier avec une étude économique optimiste et me retrouver dans le rouge deux ans plus tard. » Les mois passés lui ont donné raison, la réalité se calquant à la projection effectuée. « Il faut savoir être pessimiste lors de la réalisation de son projet d’installation. Mieux vaut se montrer vigilant et revoir tous les chiffres à la baisse. » Thierry voit deux intérêts à cette logique. « D’une part, on dort plus sereinement, et d’autre part, on n’est jamais à l’abri d’aléas techniques et/ou climatiques qui risquent de pénaliser les résultats. »

« Finalement, j’ai peut-être eu de la chance en m’installant en pleine crise, ironise l’éleveur. Il y a dix ans, l’exploitation n’aurait pas été vendue au même prix et au moins, avec des prix du lait bas, je suis sûr de ne pas faire de folies en matière d’investissements ! » Aujourd’hui, Thierry est résolument optimiste et motivé. « Le plus difficile quand on travaille seul, c’est de prendre le rythme de travailler 365 jours par an sans relâche, et le fait de ne plus croiser autant de monde qu’avant. Bien sûr, il y a une certaine routine mais toujours ponctuée d’imprévus ! C’est aussi ça le charme de ce métier ! »

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