«J’ai valorisé 60 ha de couverts pour combler le déficit fourrager »
Un printemps 2011 sec, des ratés dans les semis de maïs…
Pour pallier un déficit de stocks fourragers, Nicolas Timmerman
a récolté 300 tMS de fourrages en dérobées.
Installé en Gaec (trois associés) à Cuts dans l’Oise, Nicolas Timmerman exploite 300 hectares. Le quota de 1,1 million de litres de lait est produit par 120 Prim’Holstein. Le système, très intensif, s’appuie par conséquent sur une ration à base d’ensilage de maïs.
Mais, en 2011, l’éleveur a loupé une grande partie de ses semis de maïs. « J’ai dû ressemer 25 hectares sur 40 », a expliqué Nicolas Timmerman, lors d’une journée consacrée à la valorisation des couverts en dérobées, co-organisée par Jouffray-Drillaud et la chambre d’agriculture de l’Oise. Et pour enfoncer le clou, le printemps sec a plombé les rendements en ensilage d’herbe et foin.
L’éleveur a donc décidé de semer 80 hectares d’intercultures fourragères et d’en récolter 60 hectares. Une soixantaine d’hectares ont notamment été semés avec un mélange d’avoine, pois fourrager, vesce et trèfle d’Alexandrie et 14 hectares avec du sorgho fourrager.
Aliment appétant, mais à valeurs alimentaires irrégulières
Cette solution a permis de récolter 300 tonnes de matière sèche. Mais avec un niveau de production à 10000 kg de lait par vache, « ce type de fourrage est difficile à utiliser parce qu’on ne connaît pas précisément ses valeurs alimentaires », précise Christelle Récopé, responsable du réseau de fermes de référence de l’Oise.
Cet aliment est appétant, pauvre en matière sèche et en énergie, mais riche en azote. « En dehors d’un problème de déficit fourrager, il est préférable de privilégier l’utilisation des dérobées fourragères avec les élèves ou un troupeau allaitant. »
L’anticipation est essentielle à la bonne valorisation des dérobées par le troupeau laitier. « Le choix des espèces et des variétés dépend de la catégorie d’animaux à laquelle le fourrage est destiné mais aussi de la façon de le conserver », prévient Stéphane Vivien, de Jouffray-Drillaud.
La date de récolte a également une incidence très forte sur la valeur alimentaire du fourrage. « Plus on tarde pour la récolte, plus la valeur alimentaire se dégrade rapidement. »
Au final, l’hiver dernier, Nicolas Timmerman a incorporé 2 kg MS d’ensilage d’intercultures dans la ration des vaches. Équilibrée à 36 kg, la ration se composait également de 9 kg MS d’ensilage de maïs, 2,5 kg de foin de prairie, 3 kg de foin de luzerne, 3 kg de pulpes surpressées, 2 kg de correcteur (42 % de MAT) et 3 kg d’aliment énergétique.
Du trèfle semé dans le blé en mars
Cette année, l’éleveur envisage de semer la même surface mais en diversifiant les couverts. « En fonction des stocks que je pourrai réaliser au printemps, j’implanterai après les escourgeons, soit 25 hectares d’un mélange de sorgho trèfle d’Alexandrie (non récoltés) soit la même surface mais en moha-trèfle d’Alexandrie pour faire du stock. »
Solution plus originale, Nicolas Timmerman a décidé de semer en mars 18 hectares de trèfle en plante compagne dans le blé et 8 hectares de luzerne dans le blé.