Aller au contenu principal

« J’ai divisé par deux la quantité de matière active par hectare"

Réduire la dose de phytos en purifiant l’eau avant le mélange, tel est l’objectif du déminéralisateur. Jean-Claude Gauter, éleveur morbihannais, l’utilise avec succès depuis 2001. Les économies sont au rendez-vous.

7JEAN-CLAUDE GAUTER.
« J’ai rentabilisé cette technique au bout de deux ans. Pour être efficace, elle nécessite de traiter en conditions optimales. »
7JEAN-CLAUDE GAUTER.
« J’ai rentabilisé cette technique au bout de deux ans. Pour être efficace, elle nécessite de traiter en conditions optimales. »
© DR

«La composition minérale de l’eau (calcium, fer, manganèse, etc) et sa dureté impactent beaucoup l’efficacité des produits phytosanitaires, révèle Joël Lorcy, de la société Agri-Tech Service. Si l’on retire de l’eau les éléments qui gênent la solubilité des matières actives, l’efficacité des produits se trouve renforcée. D’où des réductions de doses possibles et des économies en phytos à la clé. »

Cela est rendu possible grâce à un déminéralisateur. Cet appareil se présente comme une grosse bonbonne composée de différents éléments filtrants, notamment une résine capable de capter les cations. Il permet à la fois de nettoyer l’eau de toutes ses impuretés pour obtenir une dureté proche de zéro, et d’en adapter le pH avant d’incorporer les produits de traitement. « Ce procédé permet de réduire de 30 à 40 % la dose habituellement préconisée par les techniciens. »

Des matières actives plus efficaces avec une eau déminéralisée

Jean-Claude Gauter, éleveur à Pluvigner dans le Morbihan, utilise un déminéralisateur depuis 2001. « Cela représente un investissement la première année, mais j’économise vraiment sur les phytos », commente l’exploitant. D’après la société Agri-Tech Service, le retour sur investissement s’effectue, selon les surfaces à traiter, en deux à trois ans.

En tout, l’installation a coûté 4600 € dont la pose de buses performantes, notamment des buses anti-dérive à injection d’air pour mieux localiser l’application, et une formation individuelle à cette technique. Depuis, la facture de phytos a été plus que divisée par deux. Entre 2000 et 2001, elle est passée de 3800 à 1500 € par an pour une même surface traitée. « J’ai pu réduire par trois les quantités de matières actives en fongicides et par deux en herbicides. J’utilise aussi moins d’eau (100 l/ha) pour les traitements, détaille l’éleveur, visiblement satisfait de ce procédé. Je traite le maïs en deux passages de post-levée. Le premier au stade 2-3 feuilles avec un mélange adjuvant Heliosol 0,30 l/ha + Milagro 0,20 l/ha + Callisto 0,20 l/ha + Cadeli (0,25 l/ha). Le second au stade 6-9 feuilles avec le même mélange. »

Aussi bien qu’avant, mais avec moins d’intrants

Les résultats techniques sont au rendez-vous. « Je fais aussi bien qu’avant, mais avec moins d’intrants, résume Jean-Claude en souriant. Je n’ai pas observé de différence de salissement sur les parcelles. Et en rendement maïs, je continue de tourner en moyenne à 13-14 tMS/ha. L’an dernier, je suis même monté à 16 tMS/ha. » Cette technique requiert néanmoins plus de rigueur dans l’application des produits. « Il faut être pointilleux car la marge de sécurité est plus réduite. D’où la nécessité de traiter en conditions optimales avec une hygrométrie supérieure à 65 % (très tôt le matin), jamais sous forte chaleur, ni en cas de vent ou d’importantes variations de température entre la nuit et le jour."

Les plus lus

<em class="placeholder">camion de collecte dans une usine de transformation laitière</em>
Signal d’alerte sur le prix du lait payé aux éleveurs 

La FNPL et Sodiaal s’inquiètent des répercussions sur le prix du lait français, de la chute des prix du beurre et de la…

<em class="placeholder">Vache laitière au robot de traite.</em>
Sept conseils pour faciliter l’adaptation des génisses à la traite robotisée
Les premiers passages au robot de traite demandent patience et accompagnement. Un peu d’anticipation et quelques astuces vous…
<em class="placeholder">Pierre, François, Delphine et Simon Bouvier, éleveurs laiiters</em>
« Nous voulons produire le plus de lait possible avec 100 vaches maximum, dans l’Allier »

Au Gaec des Guillemins dans l’Allier, les deux associés cherchent à augmenter la productivité par vache en maintenant le…

<em class="placeholder">Pulvérisateur ultralocalisé Ara d&#039;Ecorobotix traitant des rumex dans un prairie</em>
« Nous avons traité les rumex en localisé sur 1 400 hectares de prairie »

En Normandie, la Cuma La Pratique fait le bilan d’une année de désherbage ultralocalisé des rumex et chardons avec le…

<em class="placeholder">Aymeric et Eric Gérard conduisent les génisses au robot deux fois par jour pendant une semaine au début de leur lactation.</em>
Robot de traite : « Nous faisons tout pour minimiser le stress des primipares, en Ille-et-Vilaine »
Au Gaec du grand Fleuré, en Ille-et-Vilaine, les associés habituent une quarantaine de génisses au robot de traite en cumulant…
<em class="placeholder">Romain Humblot avec vaches montbéliardes</em>
« J’élève moins de génisses et j’allonge les lactations », dans les Vosges

Au Gaec de la Perrière, dans les Vosges, Romain Humblot a défini une nouvelle stratégie de reproduction : moins de…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière