Aller au contenu principal

Inspirons-nous des laits de montagne tyrolien et bavarois !

Grâce à une communication mettant en avant la naturalité et l’authenticité et à un accompagnement politique régional, les montagnes sud-tyrolienne et bavaroise valorisent bien leur lait de montagne, notamment avec du lait et des produits frais.

Le Sud Tyrol parvient à maintenir une activité agricole productive sur des pentes très fortes.
© C. Perrot

Mais comment font donc les filières laitières du Sud Tyrol italien et des montagnes bavaroises ? Ces deux régions de montagne ont très peu de lait AOP/IGP. Et pourtant elles arrivent à dégager un prix du lait (hors AB)supérieur à leur moyenne nationale, et sensiblement plus élevé que celui de nos montagnes auvergnates. Une condition vitale pour le maintien de leurs petites exploitations. Le point commun de leur stratégie ? « Elles communiquent astucieusement sur des valeurs spontanément associées par les consommateurs à la montagne : l’origine régionale typée, l’authenticité, la naturalité et la fraîcheur ", explique Christophe Perrot, de l’Institut de l ‘élevage(1).

Une marque ombrelle Sud Tyrol

Le cas du Sud Tyrol interpelle particulièrement. Cette province, germanophone à 70% et très autonome, compte encore 4 800 exploitations, souvent doubles actives. Elles détiennent en moyenne 15 vaches pour 83 000 kg de lait. À titre de comparaison, la Savoie, qui a une superficie et un nombre d’habitants identiques, produit trois fois moins de lait avec huit fois moins d’exploitations ! Neuf coopératives valorisent 400 millions de litres à un prix homogène, assez impressionnant : il dépasse désormais 500 €/t avec un écart croissant par rapport au prix italien (517€ en 2017 hors AB et quasiment sans AOP). Une des clés du succès est une politique d’offre concertée, avec une marque ombrelle régionale mettant en avant " l’or blanc qui jaillit des montagnes ", le territoire avant le produit ! Un organisme indépendant contrôle le respect du cahier des charges (lait de région, aliment sans OGM, bien-être et santé animale, collecte quotidienne…). « Et ce prix du lait est issu d’un mix produit très étonnant, pas vraiment typique : yaourts (31 % du lait), mozarelle (21 %), fromages, lait… Un yaourt sur deux produits en Italie vient de cette zone, avec un prix du yaourt italien qui est le double du prix français », ajoute Christophe Perrot.

Des laits de montagne bavarois concurrents

Le « modèle » des montagnes bavaroises, qui fait vivre 4 000 exploitations de 25-30 vaches, est différent. Ici, pas de stratégie concertée et certifiée. On est dans une logique de concurrence, pour capter l'attention des consommateurs avec un rôle parfois très fort des distributeurs. 600 à 700 millions de litres de lait de montagne  sont transformés par de nombreuses coopératives et entreprises privées de taille et stratégie variées, et 420 millions de litres (4,7% du lait bavarois) sont commercialisés en tant que tel avec une part de marché croissante qui talonne le bio. « Le prix du lait est moins impressionnant, mais il est plus stable que le lait conventionnel », souligne Christophe Perrot. La coopérative de Berchtesgaden est un bel exemple : elle détient le prix le plus élevé en Allemagne (390 € de 2013 à 2017 pour le lait de montagne sans descendre en dessous de 350 €) juste devant Friesland Campina. Ses produits portent toute une série d’allégations collant à « l’esprit du temps », liste qui s’allonge d’année en année : sans glyphosate, homéopathie, soins individuels, lait A2… Seul le sans-OGM est contrôlé. Et c’est le leader de la distribution de lait frais sur l’Allemagne, un pays industriel et urbain.

(1) Dans le dossierEconomie de l'élevage n°494 Montagne France-UE commandité par FranceAgriMer et le Cniel.

Un soutien politique très fort

Le Sud Tyrol et les montagnes bavaroises bénéficient d’un accompagnement politique très fort qui adapte les outils aux objectifs de ces régions qui comptent parmi les plus riches de l'UE. Le Sud Tyrol, par exemple, octroie des aides à l’investissement importantes pour l’élevage, les gîtes et laiteries (en témoigne un élevage qui a investi 500 000 € pour 12 vaches !), une aide à la collecte unique en Europe et une aide couplée à la vache laitière équivalente à deux fois celle de la France. Il dépense trois fois le budget du second pilier de la Savoie.

Côté éco

Prix du lait, moyenne 2013-2016

Sud Tyrol 494 €/t
Italie 416 €/t
Montagnes bavaroises 364 €/t
Allemagne 331€/t
Auvergne 335 €/t
France 339 €/t
Prix TPQC avec AOP hors AB

Les plus lus

<em class="placeholder">Bertrand et Hervé Lecaplain,entourés de Romain Gaslard et Benjamin Gramont : « Nous avons voulu que la transmission se fasse dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien ...</em>
« Notre envie de transmettre notre élevage laitier à des jeunes nous mène depuis dix ans »

Au Gaec de la Rihouerie, dans la Manche, la transmission de l’exploitation à des tiers a été savamment anticipée. Un projet de…

<em class="placeholder">vaches laitières aux cornadis</em>
Le vinaigre de cidre, un allié pour la santé des vaches

Produit naturel et peu coûteux, le vinaigre de cidre est utilisé traditionnellement sur le terrain par des éleveurs pour…

<em class="placeholder">Fabien Louis, éleveur.</em>
« Des abreuvoirs connectés, caméras intelligentes et capteurs pour gagner en performance et en confort de travail dans mon élevage laitier dans le Morbihan »

Au Gaec de la Grée, dans le Morbihan, l’intelligence artificielle pilote l’abreuvement et la gestion de l’ambiance du…

<em class="placeholder">éleveurs laitiers dans une stabulation </em>
« La création d’un GFA a permis de limiter le coût de l’installation d’un hors-cadre familial »

Le Gaec de Taute dans la Manche s’est fait accompagner en termes financier et juridique pour transmettre l'exploitation et…

<em class="placeholder">Au premier plan, les génisses de 7-8 mois, au second les génisses de 19-20 mois et au fond les vaches traites. </em>
Élevage laitier : 42 heures par semaine avec des vêlages groupés
Choisir un système en vêlages groupés structure le travail en séquences fortes sur l’année. Enregistrements à l’appui, c’est 42…
<em class="placeholder">Maxime Martel : « Nous pouvons retrouver en un coup d’œil dans quel lot et sur quelle parcelle se trouvent vaches et génisses. »</em>
Organisation du pâturage : « Grâce à notre tableau géant, nous visualisons tous les lots d'animaux en un clin d'œil »

Les associés du Gaec de Guimbert, en Ille-et-Vilaine, ont trouvé une parade pour faciliter l'organisation du pâturage de leur…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière