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Jusqu'à 30 euros pour 1000 litres
Impact économique du nouveau cahier des charges de l'AOC Cantal

Dans l’AOC cantal, les producteurs ne pourront plus acheter
d’animaux hors de la zone d’appellation à partir du 1er janvier
2010, sauf pour les races de montagne à faible effectif.
Dans l’AOC cantal, les producteurs ne pourront plus acheter
d’animaux hors de la zone d’appellation à partir du 1er janvier
2010, sauf pour les races de montagne à faible effectif.
© B. Griffoul

Les incidences du nouveau cahier des charges de l’AOC cantal seront très différentes selon les trois grands systèmes de production qui coexistent sur la zone d’appellation. Dans les Monts du Cantal, région herbagère extensive, très peu d’adaptations seront nécessaires. À l’opposé, la partie sud de la zone (dite de la Châtaigneraie), avec ses systèmes basés sur l’ensilage de maïs, sera la plus affectée. Le service références a chiffré l’impact à 33 euros par mille litres pour le cas-type représentatif (conjoncture 2006 avec la céréale à 166 euros la tonne).

« Ces élevages, autonomes en général, produisent peu de foin, de l’ordre de 500 kg par vache, mais sont peu consommateurs de concentrés, détaille Yannick Péchuzal, ingénieur références. La part de maïs dans la ration devra diminuer au profit essentiellement du foin. À l’avenir, ils devront produire 1,5 tonne de foin par vache. La baisse du niveau laitier de la ration de base sera en partie compensée par un apport supplémentaire de concentré. Ils seront obligés de désintensifier le système et donc d’accroître la surface fourragère au détriment de la sole en céréales. De 1,6 UGB/ha de chargement, ils vont passer à 1,3. Ils vont devoir acheter de la céréale et de la paille. Des achats qui vont peser lourd dans le bilan économique. Au delà d’une certaine densité laitière par hectare et sans marge d’extension de la SFP, il sera difficile d’appliquer le cahier des charges sans sousréaliser le quota. Seul un lait AOC bien mieux valorisé pourra amener les éleveurs dans cette voie, où ils souhaitent aller généralement. »

TROIS GRANDS SYSTÈMES

Pour la zone herbagère Planèze – Margeride (autour de Saint-Flour), l’impact sera un peu moindre. Le coût d’adaptation est chiffré à 20 euros par mille litres pour le cas-type laitier spécialisé. « Ces systèmes sont souvent confrontés à un problème d’autonomie fourragère et de qualité des fourrages, explique Yannick Péchuzal. Pour compenser, ils ont tendance à acheter des compléments : luzerne, pulpe de betterave, maïs ensilage. Avec l’AOC cantal, ils ne pourront plus faire d’achat hors zone. De plus, ils dépassent souvent le plafond des 1800 kg de concentrés. Suppression des achats extérieurs et réduction du concentré aboutiront à une baisse du rendement laitier. La production globale pourra être maintenue par une augmentation de l’effectif laitier et de la SFP au détriment des céréales quand elles sont présentes. En système 100 % herbe, il n’y a pas de marge de manoeuvre. Dans cette zone, la difficulté sera d’atteindre l’autonomie fourragère avec souvent plus d’animaux à nourrir. » ■

Retrouvez le reste des articles (dont un reportage en élevage) traitant de ce sujet dans la revue, mois de février 2009, page 44 

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