"Il faut saisir l'opportunité de renforcer les OP"
Pour Frédéric Courleux, agro-économiste pour le laboratoire d'idées Agriculture et stratégies, la prochaine PAC donne l'espoir d'avoir des outils pour concentrer les organisations de producteurs et les rendre plus incontournables. "La Commission européenne propose d'étendre à tous les secteurs agricoles, la logique des 'interventions sectorielles', a-t-il rappellé lors de l'AG de FMB Normandie. Ce dispositif existe déjà pour les OP fruits et légumes et la viticulture. Il incite la constitution et le financement des OP, le plus souvent des coopératives, pour exercer différentes missions : gestion des risques, planification de la production et ajustement de la production à la demande. Dans la règlementation actuelle, les OP doivent proposer et mettre en œuvre des programmes opérationnels (de 3 à 7 ans) qui leur permettent de faire financer jusqu'à 50% des actions choisies dans la limite de 5% de la valeur des produits commercialisés.
Un outil proposé dans la prochaine PAC
Frédéric Courleux estime que les coopératives laitières françaises devraient elles aussi s'y intéresser."Elles auraient deux options. Soit elles pourraient organiser, par bassin, leur rapprochement avec les OP existantes de manière à intégrer progressivement les producteurs de ces dernières comme coopérateurs." Elles pourraient ainsi être en mesure de négocier des contrats d'approvisionnement des autres transformateurs, avec un rapport de force équilibré. "Soit elles laisseraient des OP se constituer en leur sein. Et ces OP en rejoindraient d'autres au sein d'associations d'OP. Ces structures pourraient alors se spécialiser dans la planification de la production, et les coopératives se spécialiseraient alors dans leurs activités de transformation." Dans les deux cas, l'opération serait structurante pour tous les producteurs.