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[Identification des bovins] Les boucles électroniques ne décollent pas

Depuis leur lancement en 2011 sur la base du volontariat, les boucles électroniques d’identification officielles ont connu une progression modérée, et essentiellement dans des élevages laitiers.

Le taux de pénétration des boucles électroniques dans les élevages reste limité au niveau national, mais il augmente chaque année dans les grands troupeaux. © Idele
Le taux de pénétration des boucles électroniques dans les élevages reste limité au niveau national, mais il augmente chaque année dans les grands troupeaux.
© Idele

9060, c’est le nombre d’élevages qui ont commandé des boucles électroniques en 2019. « La quasi-totalité (97 %) sont des élevages spécialisés en lait (65 %) ou mixtes lait-viande (37 %) », souligne Sébastien Duroy, de l’Institut de l’élevage. Certaines régions comme la Franche-Comté ont toutefois pris les devants en la préconisant sans la rendre obligatoire.

« Malgré un surcoût limité (environ 1,10 à 1,30 € HT) par rapport aux boucles conventionnelles, le taux de pénétration dans les élevages reste limité au niveau national (entre +300 et +600 élevages par an depuis 2012). En revanche, le taux de pénétration augmente annuellement dans les grands troupeaux. Ainsi 25 % des élevages laitiers de plus de 100 vaches utilisent des boucles électroniques. »

Plusieurs raisons expliquent cette situation. « Si la dématérialisation des passeports avait abouti, l’identification électronique des bovins aurait probablement été déployée à grande échelle en 2017 », selon Sébastien Duroy. Par ailleurs, les boucles électroniques répondent plus à des applications au quotidien pour les éleveurs laitiers. Elles peuvent être utilisées en salle de traite pour faire le lien avec les compteurs à lait, mais aussi pour identifier les animaux au DAC ou au DAL. « En élevage allaitant, même si elles fonctionnent très bien pour les chantiers de pesées, les possibilités d’application sont encore trop restreintes pour pousser les éleveurs à investir. »

Une bonne compatibilité avec les équipements

Enfin, bon nombre d’équipements (DAC, DAL…) fonctionnent déjà avec des boucles électroniques ISO non officielles, qui sont strictement identiques aux boucles officielles sur le plan technologique. « La différence, c’est qu’elles sont réutilisables. Ces boucles électroniques non officielles contribuent donc aussi à ne pas faire « décoller » les boucles électroniques officielles puisqu’elles ont la même fonction pratique », indique Sébastien Duroy.

Il n’existe pas de liste exhaustive des équipements compatibles avec les boucles électroniques. Mais la plupart le sont avec les deux standards ISO utilisés dans les boucles électroniques (les puces HDX et FDX). « Les boucles étant disponibles partout, un équipementier qui refuserait des solutions compatibles s’imposerait des limites commerciales. »

La compatibilité nécessite cependant que la carte de lecture de l’équipement reconnaît soit une des deux normes (HDX ou FDX), voire les deux (lecteur ISO). « Cette option coûte plus cher. Mais c’est la stratégie qui a été choisie par exemple par la société Foerster qui fabrique des DAL pour plusieurs marques », souligne Sébastien Duroy.

Une boucle en lecture-écriture testée chez les bovins

Une boucle électronique capable d’enregistrer des informations (traitements vétérinaires...) qui suivront l'animal a été testée sur des broutards par l’Institut de l’élevage. « Les boucles en lecture-écriture sont une évolution de la norme en lecture seule. On leur a ajouté de la mémoire disponible pour pouvoir écrire dedans », explique Sébastien Duroy.

Quatre informations liées à la gestion des troubles respiratoires ont servi de support à l’essai : le nom du vaccin, la date de la première et seconde injection et le type de régime alimentaire utilisé pendant la période de transition alimentaire. Leur encodage a pris 7 à 8 secondes par animal.

« Nous n’en sommes qu’au stade exploratoire. Mais les résultats ont été très concluants pour retrouver l’information encodée dans la boucle. Cela pourrait être un moyen de valoriser l’identification électronique chez les allaitants. » Des questions restent en suspens, comme la sécurisation des données… mais la poursuite des essais n’est pas d’actualité.

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