Aller au contenu principal

Génomique : la sélection à grande vitesse

La génomique permet de connaître la valeur d’un animal dès la naissance, aussi bien pour les mâles que pour les femelles. Elle révolutionne les pratiques de sélection et accélère le progrès génétique.

Connaître la valeur génétique d’un animal à partir d’un simple échantillon de sang : plusieurs générations de généticiens qui ont conçu et amélioré les lourds programmes de sélection basés sur le testage sur descendance, en auraient rêvé. Les chercheurs en génomique animale l’ont fait.

Les trois principales races bovines laitières (Holstein, Montbéliarde, Normande) sont les premières à en bénéficier. Depuis deux ans, les éleveurs peuvent acheter des semences de taureaux génomiques évalués dès leur naissance avec un degré de fiabilité équivalent à celui des reproducteurs en début de testage. Des taureaux dont les semences sont mises sur le marché dès l’âge de 15 mois, alors qu’il fallait attendre qu’ils aient 5 ou 6 ans auparavant.

Et voilà que, depuis quelques semaines, les éleveurs peuvent faire évaluer leurs femelles avec la même fiabilité que les taureaux. Si ce n’est pas une révolution, ça y ressemble fort.

La sélection génomique n’a pas fini de nous étonner. Comme le TGV a changé le rapport au territoire, l’accélération de la sélection animale, avec des générations de jeunes taureaux qui vont se succéder à un train d’enfer, modifie en profondeur aussi bien le métier des entreprises de sélection que les pratiques des éleveurs. Le testage touche à sa fin. De nombreux services, comme le contrôle de performance, vont s’en trouver bousculés. Ce doublement du progrès génétique permis par la sélection génomique, la possibilité de sélectionner de nouveaux caractères difficiles à indexer auparavant, notamment fonctionnels, qui mettront entre les mains des éleveurs des vaches plus faciles à élever, portent à l’enthousiasme.

Néanmoins, « attention à la manière dont la génomique sera utilisée », avertit Vincent Ducrocq, chercheur à l’Inra. Veillons à ne pas retomber dans le « star system » qui se cristallisait autour de quelques taureaux phares. Sinon, gare à la variabilité génétique.

Mais ne boudons pas notre plaisir. La méthode de sélection génomique développée par la recherche française est reconnue comme l’une des plus fiables au monde. Elle est le fruit d’une longue collaboration entre la recherche publique française, l’Inra, et les entreprises de sélection fédérées au sein de l’Unceia. Un partenariat que beaucoup nous envient.

Sommaire

P 28 : La génomique révolutionne les pratiques de sélection
P 32 : Pour les entreprises de sélection : le testage fait place au génotypage
P 36 : Pour les éleveurs, deux conséquences : un choix de taureaux à donner le tournis et les index femelles connus dès la naissance
P 42 : L’enjeu politique : interview de Michel Cetre, président de l’UNCEIA

Les plus lus

<em class="placeholder">camion de collecte dans une usine de transformation laitière</em>
Signal d’alerte sur le prix du lait payé aux éleveurs 

La FNPL et Sodiaal s’inquiètent des répercussions sur le prix du lait français, de la chute des prix du beurre et de la…

<em class="placeholder">Vache laitière au robot de traite.</em>
Sept conseils pour faciliter l’adaptation des génisses à la traite robotisée
Les premiers passages au robot de traite demandent patience et accompagnement. Un peu d’anticipation et quelques astuces vous…
<em class="placeholder">Pierre, François, Delphine et Simon Bouvier, éleveurs laiiters</em>
« Nous voulons produire le plus de lait possible avec 100 vaches maximum, dans l’Allier »

Au Gaec des Guillemins dans l’Allier, les deux associés cherchent à augmenter la productivité par vache en maintenant le…

<em class="placeholder">« Nous avons choisi d’investir pour disposer d’un outil performant et faciliter la transmission » expliquent Régis et Valentin Landais. </em>
« Nous avons investi dans un outil moderne et rentable sur notre élevage laitier en Loire-Atlantique »

Le Gaec de la Vinçais, en Loire-Atlantique, a choisi de s’équiper pour disposer d’un outil moderne et performant et faciliter…

<em class="placeholder">Pulvérisateur ultralocalisé Ara d&#039;Ecorobotix traitant des rumex dans un prairie</em>
« Nous avons traité les rumex en localisé sur 1 400 hectares de prairie »

En Normandie, la Cuma La Pratique fait le bilan d’une année de désherbage ultralocalisé des rumex et chardons avec le…

<em class="placeholder">Aymeric et Eric Gérard conduisent les génisses au robot deux fois par jour pendant une semaine au début de leur lactation.</em>
Robot de traite : « Nous faisons tout pour minimiser le stress des primipares, en Ille-et-Vilaine »
Au Gaec du grand Fleuré, en Ille-et-Vilaine, les associés habituent une quarantaine de génisses au robot de traite en cumulant…
Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière