Aller au contenu principal

Favoriser la compétitivité et l’acceptabilité de l’élevage

L’Institut de l’élevage-Idele a présenté sa feuille de route à l’horizon 2025. Face à un monde numérique et accéléré, il veut chercher, conseiller et communiquer autrement.

(Prendre les deux à droite) Joël Merceron, directeur et Martial Marguet, président de l'institut de l'élevage-idele: « Notre mission principale reste l’amélioration du revenu des éleveurs".
© A. Conté

Fédérer les énergies et additionner les intelligences dans des partenariats pour s’adapter plus vite à un monde nouveau. Tel est l’objectif affiché par l’Institut de l’élevage-Idele lors de la Convention 2025 organisé le 20 décembre dernier devant plus de 250 acteurs et partenaires des filières ruminants. L’association veut servir de catalyseur pour inciter les multiples structures agricoles à travailler davantage ensemble. « La restructuration des OPA est inévitable et nous devrons apporter mieux à moindre coût », a argumenté son directeur Joël Merceron.

Pour lancer sa réflexion stratégique, "initiée par son trésorier", l’Institut de l’élevage-Idele a organisé début 2016 une large consultation auprès de 250 partenaires et salariés. « Comment est-on perçu ? qu’attend-on de nous ? Comment se projette-t-on ? Nous avons mené nous-mêmes l’audit pour entendre de nos propres oreilles ce qui était bien et ce qui devait être amélioré », a expliqué son président Martial Marguet, éleveur dans le Doubs. Il en est sorti quatre scénarios d’évolution : au fil de l’eau (statu quo), business (orienté services), global filière (de la fourche à la fourchette), contrat social (vers la société). Tous quatre ont été intégrés dans la stratégie. Une stratégie que l’Institut de l’élevage-Idele résume en un slogan : « L’élevage a des avenirs, construisons-le ensemble ». « Des avenirs, parce que nous ne devons pas nous laisser enfermer dans une vision unique pour demain », insiste Joël Merceron.

Une modification des statuts pour s’ouvrir à de nouveaux adhérents

Petite révolution pour cette association créée en 1992 : elle s’ouvre à de nouveaux adhérents. La modification des statuts a été votée par la vingtaine de membres du conseil d’administration (dont une quinzaine de responsables professionnels) en octobre dernier. Demain des coopératives, des organismes régionaux, etc. pourront donc participer à la vie de l’association, jusqu’à présent entre les seules mains des fédérations spécialisées et structures agricoles nationales. Cette évolution permettra de « mener des travaux plus proches du terrain et de mieux tenir compte de la diversité des agricultures françaises ».

Combiner recherche collective et recherche collaborative avec des entreprises

L’Institut espère bien aussi, "alors que les budgets sont de plus en plus compliqués à faire valider", trouver de nouvelles sources de financement. En 2017, son budget (28 millions d’euros (1) pour 260 équivalents temps plein) sera impacté comme celui de tous les organismes de développement agricole par la crise vécue par la ferme France en 2016. Le Casdar (compte d’affectation spéciale pour le développement agricole), alimenté par une taxe sur le chiffre d’affaires des exploitations, va en effet subir une baisse drastique (de l’ordre de 10-12 %). « Ce développement du business ne se fera pas contre l’intérêt collectif », rassure Joël Merceron en précisant que les financements privés resteront très minoritaires.. Au contraire, « il créera du lien dans la filière ».

Des exemples de partenariat avec des entreprises, il en existe déjà au niveau de l’Institut. Comme le projet Génosanté qui associe l’entreprise de sélection Evolution, la coopérative Agrial et des entreprises de conseil en élevage et a permis dès la première année de développer des index acétonémie et de synthèse « santé » (lire Réussir Lait septembre 2016 p. 133). Ou comme le partenariat avec Sodiaal autour de l’outil SelfCO2 pour réduire l’empreinte carbone des élevages (lire Réussir Lait octobre 2016 p. 19). Ces deux exemples faisaient partie des 29 projets illustrant les grands axes stratégiques et les partenariats de l’Institut, présenté lors du Comice des innovations organisé lors de cette convention Idele 2025.. « À nous d’être un partenaire reconnu, recherché et créatif », conclut Martial Marguet.

(1) Majoritairement des financements collectifs : Casdar, projets européens comme Carbone Dairy, FranceAgrimer, interprofessions, formation…

Les six axes stratégiques d’Idele 2025:

1 Créer de la valeur pour les éleveurs et les filières : proposer une carte de services et d’outils.
2 S’adapter à un monde ouvert, numérique, accéléré : co-construire une offre digitale et un service autour de la valorisation des données.
3 Développer les périmètres : être un partenaire recherché, réorganiser notre activité dans le domaine génétique par des partenariats public-professionnel-privé.
4 Être source de fédérations et synergies entre les organisations d’élevage : coopérer pour être plus efficaces à l’échelon régional, européen et international.
5 Outiller le dialogue avec la société : apporter des argumentaires techniques, des chiffres et des retours d’expérience face aux interpellations sociétales.
6 Renforcer l’impact de l’Institut de l’élevage : développer une communication interactive et multimédia, et la présence sur les réseaux sociaux.

Les plus lus

Danone recherche 100 millions de litres de lait

Déprise laitière et besoins croissants de l’entreprise sont les deux raisons pour lesquelles Danone cherche de…

Baptiste, Laurent et Simon Cousin, du Gaec des Jonquilles dans les Ardennes
« Nous vivons à trois avec un système lait bio tout herbe productif et diversifié »
Le Gaec des Jonquilles, dans les Ardennes, arrive à être productif sur un plateau froid et humide couvert de prairies permanentes…
En début de saison de pâturage, les vaches font le tour des paddocks en 40 à 45 jours, pour tout déprimer. En pleine saison, elles reviennent tous les 21 jours.
« Nos vaches pâturent encore plus depuis que nous avons les robots de traite »

Au Gaec des Morlières, dans l’Orne, les 140 laitières pâturent 44 paddocks, dont le plus éloigné se situe à un kilomètre de la…

Paella, championne adulte et meilleure mamelle adulte
Salon de l'agriculture 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race montbéliarde

Le doublé championne et meilleure mamelle adulte est revenu à Paella du Gaec Pivert du Haute-Loire.

Vaches laitières dans une prairie
Prairies permanentes : Bruxelles accepte de revoir le ratio

Face à la pression du terrain et aux demandes de certains Etats-membres, la Commission européenne a décidé d’assouplir les…

Traite - bracelet à la patte pour traitement antibiotique
Les lactations prolongées sont-elles rentables pour les vaches laitières ?

Adopter une stratégie de lactations prolongées peut présenter des intérêts dans certains élevages et pour certaines vaches,…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière