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Faut-il surfer sur la vague du beurre ?

La matière grasse du lait a de nouveau la cote. L’offre ne satisfait plus la demande. Faut-il, en jouant sur l’alimentation ou la génétique, parier sur une revalorisation de la matière grasse ?

Après le puissant frein du quota matière grasse, qui dura plusieurs décennies, faut-il accélérer en sens inverse ? Vraisemblablement oui. Les montagnes de beurre ne sont plus qu’un lointain souvenir. À l’évidence, la matière grasse du lait, réhabilitée par les autorités médicales, a la cote partout dans le monde. Face à cette augmentation de la demande, l’offre s’est réduite avec une collecte 2016 en retrait. Les transformateurs ont aussi fabriqué davantage de fromages et moins de beurre poudre, étant donné le marché très dégradé de la poudre de lait. Ce décalage offre demande a provoqué une envolée des cours. Les beurres industriels en ont profité ; le beurre plaquettes beaucoup moins. La grande distribution mais aussi la restauration hors foyer ont fait de la résistance pour passer les hausses de tarifs significatives. La pénurie ? Un phénomène franco-français. À trop vouloir le beurre et l’argent du beurre, la grande distribution s’est retrouvée avec des rayons à moitié vides. En toute logique, les entreprises ont arbitré en faveur de débouchés plus rémunérateurs à l’international.

La demande en matière grasse devrait rester soutenue dans les années à venir. Mais, les entreprises sont en position d’attente. Les États généraux de l’alimentation vont-ils enfin pacifier les relations commerciales ? À quel niveau vont redescendre les cours du beurre quand l’offre reprendra de la vigueur ? La plupart sont en train d’expertiser une éventuelle revalorisation des grammes différentiels pour inciter les éleveurs à produire davantage de matière grasse. Des propositions pourraient être faites dès la prochaine campagne. Les éleveurs ont deux leviers principaux pour enrichir le lait en matière grasse. Le plus immédiat : l’alimentation. Certains aliments, comme la betterave fourragère, peuvent booster le taux butyreux. Mais, il faut avant tout éviter de le dégrader en prévenant l’acidose. L’amélioration génétique est un puissant levier mais à long terme. Des éleveurs n’hésitent pas à changer de race pour aller plus vite et plus loin. D’ici là, la vague du beurre aura-t-elle reflué ?

Dans l’immédiat, avec la fin de la contrainte sur la matière grasse dans la plupart des entreprises et le paiement des grammes différentiels, un taux butyreux plus élevé donnera toujours une plus-value au prix du lait.

Un phénomène structurel ou conjoncturel ?

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