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Faites la chasse au gaspillage d’eau

Bien gérer l’eau sera à l’avenir une nécessité. Des économies non négligeables peuvent être faites en détectant précocément les fuites, en réduisant la consommation pour le nettoyage du bloc traite ou en récupérant les eaux de toiture.

Un enjeu environnemental et une question d'image
Un enjeu environnemental et une question d'image
© F. Mechekour

Force est de reconnaître que, jusqu’à présent, la maîtrise de la quantité d’eau consommée n’est pas une préoccupation majeure de la filière bovine laitière. Sans devenir la priorité n° 1, bien gérer l’eau sans gaspillage sera à l’avenir une nécessité.

L’élevage laitier est un gros consommateur avec 150 millions de m3 d’eau prélevés par an, soit environ 38 % des consommations des exploitations agricoles hors irrigation et hors besoin pour les cultures.

L’abreuvement, incompressible, représente il est vrai autour de 80 % de cette consommation en l’absence de fuites. Mais des économies d’eau non négligeables peuvent être faites en détectant précocément les fuites, en réduisant la consommation pour le nettoyage du bloc traite et… celui du tracteur et de ses équipements, ou en récupérant les eaux de toiture.

Certes, le bénéfice à court terme est limité. L’impact financier pour ceux qui utilisent le réseau public est somme toute modeste aux regards des autres postes de charges. Qui dit moins d’eau de nettoyage dit aussi un peu moins de travail, de volume à épandre, du lisier moins dilué.

Un réseau d’eau efficace, c’est aussi un réseau protégé du gel donc un peu moins de galère.

L’enjeu est avant tout environnemental et sociétal. Il s’agit, en limitant les consommations, de préserver la ressource mais aussi de préserver l’image de l’élevage, d’être perçu positivement par la société.


Mieux vaut anticiper et se mettre en capacité de répondre que subir. Certains (l’International water management institut(1)) se penchent déjà sur l’empreinte eau de la viande de boeuf ou du lait et pointent du doigt les produits de l’élevage pour leur consommation en eau par kg(1).

Certaines agences de l’eau envisagent aussi actuellement de taxer l’eau issue de puits ou forage consommée par les élevages, au même titre que l’irrigation.

Dans ce contexte, l’Institut de l’élevage a décidé de s’intéresser de plus près aux consommations d’eau. Il vient de terminer, dans le cadre d’un projet démarré en 2009 et financé par le ministère de l’Agriculture avec des fonds Casdar(2), une étude sur les consommations de l’élevage bovin laitier sur laquelle s’appuie ce dossier.


Des références de consommation normale d’eau poste par poste et par système de production sont désormais disponibles. L’étude se penche également sur les pratiques permettant de réduire la consommation d’eau: le repérage et la résolution des fuites, les pratiques économes de nettoyage du bloc traite, ou la valorisation des eaux de toiture.

Rares sont aujourd’hui les élevages bovins qui ont installé un compteur d’eau sur leur réseau d’eau privé, contrairement aux élevages hors sol. C’est la première chose à faire. D’autant que depuis 2005, il s’agit d’une obligation réglementaire pour les exploitations soumises au régime de déclaration et d’autorisation des Installations classées.

(1) Il évalue la consommation en eau à 15 000 litres par kg viande de boeuf et 1 000 litres par litre de lait en tenant compte de l’eau de pluie sur les surfaces cultivées ou prairies !

(2) Intitulé « maîtrise des consommations d’eau en élevage ». Il concerne également les filières ovines, porcs et volailles.

SOMMAIRE du dossier


Page 28 : Abreuvement des bovins : Des références sur les consommations d’eau

Page 30 : Avec un compteur et un réseau compartimenté - Traquez les fuites

Page 36 : Bloc traite - pré-refroidisseur : Optimisez l’usage de l’eau

Page 42 : Eaux de toiture propres : Une ressource pour le nettoyage des sols et l’abreuvement

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