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Evolution publie deux nouveaux index de santé du pied

Grâce au projet Génosanté, les races Holstein et Pie Rouge disposent des index Résistance aux lésions infectieuses et Résistance aux lésions non infectieuses depuis décembre 2017. La Normande suivra d’ici peu.

Les lésions et boiteries pourraient être réduites de 10 % en première génération et 20 % la suivante grâce à une sélection ciblée sur les deux nouveaux index.
© F. Mechekour

Les boiteries sont la deuxième pathologie après les mammites et avant les troubles de la reproduction. Le coût moyen total d’une boiterie clinique avoisine 265 euros », a rappelé Luc Manciaux de BCEL Ouest en guise de préambule à la présentation des deux nouveaux index de synthèse dédiés à la santé du pied. Dans un contexte d’agrandissement de troupeau avec des vaches qui sortent de moins en moins et des restrictions sur l’usage des antibiotiques, l’amélioration génétique offre un levier pour prévenir et réduire le risque de problèmes de boiteries. C’est l’objectif des index Résistance aux lésions infectieuses (RLI) et Résistance aux lésions non infectieuses (RLNI) proposés par le consortium Génosanté (lire encadré). Ces index ont été publiés en décembre dans les catalogues Prim’Holstein et Pie Rouge des trois entreprises de sélection impliquées dans Génosanté (1) : Evolution, Auriva et Elitest. En race Normande, il faudra patienter quelques mois.

Pour être efficace, la voie génétique doit cependant s’appuyer sur quatre piliers : des index fiables, des caractères héritables, de la variabilité génétique et la diffusion des taureaux favorablement indexés pour ces caractères.

Des index privatifs reconnus à l’international

L’UMT eBIS, qui regroupe l’Institut de l’élevage, l’Inra et Allice, est le partenaire scientifique de ce projet. Elle a développé les outils et estimé les paramètres permettant le calcul de ces nouveaux index, ce qui leur permet de bénéficier d’une reconnaissance en France et à l’International. « La fiabilité (CD) de l’index Résistance aux lésions infectieuses est de 73 % pour les mâles ayant au moins 50 filles parées et de 42 % sans fille parée », a souligné Maëlle Philippe d’Evolution. Les CD moyens sont similaires pour l’index Résistance aux lésions non infectieuses. Côté femelle, le CD varie entre 41 % et 47 %. « La poursuite de la collecte de données parage et l’intensification du génotypage permettront d’améliorer cette fiabilité. »

Pour atteindre un tel niveau de fiabilité, les évaluations se sont appuyées sur une population de référence de plus de 60 000 vaches parées dont 11 500 vaches génotypées et 2 480 taureaux génotypés. « C’est un volume de données qui permet d’atteindre une fiabilité intéressante, dont le niveau augmentera progressivement avec l’accumulation des données », a souligné Hélène Leclerc de l’Institut de l’élevage. Les données de parages ont été collectées depuis 2014 par les équipes de pareurs des trois entreprises de conseils en élevages associées au projet Génosanté à savoir : BCEL Ouest, Eilyps et le groupe Seenergi.

L’héritabilité des caractères (h2 compris entre 0,02 et 0,08) et la variabilité génétique sont suffisantes pour valoriser le travail de sélection. La corrélation génétique est positive entre les lésions d’origine infectieuse d’un côté et les non infectieuses de l’autre. En revanche, « les faibles corrélations entre caractères infectieux et non infectieux témoignent d’une indépendance entre ces deux groupes de caractères ». D’où la nécessité de proposer deux index de synthèse distincts.

Reste le quatrième pilier à savoir la valorisation des index RLI et RLNI dans les choix d’accouplements. Malgré leur intérêt, la question se pose d’autant plus qu’ils viennent s’ajouter à une quarantaine d’autres index déjà disponibles. Le conseil sera un élément déterminant.

Franck Mechekour

(1) Rassemble dix partenaires - Evolution, Elitest, Auriva, BCEL-Ouest, Seenergi, Eylips, l’Inra, Allice, l’Institut de l’élevage et Agrial - autour de la mise au point d’index génomiques dédiés à l’amélioration de la santé productive en élevage.

Sept lésions passées au peigne fin

Sur les 21 lésions observées en élevage, sept ont été retenues pour calculer ces deux index.

. L’index de synthèse Résistance aux lésions infectieuses tient compte des lésions les plus fréquemment observées.

RLI = 50 % dermatite digitée + 25 % limace + 25 % érosion de la sole.

. L’index Résistance aux lésions non infectieuses met plus la priorité sur la lutte contre les lésions douloureuses.

RLNI = 40 % ouverture de la ligne blanche + 40 % ulcère de la sole + 10 % bleime circonscrite + 10 % bleime diffuse.

Ces deux index seront intégrés à hauteur de 14 % et 6 % respectivement dans l’index de synthèse Santé Productive +.

 

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