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Êtes-vous prêt à utiliser des taureaux porteurs du gène sans cornes ?

Plusieurs races possèdent ce gène. Le niveau génétique des taureaux et l’offre réduite, notamment en Holstein homozygotes, ont limité leur utilisation. Mais le contexte change.

Hotspot P est le père de Hansen PP (201 points d’ISU) et Hedge PP (205 points d’ISU), deux taureaux 100 % sans cornes.  © Keleki
Hotspot P est le père de Hansen PP (201 points d’ISU) et Hedge PP (205 points d’ISU), deux taureaux 100 % sans cornes.
© Keleki
 

Christian Leroy en SCEA dans l’Eure

Oui

 

 
 © dr

 

J’ai commencé il y a 12 ans. Je n’aime pas écorner les veaux et cela ne leur fait pas du bien. En potassant le sujet, j’ai trouvé un article sur le gène « polled » (sans cornes) et un élevage aux États-Unis (Burket Falls Farm) qui utilisait ce type de taureaux depuis plus de 30 ans. Je me suis lancé en demandant des conseils aux entreprises de sélection françaises, mais elles étaient peu intéressées à l’époque. Il y avait quelques taureaux aux USA et en Allemagne, mais ils n’étaient pas top. J’ai donc commencé sans être trop exigeant sur leur potentiel génétique avec notamment le taureau allemand Lypoll Red-P. Puis l’offre s’est étoffée surtout aux USA. En France on a pris du retard, mais grâce à la sélection génomique c’est plus facile. Environ 70 % des femelles de mon troupeau (70 Holstein à 10 057 kg 42,2 de TB et 34 de TP dont 10 Red Holstein et 30 facteurs rouges) sont sans cornes. Le problème du sans cornes, c’est que le taureau Lawn Boy P Red (né en 2002) a été surutilisé dans le monde parce qu’il avait un profil qui intéressait beaucoup (très positif en TP et mamelle et négatif en TB). Quand on remonte dans les pedigrees, il est présent dans 90 % des cas. Alors, aujourd’hui, mon cheval de bataille c’est de gérer aussi la consanguinité quitte à utiliser des taureaux cornus. J’en ai trouvé un sans corne et au pedigree original chez Vicking Genetics (Builder-P, 185 d’ISU). J’ai une demande importante pour des taureaux sans cornes surtout s’ils sont rouges.

Damien Crombez - éleveur dans l’Eure

Jusqu’ici non

 

 
 © F. Mechekour

 

Si je pouvais me passer de l’écornage des veaux, ce serait avec plaisir. Mais, jusqu’ici ce critère ne faisait pas partie de mes priorités. Il pourrait le devenir parce que la qualité des taureaux Holstein sans cornes s’est améliorée. Avant, ils n’étaient pas très laitiers. Ils étaient souvent moyens en mamelle. Avec mon troupeau de 80 Holstein à 9000 l, ce sont deux critères importants pour moi. Les entreprises de sélection ont bien compris l’intérêt du gène sans cornes notamment dans un contexte où le bien-être animal est de plus en plus pris en considération. Leur offre génétique s’est par conséquent améliorée. Désormais, si j’en repère un, je me poserai la question de l’utiliser même s’il est un peu moins bon en ISU qu’un taureau non porteur de ce gène.

Laurent Galpin - en EARL entre époux dans la Sarthe

Oui

 

 
 © N. Galpin

 

J’utilise des taureaux sans cornes depuis trois ans. Le sans cornes va se développer parce que cela répond à un critère de bien-être animal vers lequel on nous pousse de plus en plus. Il y a une forte pression sociétale autour de l’environnement et du bien-être animal depuis deux à trois ans. Je suis passé en Simmental il y a 13 ans. J’avais trop de problèmes avec mes Holstein. En Simmental, on bénéficie d’une belle gamme de taureaux sans cornes parce que la race est testée en France et à l’étranger. Les taureaux ont un bon niveau génétique et des origines suffisamment diversifiées pour ne pas poser de problème de consanguinité. Grâce à Simmental France (l’organisme de sélection), j’achète des doses de taureaux sans cornes français, allemands ou autrichiens à des prix très corrects (19 à 22 euros la paillette de semence non sexée). J’en utilise de plus en plus. L’année dernière, j’ai fait 100 % des IA avec ces taureaux. D’ici deux ans, 80 % des femelles du troupeau (55 vaches et leur suite pour une référence de 470 000 l) seront sans cornes.

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