Epandage
Epandage - Epandage - Doser le lisier au doigt et à l’oeil avec le DPA
Gestion électronique. Le débit proportionnel
à l’avancement améliore la précision et la traçabilité
des épandages à condition de disposer d’une tonne
à lisier correctement équipée pour le valoriser.
Les dispositifs de gestion du débit proportionnel à l’avancement (DPA ou DPAE) ne sont plus réservés aux pulvérisateurs et autres distributeurs d’engrais. Les épandeurs de matière organique, notamment les tonnes à lisier, tirent partie de la précision de dosage offerte par ces gestions électroniques. Les contraintes réglementaires, la valorisation des effluents d’élevage et la rapidité d’intervention sont autant d’arguments qui plaident en faveur des systèmes DPA.
Pour autant, force est de constater que ce sont surtout les Cuma et ETA qui justifient plus facilement le surcoût d’un tel équipement (5 000 à 8 000 euros). Dans ces structures, le DPA facilite la gestion des chantiers, le chauffeur pouvant s’affranchir de la connaissance des parcelles et de la vitesse d’avancement, à partir du moment où il connaît sa largeur de travail et la dose. « Lorsque le chauffeur change d’équipement en passant d’une rampe à un enfouisseur, il n’a qu’à modifier la largeur de travail pour mettre à jour les réglages de l’appareil », illustre Aurélien Nucera, responsable marketing chez Pichon.
Le DPA ouvre la voie à l’épandage de précision
Le débit proportionnel à l’avancement est aussi un gage de traçabilité pour l’agriculteur qui dispose de tout l’historique d’épandage sur ses parcelles. Couplés à une barre de guidage GPS, certains dispositifs assurent une coupure automatique de l’épandage en fourrière. D’autres pourront bientôt exploiter une cartographie répertoriant les différentes doses à apporter selon les parcelles et ensuite générer une cartographie des épandages réalisés.
Attention toutefois à ne pas faire reposer la précision d’épandage sur ce seul dispositif électronique. « Avant d’investir dans un DPA, il faudra s’assurer de la qualité de répartition de l’équipement arrière, avertit Marc Baguette, responsable produit chez Joskin. Un agriculteur qui connaît bien ses parcelles et sa tonne à lisier peut d’ailleurs être très précis sans DPA ». L’utilisation d’une buse ou d’une rampe à buse aura ainsi du mal à se justifier avec un DPA. Ce type d’équipement n’est pas compatible avec de grandes variations de débit si l’on souhaite préserver la largeur de travail et la répartition transversale. Le DPA est dans ce cas utilisé dans son mode «manuel » en indiquant à l’utilisateur une consigne de vitesse à respecter.
Les enfouisseurs et les pendillards valorisent le DPA
« Seuls les rampes à pendillards et les enfouisseurs permettent de travailler en mode automatique, les variations de débit n’ayant pas d’impact sur la largeur de travail et la répartition transversale de ces équipements », assure Guillaume Nizan, technico-commercial chez Jeantil. À condition de disposer d’un broyeur répartiteur efficace, notamment en cas de lisier épais ou pailleux. « Le DPA ne règle pas non plus le délai d’amorçage et de désamorçage de la rampe à pendillards », ajoute Pierre Havard, responsable de la station des Cormiers, en Ille-et-Vilaine.
Concernant le pompage du lisier, la plupart des dispositifs DPA intègrent un capteur de débit mesurant le flux de lisier sortant de la tonne. Le type de pompe n’a donc en théorie aucune influence sur le fonctionnement du DPA. Dans les faits, certaines précautions s’imposent. « Les pompes à vide sont limitées à une pression de travail de 1 bar, ce qui restreint la plage de variation de débit », estime Pierre Havard. Face à cette contrainte, les constructeurs interviennent à différents niveaux. « Il faut adapter les sections de passage du lisier, réduire les pertes de charge ou encore monter un accélérateur de vidange », explique Guillaume Nizan. Une solution plus radicale, mais aussi plus coûteuse, consiste à remplacer la pompe à vide par une pompe volumétrique qui autorise des variations importantes de débit.
En savoir plus
Les DPA testés en 2011
La station expérimentale des Cormiers, de la chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine, va mettre au point sur l’année 2011 une méthode d’essai des dispositifs DPA équipant les tonnes à lisier, en collaboration avec le Cemagref.