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Deuxième et troisième journées
En direct d’une formation pour mieux comprendre le revenu

Retrouvons les six éleveurs mayennais qui poursuivent la formation nationale « Mieux comprendre son revenu pour l’améliorer », entamée le mois dernier. L’heure est à la comparaison des coûts de revient.

MICHEL BETTON, CONSEILLER AU CLASEL,
APPUIE LES STAGIAIRES. « Les éleveurs
savent désormais à quel prix le lait
doit leur être payé s’ils veulent se se
rémunérer à hauteur de 11 euros/h (2). »
MICHEL BETTON, CONSEILLER AU CLASEL,
APPUIE LES STAGIAIRES. « Les éleveurs
savent désormais à quel prix le lait
doit leur être payé s’ils veulent se se
rémunérer à hauteur de 11 euros/h (2). »
© E. Bignon

Calculer un prix de revient, c’est bien. Mais sans repère auquel le comparer, l’exercice ne trouve pas vraiment de finalité… C’est l’avis des six éleveurs mayennais qui participent à la formation « Mieux comprendre son revenu pour l’améliorer »(1). Ils se retrouvent, un mois après la première journée de formation. Entretemps, un conseiller est venu chez eux pour les aider à calculer leurs propres coût de production et prix de revient.

Aujourd’hui, le moment est venu de rendre les copies. Chaque exploitant reçoit son résultat, celui des autres membres du groupe (de façon anonyme), et les chiffres régionaux d’exploitations issues des Réseaux d’élevage dotées du même système de production et du même potentiel de sol. Parmi les six éleveurs, l’écart entre le prix de revient le moins et le plus élevé approche les 100 €/1 000 l. Une variation importante que Michel Betton relativise toutefois car la moitié des élevages sont en race montbéliarde ou en troupeau mixte. « Les troupeaux en race mixte obtiennent des prix de revient plus élevés. En moyenne, le repère régional s’élève à 35 € de plus aux 1000 l en race normande par rapport aux Prim’holstein. »


« Pouvoir discuter de nos pratiques, chiffres à l’appui »

L’ambiance est studieuse. Chacun analyse ses chiffres avec attention et commence à repérer les postes qui présentent un écart avec la moyenne. « Je savais que mon coût de mécanisation était supérieur à la moyenne, mais pas autant que ça !, s’étonne un participant. Pourtant, on ne peut pas dire que mon parc matériel soit très luxueux! » Les questions et remarques commencent à fuser d’un côté et de l’autre de la salle. « Oh là là, comment ça se fait que je sois si élevée en coût de concentrés? » « Je ne pensais pas que les charges de structure représentaient autant! » «Mais comment font les autres pour limiter les frais d’élevage ? » « Comparer nos coûts de production nous amène à nous interroger les uns les autres sur nos pratiques respectives, reconnaît Stéphane Goupil, qui participe à la formation. Pouvoir en discuter entre éleveurs, chiffres à l’appui, interpelle et incite plus facilement à se remettre en cause. »


Des pistes d’amélioration se dégagent pour chacun

Les différents postes de charge sont passés au crible, en rappelant à chaque fois les leviers susceptibles de les diminuer. Le coût alimentaire, qui représente en moyenne les deux tiers des charges opérationnelles, focalise l’attention. «Quand on nourrit une vache, il ne faut pas faire trop d’épicerie! Les aliments avec leur florilège de levures, d’huiles essentielles et d’additifs divers coûtent cher! », estiment les uns. « L’aliment 1er âge pour les veaux, ça aussi ,ça coûte cher ramené à la tonne (autour de 600 €/t). Mais on ne peut quand même pas y couper! », se désole Katel Legay, éleveuse. «C’est pourtant ce qu’on fait chez nous depuis des années», lui rétorque Laetitia Remandé, une autre éleveuse qui distribue à ses veaux de l’aliment deuxième âge dès le premier mois sans observer de problème de croissance.

Et les échanges de ce type se multiplient au fil de la journée. De la réduction de la densité de semis en maïs dans les sols à potentiel limité, au type de produit le plus économique à utiliser pour chauler, en passant par l’intérêt d’un forage pour réduire sa facture d’eau ou les stratégies d’achat d’aliments…

D’ici, quelques mois, les éleveurs conclueront la formation par une dernière journée sur un thème spécifique. Ils ont choisi de zoomer sur la santé du troupeau pour ajuster la prévention et faire la part des choses entre les pratiques préventives justifiées et celles pouvant entraîner un surcoût est inutiles.


(1) LIRE LA 1ere JOURNÉE de la formation dans Réussir lait de mai 2011, page 94.

(2) Dans le calcul du coût de revient, le travail est

rémunéré sur la base de 2 Smic net par UMO, soit

11 euros/h pour un temps plein de 2 200 heures/an.

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