EBE, revenu et fonds de roulement se dégradent encore
Les clôtures de septembre à décembre 2016 des exploitations laitières du Calvados suivies par le Cerfrance, et le prévisionnel au 31 mars 2017, révèlent l’ampleur des difficultés.
Les clôtures de septembre à décembre 2016 des exploitations laitières du Calvados suivies par le Cerfrance, et le prévisionnel au 31 mars 2017, révèlent l’ampleur des difficultés.
L’EBE moyen atteint 123 euros/1 000 litres (67 000 €) pour les clôtures de septembre à décembre 2016 des exploitations laitières spécialisées du Calvados suivies par le Cerfrance (1), contre 133 euros (72 000 €) pour les clôtures fin 2015. Le marasme sur les produits lait et cultures de vente (- 25 000 euros environ) n’est pas compensée par la réduction des charges engrais, carburant et aliments (- 8 600 €), la baisse des charges sociales exploitant (- 2 400 €), les aides conjoncturelles (+ 2 000 €) et la baisse des amortissements (- 1 600 €). "Les exploitations ont sensiblement réduit leurs charges opérationnelles. Il y a eu de l’optimisation, mais aussi des coupes qui peuvent avoir des conséquences négatives pour la suite, notamment sur la reproduction", commente Baptiste Fos, chargé d’études Cerfrance Normandie Ouest. Côté charges de structure, la baisse est marquée pour les charges sociales (- 25 %), le carburant (- 17 %), mais aussi l’entretien du matériel ! "Le report des investissements a engendré une baisse des frais financiers long et moyen termes (- 8 %)."
"Le taux d’endettement est en hausse sensible, passant de 64 % en 2015 à 67 % de l’actif en 2016. Et le fonds de roulement recule nettement, passant de 1,6 mois en 2015 à 1,3 mois en 2016", souligne le Cerfrance. Enfin, le revenu disponible moyen tombe à 4 578 euros/UTA (6 886 euros en 2015).
L’EBE continue de baisser pour mars 2017
Les prévisions pour les clôtures de mars 2017 (ce groupe présente de meilleures performances, prévient le Cerfrance) font ressortir un EBE à 136 euros/1 000 l, contre 149 euros pour mars 2016, avec un volume de lait stable, un prix en baisse de 5 euros à 325 euros payés, un produit culture en baisse de 25 %, des charges opérationnelles à - 3 % et des charges de structure à - 2 %. Pour 2017, pour l’instant, l’aide laitière de 1 000 euros et l’aide à la réduction des livraisons laitières sont les deux seules aides conjoncturelles.
"La situation continue d’être très difficile, et elle le restera avec les clôtures de juin qui cumuleront l’impact des cultures et du lait. Les résultats 2017 devraient être moins ((pires)) MAUVAIS que 2016. Mais l’année sera compliquée. Le déficit hydrique actuel inquiète. La réussite de la saison fourragère sera décisive pour de nombreuses exploitations. On risque d’avoir en 2017-2018 un effet après-crise avec plus de cessations", pointe le Cerfrance Normandie Ouest.
(1) En moyenne par exploitation : 547 700 litres vendus pour 2,04 exploitants et 0,17 salarié, 116 ha de SAU dont 29 ha de cultures de vente.