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Allemagne
DMK : transformer plus à coût moindre !

Le numéro un de la coopération en Allemagne a investi massivement dans ses outils pour traiter plus de lait. Même si la crise tombe à un moment charnière, l’entreprise est convaincue d’avoir adopté la « bonne stratégie » pour le futur. « Elle ne s’en écartera pas », confirme Hermann Cordes, son responsable de la communication.

Comment DMK a-t-elle terminé l’année 2015 ?
Hermann Cordes -

Suite à l’embargo russe et à la baisse de la demande chinoise, 2015 a été une année difficile sur des segments importants pour DMK comme le fromage et les poudres qui pèsent 35 % de notre mix produits. Le chiffre d’affaires est en recul de 700 M€. DMK a seulement réussi en partie à compenser cette mauvaise conjoncture par la progression de ses marques. Le marché et les investissements réalisés ces dernières années expliquent que DMK a payé en moyenne 275,7 €/1 000 litres en 2015 contre 38,86 en 2014 ????????. L’entreprise a puisé dans son résultat pour mettre 30 M€ de plus dans la paye du lait. Mais le niveau final reste en dessous des attentes de ses producteurs. Pour autant, les adhérents de DMK ne souhaitent pas un système de prix A et B. Cette proposition qui a été discutée à l’assemblée générale du 22 juin 2016 n’a recueilli que 14 % des voix des 420 délégués présents.

DMK enregistre un préavis ????? pour 7 % de son volume collecté soit 500 Ml. Ce départ sera effectif au 1er janvier 2018. L’expérience nous prouve qu’en moyenne seulement la moitié des départs annoncés sont maintenus. Il est important pour DMK de regagner la confiance de ces livreurs afin de pouvoir les faire revenir sur leur décision. DMK a conscience des difficultés des éleveurs. C’est pourquoi la coopérative a décidé d’un programme d’économies de 60 M€ qui touche tous les secteurs de l’entreprise. L’argent dégagé d’ici fin 2016 ira directement aux producteurs. D’autre part, nos choix d’investissement dans nos capacités de transformation et de commercialisation vont renforcer les résultats de l’entreprise. Ils devront aussi bénéficier à ses adhérents.

Quels sont les défis que DMK doit relever aujourd’hui ?
H. C. -

La stratégie à long terme de DMK est d’augmenter le niveau de plus-value retiré de la vente de ses produits. Elle passe d’abord par un renforcement de ses marques. En Allemagne, DMK mise sur le positionnement national de Milram (produits frais et fromages), la marque Osterland gardant une vocation régionale. À l’international, DMK vend aujourd’hui ses produits dans 100 pays en se prévalant du made in Germany. Sa deuxième priorité est de renforcer sa présence sur les marchés mondiaux en particulier au Proche-Orient, en Asie du sud-est et en Espagne. L’implantation sur ces marchés locaux avec une offre ciblée de produits comme des laits aromatisés ou concentrés sous la marque Oldenburger est en cours.

L’innovation reste enfin un axe privilégié. Elle concerne autant les produits eux-mêmes, que les process de fabrication et l’optimisation de l’emballage, le tout en fonction des souhaits des clients. Le programme Fromages 2020 a pour but d’identifier les segments de marché afin d’en conquérir de nouveaux grâce à la mise en œuvre de nouvelles technologies fromagères. DMK possède son propre centre d’innovation laitier avec des équipes basées à Zeven et Edewecht. Elle a déposé quatre brevets en 2013, onze en 2014 et vingt-sept en 2015. Il travaille actuellement à plus de 500 projets d’optimisation produit, process et emballage en essayant de faire coïncider tendances du marché et exigences du consommateur. C’est un exercice complexe quand la demande porte par exemple sur un moindre usage de l’aluminium dans les emballages. Car si on améliore le bilan carbone, on perd en durée de conservation et en stabilité du produit. C’est pourquoi DMK met au point un catalogue de critères d’évaluation des concepts d’emballage en fonction de leur durabilité. D’ici 2020, au moins 20 % d’entre eux devront être plus durables.

Qu’entreprend DMK pour être encore là demain ?
H. C. -

Sur le plan agricole, DMK veut prendre en compte les demandes sociétales concernant le bien-être animal, l’alimentation indemne d’OGM, l’empreinte carbone. DMK a signé en 2015 la charte de pâturage qui demande qu’il continue de faire partie intégrante du mode d’élevage en Allemagne du nord. Dans le cadre du programme Milkmaster, DMK travaille avec ses éleveurs des points comme le confort et la santé des vaches, la production de fourrages, l’affourragement, la qualité du lait. Ceux qui y souscriront auront droit à des bonus. Nous devons donner une image positive des éleveurs et de leurs activités.

Sur le plan industriel, DMK s’est activement préparé à la disparition des quotas. Sa stratégie est de transformer plus à des coûts moindres. La coopérative a achevé un gros programme d’investissements de 500 M€ programmés sur la période 2012-2015. Le plus important a été effectué sur le site de Zeven où une nouvelle tour de séchage d’une capacité de 65 000 t/an a été construite. À Nordhackstedt, la joint-venture 50/50 ArNoCo lancée en coopération avec Arlafoods produit du lactose et concentre les protéines de 700 000 t de lactosérum par an. DMK dispose en outre de sa propre filiale à 100 %, Wheyco à Altentreptow, qui élabore ses propres poudres de lactosérum. À Georgsmarienhütte, DMK a inauguré une nouvelle unité de mozzarella et à Erfurt, l’usine de produits frais a été modernisée. Toutes ces nouvelles unités sont entrées en production en 2015 et vont déboucher sur d’importantes synergies dès 2016.

La crise actuelle ne change rien à l’analyse que DMK fait de l’évolution des marchés. Nous croyons fondamentalement au potentiel de croissance du marché à moyen et long terme. Les régions herbagères de l’UE comme le Nord de l’Allemagne en profiteront car beaucoup de régions de par le monde sont demandeurs de produits laitiers, mais n’ont pas les conditions climatiques pour produire sur leur sol les volumes nécessaires.

Chiffres clés (1)

. 8 300 

livreurs

. 6,7

milliards de litres transformés

. 275,70

€/1 000 litres de prix hors TVA payé sur la base de 40 TB et 34 TP, prime de ramassage tous les deux jours et dividende compris

. 4,6

milliards d’euros de chiffre d’affaires

. 25

% de fromages, 20 % de lactosérum, 14 % de produits frais, 11 % de beurre, 10 % de poudres, 8 % de produits UHT, 6 % de glace, 6 % d’aliments infantiles, telle est la répartition du chiffre d’affaires par catégories de produits

. 26

sites

. 7 500

salariés

(1) Hors chiffres DOC Kaas.

Un potentiel fromager conforté

Les autorités européennes ont autorisé DMK à fusionner rétroactivement avec sa consœur néerlandaise DOC Kaas au 1er avril 2016. La coopérative néerlandaise, numéro deux aux Pays-Bas, s’était résolue à cette démarche en 2015 en raison de ses difficultés récurrentes à valoriser au mieux sa production fromagère et à payer un prix du lait pouvant soutenir la comparaison avec FrieslandCampina, leader en son pays. « Avec des produits complémentaires, les deux entreprises vont renforcer mutuellement leur compétitivité et leur position future sur le marché mondial », analyse Josef Schwaiger, président de DMK. La feuille de route désormais commune aux deux entreprises prévoit « synergies, spécialisation des sites et rationalisation des gammes » à partir du deuxième semestre 2016. Doc Kaas dont la marque est conservée dénombre 1 050 livreurs et transforme annuellement 1 milliard de litres de lait en 120 000 t de fromages, dont du gouda AOC, sur deux sites aux Pays-Bas. Son dernier chiffre d’affaires connu s’élève à 625 M€. Avec cet apport, le potentiel de production fromagère de DMK atteint 500 000 t/an.

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