Aller au contenu principal

Des tests en élevage très instructifs

Si les applis numériques sont séduisantes sur le papier, ce n’est pas forcément le cas dans la vraie vie, explique Cédric Houssais, éleveur en Loire-Atlantique, « testeur » pour Groupama.

Les objets connectés peuvent aider à maîtriser certains risques. Groupama l’a bien compris et cherche à accompagner ces innovations. Les idées foisonnent et de nombreux prototypes voient le jour. Seulement voilà : l’internet des objets est la réunion de trois mondes : le réel (les exploitations et animaux), le numérique (le stockage des données) et l’intelligence artificielle (les modèles d’aide à la décision). La confrontation des prototypes à la réalité des élevages montre que la rencontre n’est pas si simple. « Entre les très nombreuses alertes, les codes dont il faut se rappeler ou la complexité des paramètres à régler, j’avais parfois l’impression de passer plus de temps à regarder mon smartphone que les vaches », souligne Cédric Houssais, éleveur en Loire-Atlantique, l’un des « testeurs » de Groupama.

Qu’est-ce qui me fait gagner en productivité et en sérénité ?

Il a par exemple testé une clôture connectée pendant plusieurs mois. « Où met-on les capteurs pour couvrir toute la clôture ? Comment l’installe-t-on ? L’appareil a finalement été simple à installer. Mais j’ai eu beaucoup de notifications de coupure de courant pas toujours fiables. Un jour de pluie, j’ai reçu jusqu’à 32 SMS me disant que la tension était insuffisante ! » Il a également testé une barrière infrarouge pour protéger le stockage à plat de son concentré, et ainsi prévenir le risque de consommation intempestive par les animaux lors d’un changement de case. « Dès qu’il y a une intrusion, j’étais prévenu par SMS, cela fonctionne très bien. Mais si moi ou mon apprenti nous passions devant, nous devions nous connecter et nous déconnecter en permanence, c’était compliqué ! Ceci a pu être amélioré avec des badges. » Autre exemple évoqué : le détecteur de fumée installé dans le hangar de stockage du foin. « Le problème c’est qu’il y a toute une zone non occupée par le foin : une toile d’araignée, la poussière perturbaient le capteur. J’ai abandonné. » Il a en revanche trouvé utile le détecteur de coupure de courant sur secteur qui lui a vraiment un jour rendu service. Quant au principe d’un portail où toutes les informations sont regroupées, auquel travaille Groupama, « c’est forcément une bonne idée pour l’agriculteur ». Et de conclure : « mes priorités sont de recevoir des informations fiables sans être pollué par des notifications sans intérêt, de ne pas perdre de temps à consulter tout cela, d’avoir des produits qui durent dans le temps et qui progressent. C’est surtout de gagner en productivité, en rentabilité et en sérénité ». Pour des services qui répondent à ces critères, il se dit prêt à payer un peu.

L’autre grand enjeu est de créer des passerelles entre toutes les données produites en élevage, qu’elles puissent se « parler » entre elles. Le standard Isobus en matériel agricole a mis quinze ans à se mettre en place ; cela devrait aller plus vite pour les données élevage. Mais c’est un autre sujet.

(1) Lors d’une conférence organisée par Groupama au Space.

Les plus lus

Danone recherche 100 millions de litres de lait

Déprise laitière et besoins croissants de l’entreprise sont les deux raisons pour lesquelles Danone cherche de…

Baptiste, Laurent et Simon Cousin, du Gaec des Jonquilles dans les Ardennes
« Nous vivons à trois avec un système lait bio tout herbe productif et diversifié »
Le Gaec des Jonquilles, dans les Ardennes, arrive à être productif sur un plateau froid et humide couvert de prairies permanentes…
En début de saison de pâturage, les vaches font le tour des paddocks en 40 à 45 jours, pour tout déprimer. En pleine saison, elles reviennent tous les 21 jours.
« Nos vaches pâturent encore plus depuis que nous avons les robots de traite »

Au Gaec des Morlières, dans l’Orne, les 140 laitières pâturent 44 paddocks, dont le plus éloigné se situe à un kilomètre de la…

Sunlait signe avec un deuxième acheteur de lait : Maîtres laitiers du Cotentin

L’association d’organisations de producteurs de lait Sunlait, qui n’avait de contrat cadre qu’avec Savencia, vient de signer…

Paella, championne adulte et meilleure mamelle adulte
Salon de l'agriculture 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race montbéliarde

Le doublé championne et meilleure mamelle adulte est revenu à Paella du Gaec Pivert du Haute-Loire.

Vaches laitières dans une prairie
Prairies permanentes : Bruxelles accepte de revoir le ratio

Face à la pression du terrain et aux demandes de certains Etats-membres, la Commission européenne a décidé d’assouplir les…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière