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Des solutions pour le désherbage mécanique des cultures

Près de 2 500 personnes ont participé au salon Tech&Bio Grand Ouest organisé par les chambres d'agriculture de Bretagne. Plusieurs solutions de désherbage mécanique y étaient présentées.

Parmi les agriculteurs présents, la moitié était des agriculteurs conventionnels, preuve que des passerelles existent entre bio et conventionnel. L'accent était mis notamment sur la gestion durable des mauvaises herbes. « En bio, la gestion durable des mauvaises herbes passe d'abord par l'agronomie, les rotations, les couverts végétaux, a souligné Michel Falchier, de la station expérimentale des Cormiers. Le désherbage mécanique intégral, qui demande une grande technicité, est d'autant plus efficace qu'il s'insère dans une approche globale de la maîtrise des mauvaises herbes. Il est conseillé aussi de semer plus profond pour éviter d'arracher les pieds lors du désherbage. » POUR CE FAIRE, différents outils à combiner étaient présentés.

Bloc 1 - Herse et houe rotative pour désherber sur le rang

La herse-étrille, la roto-herse et la houe rotative, peu agressives, doivent être utilisées en premier pour détruire les adventices au stade filamenteux. Leur profondeur de travail de 2 cm permet de désherber entre rangs mais aussi d'arracher les petites adventices entre les pieds de la culture enracinés plus profondément. Un passage en diagonal augmente l'efficacité du désherbage sur le rang.
La herse-étrille Treffler de Steketee, est équipée de dents dont on peut régler indépendamment l'angle d'attaque et la pression, de 200 g à 5 kg. Il est possible d'intervenir à l'aveugle dès le lendemain du semis puis de s'adapter à la culture. Sa largeur varie de 1,70 m à 15,20 m.
La Weeding Machine de Christiaensagro est une herse-étrille transversale. Ses rotors équipés de dents flexibles permettent de désherber à 6 km/h. L'intervention sur maïs peut se faire jusqu'au stade 6-8 feuilles. Le centrage du tracteur par rapport aux rangs est toutefois important.
Autre technique, de Grégoire Agri : une houe rotative accompagnée d'une petite herse. La herse peaufine la dislocation des mottes faite par la houe rotative et met davantage les racines des adventices à nu. Il est possible de travailler à l'aveugle.
Autre solution encore, présentée par Steketee : une poutre équipée de disques et de doigts souples qui écroûtent le sol et mettent les racines à l'air.

Bloc 2 - Améliorer la précision du binage

Le binage permet de désherber l'interrang à des stades plus avancés des adventices et même sur un maïs développé. L'enjeu est de désherber au plus près du rang. Plusieurs techniques sont disponibles pour améliorer la précision du binage. Les solutions les moins coûteuses pour améliorer la visibilité du travail sont d'installer la bineuse sur le relevage avant du tracteur (bineuse frontale Grégoire Agri) ou en position ventrale (porte-outil). Différents équipements (roue traceuse sur le semoir et roue palpeuse sur la bineuse, palpeurs) peuvent aussi aider au guidage de la bineuse.
Une autre solution, à condition d'avoir semé avec un guidage RTK, est le guidage RTK de la bineuse par radio ou téléphonie mobile. La bineuse Carré couplée à du RTK permet de biner avec une précision de 3 cm, en suivant éventuellement des courbes ou contre-courbes.
Une autre solution est le guidage par caméra. La caméra de la bineuse Steketee distingue les adventices 20 cm de part et d'autre du rang. Grâce à un parallélogramme, elle envoie une correction transversale à la bineuse, ce qui permet une précision de 2 cm dans le binage, même en courbe ou en dévers. Des doigts souples, houes rotatives, étrilles peuvent par ailleurs être associés aux éléments bineurs pour désherber sur le rang. Si sur blé, le binage implique en général de ne semer qu'un rang sur deux, la station des Cormiers a démontré qu'on peut biner en semant avec des écartements de 25 cm puis 5 cm, et donc sans perte de rendement.

Bloc 3 - L'écimage pour limiter le salissement

L'écimage consiste à couper les inflorescences des adventices (folle avoine, chardon, vulpin, chénopodes...) dépassant au-dessus de la culture ou au sein de celle-ci. Le but est d'améliorer la qualité de la récolte et de limiter le salissement de la parcelle. L’écimeuse à couteau d’ETR permet de couper les adventices qui dépassent au-dessus de la culture. Elle est composée d'un châssis sur lequel sont fixés des rotors munis de couteaux à entraînement hydraulique. Sa largeur varie de 4,5 m à 12 m, avec pour les grandes largeurs la nécessité d'un correcteur de devers. Le travail se fait à 3 à 5 km/h du fait de la nécessité de régler la hauteur de coupe.
La Combcut de JustCommenSense est une écimeuse sélective qui permet de couper les adventices au sein même de la culture. Les feuilles fines des céréales glissent entre les lames et contre-lames réglables tandis que les adventices, plus rigides, sont coupées. Le travail peut se faire sur une largeur de 6,24 m à 8,48 m à une vitesse de 5 à 15-20 km/h.
L'écimeuse JR-640 d'Agridistribution fonctionne grâce à 3 rotors hydrauliques qui tournent à l'envers, ce qui crée une dépression qui aspire les adventices et permet de les couper ainsi plus efficacement. Les adventices sont ensuite broyées, ce qui évite l'effet bâche sur la culture. Elle travaille sur une largeur de 6,40 à 8,80 m et à une vitesse de 2 à 5 km/h.

Bloc 4 – Un drone pour localiser les rumex

À la demande de la station des Cormiers, la société Geosystems a mis au point un algorithme de traitement d'images qui permet de localiser les rumex dans une prairie à partir de photos prises par un drone. Le drone, qui survole la parcelle à 50 m, a une autonomie de 20 minutes lui permettant de survoler 10 à 20 ha à chaque vol et DE prendRE une photo tous les 4 m. « Une première application pourrait être de transférer la cartographie des rumex sur le smartphone de l'éleveur pour qu'il puisse traiter plus rapidement les zones infestées, indique Pierre Harvard, de la station des Cormiers. Une autre, plus futuriste, pourrait être de transférer la carte dans un robot équipé d'un dispositif de destruction des rumex. » Le coût de la prestation reste un aspect limitant.

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