Des cellules à gogo
tout le troupeau pendant sept mois.
Depuis quelque temps, Max a des cellules et des pénalités, très inhabituelles dans cet élevage. Il est vrai qu’il a dû acheter des vaches (saines) pour satisfaire au gonflement du quota, et qu’il a allongé la salle de traite de quatre postes supplémentaires.
Max a fait part de ce souci aux visiteurs de son élevage qui y sont tous allés de leur conseil, l’un pointant du doigt les logettes, l’autre l’eau de boisson, un troisième l’acidose - déclinée désormais à toutes les sauces, et un autre encore le manque de sélénium.
Ces bienfaiteurs lui font comprendre que s’il a un problème, eux ont un produit, et à défaut d’une pompe à chlore ils lui vendent donc le pré-trempage high tech, l’asséchant miracle et le minéral Quivabien.
Mais la situation ne cessant de se dégrader, et avec désormais 50 % des vaches à plus de 200000 cellules, me voilà avec le bébé sur les bras.
UN LACTODUC À PLAT !
L’analyse des documents permet de conclure qu’il s’agit d’un problème ancien que les réformes avaient masqué, que les vaches souffrent d’infections de longue durée qui surgissent à n’importe quel moment de la lactation et en toutes saisons.
La bactériologie nous apprend aussi que trois souches coriaces de staphylocoques ont investi les mamelles au cours de la traite et ne sont pas disposées à déguerpir au tarissement, même avec l’antibiotique injectable préconisé par le contrôleur !
Si l’hygiène de la traite est bonne, beaucoup moins bonne est l’évacuation du lait, qui parvient par salves interrompues dans le bocal de réception pendant que le vide sous le trayon fluctue anormalement.
Ces variations brutales et inopinées de vide sous le trayon ramènent vers la mamelle, et parfois dedans, du lait chargé de staphylocoques présents sur le manchon. Voilà comment un engorgement du lactoduc - ici en raison d’une pente quasiment nulle depuis l’allongement de la salle de traite - pénalise un élevage pendant sept mois consécutifs et prélude à des réformes qui auraient pu être évitées ! À chacun son métier et les vaches seront bien gardées…