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À l’EARL de la Durlière, en Mayenne
«Depuis deux ans, je délègue toute la mécanisation»

Pourtant passionné par la mécanique, Christophe Chamaret a décidé de vendre son parc matériel et de déléguer toute la mécanisation. Une opération qu’il juge rentable.

© Réussir Lait

Comme beaucoup d’autres jeunes éleveurs, Christophe Chamaret s’est retrouvé confronté à un déficit de maind’oeuvre après le départ en retraite de ses parents. « Ils continuent toujours de me donner un coup de main sur la ferme, mais il fallait que je trouve une solution durable, explique l’éleveur, installé à Brée, en Mayenne, sur une exploitation de 110 hectares, 70 laitières, plus un atelier de veaux de boucherie. J’ai bien réfléchi à m’associer ou à prendre un salarié, mais ni l’une ni l’autre de ces options ne me convenait totalement. »


En parallèle, le parc matériel de l’exploitation d’occasion vieillissait mal et les charges d’entretien s’avéraient de plus en plus élevées (26 000 € en moyenne sur les trois derniers exercices, soit 230 €/ha). Leur montant avait doublé en l’espace de trois ans. Sans compter le temps passé aux réparations et à l’entretien. « Cela devenait trop prenant et je n’étais jamais à l’abri d’une panne ! se souvient-il. J’ai discuté de la situation avec mon conseiller Clasel, mon centre comptable et ma banque. Finalement, j’ai franchi le pas de la délégation de la mécanisation. Aujourd’hui, je ne regrette pas ce choix, même si la décision n’a pas été simple à prendre. »


La quasi-intégralité du parc matériel a été vendue


Un beau matin, Christophe publie donc une petite annonce dans la presse locale pour vendre trois tracteurs(1), une moissonneuse- batteuse, une charrue, un décompacteur, une herse rotative, un semoir à maïs, un semoir à blé, une conditionneuse, une tonne à lisier, une débroussailleuse, et un roundballer. « En quatre à cinq mois, tout est parti, se souvient-il avec un large sourire. Essentiellement auprès d’éleveurs locaux. Je n’imaginais pas que cela demanderait autant de temps et d’énergie. Répondre au téléphone, expliquer les raisons de la vente, faire essayer le matériel… Ce n’est pas une mince affaire ! »


La vente du parc a rapporté 66 000 €, dont une partie a servi au remboursement anticipé de l’intégralité du capital d’emprunt matériel (30000 €), une partie à racheter un tracteur d’élevage plus récent (20 000 €) et le reste à consolider la trésorerie. Désormais, hormis la fenaison et les traitements phyto, quasiment tous les travaux sont délégués à un entrepreneur.


Avec 110 hectares d’un seul tenant, l’exploitation présente un avantage de poids. D’autant qu’il s’agit de grandes parcelles. Les prestations sont payées à l’heure, sauf pour les chantiers de récolte et les semis. La facture annuelle s’élève à 35000 € par an.


« Autour de moi, beaucoup m’ont pris pour un fou! »
, rapporte l’éleveur, amusé. Pourtant, sur le plan économique, la stratégie adoptée n’a rien de farfelu. « La délégation ne me revient pas plus cher, et surtout je gagne du temps que je peux mettre à profit différemment sur l’élevage. » Christophe estime qu’il économise 1000 heures de travail par an grâce à l’entreprise, en tenant compte des travaux des champs et de l’entretien du matériel.


« Avec l’entreprise, je sais que le travail sera bien fait, avec du matériel innovant et performant. Les chantiers sont rapides. Les 37 hectares de blé sont récoltés dans la journée contre cinq jours auparavant. Les détecteurs de graines sur le semoir à maïs ou les capteurs d’humidité sur la moissonneuse apportent un plus. Les travaux gagnent en précision. Par exemple, les quantités de fumier chargées dans la griffe sont pesées. Je me suis notamment rendu compte que j’épandais moins que ce que je croyais. Mais évidemment, il faut tomber sur un bon entrepreneur ! »


Une opération blanche au niveau financier


Le hangar à matériel (350m2) a été recyclé en bâtiment pour les génisses de moins d’un an. « Sinon, j’aurai eu à investir dans un autre bâtiment. » Depuis qu’il recourt à l’entreprise, Christophe a surtout gagné en tranquillité d’esprit et peut s’investir davantage dans le suivi du troupeau laitier. Il espère ne pas en rester là et réussir un jour à motiver ses voisins pour monter une Cuma désilage dans le secteur.

(1) 135 CV (6 000 h), 100 CV (6 000 h), 100 CV (14 000 h)

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