Alimentation
Conduite simplifiée et sevrage précoce ont fait leurs preuves
Alimentation
Six buvées de lait entier par semaine et sevrage des veaux dès 8 semaines, ça marche ! Voici les résultats obtenus l´hiver dernier sur la ferme expérimentale des Trinottières.
Distribuer six buvées de lait entier par semaine et sevrer les veaux à 11, 10 ou 9 semaines, c´est possible. L´hiver dernier, la ferme expérimentale des Trinottières a décidé d´aller encore plus loin en sevrant les veaux dès 8 semaines. Et d´après l´essai, cette pratique ne pénalise nullement la croissance des animaux. « Dès la troisième semaine, nous sommes passés de deux buvées par jour à une seule le matin, et la buvée du dimanche matin est supprimée pour alléger l´astreinte, rapporte David Plouzin, technicien en charge de l´essai. Et les performances sont au rendez-vous ! »
La simplification de la distribution de lait entier et la réduction de la durée de l´allaitement permettent les mêmes performances que les conduites classiques. ©F. Mechekour |
Tourteau de colza fermier
Avant de passer à un repas (cinq litres) par jour, les veaux reçoivent deux litres de colostrum matin et soir en première semaine et six litres de lait entier en deux repas en deuxième semaine. Le foin est démêlé et distribué au râtelier à volonté. Il s´agit d´un foin de première coupe. Pour les concentrés, le premier lot de dix-neuf génisses reçoit un mélange fermier composé de 70 % de maïs grain et 30 % de tourteau de colza fermier, et le second lot un mélange de 70 % de blé aplati et 30 % de tourteau de colza fermier. « Contrairement aux années précédentes, les génisses du lot maïs grain n´ont pas eu une consommation plus élevée que les génisses du lot blé, note le technicien. La moitié des génisses consomment deux kilos de concentrés ou plus la veille du sevrage. » Cet allaitement supprime 43 % des distributions, comparativement à un plan de buvée de deux repas par jour sur huit semaines.
Un tiers de lait en moins
A 6 mois, l´objectif de 30 % du poids vif adulte est atteint mais avec un écart important entre les deux lots. Celui-ci s´explique par des problèmes sanitaires rencontrés cet hiver. Les niveaux de croissance s´élèvent à 210 kg pour le lot blé-colza et 191 kg pour le lot maïs-colza. « Trois passages de grippe durant l´hiver ont fortement pénalisé les croissances. Une fois ces problèmes terminés, les génisses du lot blé ont réussi à bien rattraper leur retard grâce à de bonnes croissances post-sevrage. Par contre, celles du lot maïs grain ont eu plus de mal à encaisser les épisodes de grippe. » Du sevrage à 6 mois, les deux lots ont consommé la même quantité de concentré, soit 2,8 kg.
« Sur le plan économique enfin, ces mélanges fermiers associés à un plan de buvée économe se révèlent très intéressants, souligne le technicien. De la naissance à 6 mois, le coût de revient approche les 120 euros par génisse, soit 0,67 euro par jour. »