Aller au contenu principal

Concevoir un réseau de distribution d’eau dans les pâtures

La mise en place d’un réseau d’adduction d’eau dans les prairies doit répondre à des critères techniques et pratiques pour faciliter son entretien et assurer sa longévité.

© M. Portier

La corvée de la tonne à eau est encore une réalité dans de nombreux élevages. Gourmande en temps, cette pratique l’est également en matériel et en carburant. Le passage répété du tracteur et de la tonne n’est pas non plus propice au respect des sols.

Autant d’arguments qui justifient la construction d’un réseau d’eau pour alimenter les parcelles de pâturage, lorsque la configuration des lieux l’autorise. Le temps consacré au départ sera largement compensé par des années de tranquillité.

Penser le projet dans sa globalité

Afin d’éviter des modifications ou des extensions de réseau anarchiques, il est préférable de penser le projet dans sa globalité. Il est nécessaire de délimiter l’ensemble des points d’eau en fonction de l’assolement et d’établir un raccordement en étoile à partir de la source en eau. Contrairement à un raccordement à la chaîne, un plan en étoile limite la longueur de tuyau et centralise l’ouverture et la fermeture des différentes branches du réseau.

Article réalisé avec la collaboration d’Eric Favre, agriculteur à Blain (44), qui assure des formations sur les systèmes herbagers.

Adapter la bonne taille de tuyaux

Les tuyaux en polyéthylène sont disponibles en trois diamètres : 19 mm, 25 mm et 32 mm. Sachant que la perte en charge est fonction du diamètre et de la longueur du tuyau, il est recommandé de choisir du 32 mm sur les grandes longueurs ou en cas de forte déclivité. Le 25 mm reste un bon compromis par son prix inférieur. En revanche, le 19 mm est à proscrire, sauf en bout de ligne pour raccorder les bacs. Outre la perte de pression qu’il provoque, ce diamètre de tuyau est plus sensible aux risques de bouchage.


Enterrer les tuyaux ou les laisser en surface

Il est préconiseé d’enterrer les tuyaux, afin d’éviter les problèmes liés au gel. Pourtant, laisser les tuyaux en surface facilite la détection des fuites et des bouchages. Les interventions ou les modifications sur le réseau sont également plus aisées. Le gel ne semble pas poser de problème avec les tuyaux polyéthylène, surtout dans les régions aux hivers doux. Le gel/dégel est même favorable au nettoyage des tuyaux, lorsque l’eau est chargée.

Les points sensibles se situent surtout au niveau des raccords plastiques qui sont de qualité inégale suivant les fournisseurs, ainsi que les robinets. Pour ces derniers, les modèles quart de tour ne supportent pas le gel. Enterrer les tuyaux se justifie en revanche pour traverser un chemin et au départ du réseau. Une profondeur de 10 à 15 centimètres suffit pour protéger le tuyau.

Dans le cas où le tuyau doit traverser une parcelle qui sera labourée ou sous-solée, il est nécessaire de descendre à 50-60 cm pour éviter les risques d’arrachage. Quant à la traverser d’une route, deux heures de tractopelle suffisent lorsque tout le matériel est prêt à être posé. Dans le cas d’un réseau enterré, il peut être utile de protéger et d’indiquer les sorties de tuyau par une buse en béton à moitié enterrée. Cela évitera les mauvaises surprises lors de l’entretien mécanique des bords de champ.


Se simplifier la maintenance

Afin d’intervenir facilement pour une réparation, l’arrivée d’eau de chaque bac peut être équipée d’un robinet. Ce dernier est placé en hauteur, en bordure de champ ou de haie. La sortie du robinet peut recevoir une petite grille filtrante (joint avec grille pour lave-linge). En cas de bouchage, cette grille sera beaucoup plus accessible que celle située à l’entrée du flotteur du niveau constant. Veillez également à la qualité du raccord entre le tuyau et le niveau constant.

Autre moyen d’éviter les mauvaises surprises, remplacez la visserie d’origine de la fixation du niveau constant par de la visserie inox. De la même façon, pour raccorder le tuyau à un robinet, on choisira plutôt un collier inox. Dans le choix des systèmes de niveau constant, privilégiez le même fournisseur pour tous vos bacs. Avec un jeu complet de pièces de rechange, vous aurez une solution rapide de dépannage.

Les plus lus

Baptiste, Laurent et Simon Cousin, du Gaec des Jonquilles dans les Ardennes
« Nous vivons à trois avec un système lait bio tout herbe productif et diversifié »
Le Gaec des Jonquilles, dans les Ardennes, arrive à être productif sur un plateau froid et humide couvert de prairies permanentes…
En début de saison de pâturage, les vaches font le tour des paddocks en 40 à 45 jours, pour tout déprimer. En pleine saison, elles reviennent tous les 21 jours.
« Nos vaches pâturent encore plus depuis que nous avons les robots de traite »

Au Gaec des Morlières, dans l’Orne, les 140 laitières pâturent 44 paddocks, dont le plus éloigné se situe à un kilomètre de la…

Paella, championne adulte et meilleure mamelle adulte
Salon de l'agriculture 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race montbéliarde

Le doublé championne et meilleure mamelle adulte est revenu à Paella du Gaec Pivert du Haute-Loire.

Vaches laitières dans une prairie
Prairies permanentes : Bruxelles accepte de revoir le ratio

Face à la pression du terrain et aux demandes de certains Etats-membres, la Commission européenne a décidé d’assouplir les…

Traite - bracelet à la patte pour traitement antibiotique
Les lactations prolongées sont-elles rentables pour les vaches laitières ?

Adopter une stratégie de lactations prolongées peut présenter des intérêts dans certains élevages et pour certaines vaches,…

Salon de l'agriculture 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race abondance

La Haute-Savoyarde Ovation remporte le prix de championne adulte au concours 2024 de la race Abondance à Paris. 

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière