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Comment tarir les vaches en 2019

Voici les conseils actuels pour une meilleure maîtrise de la période sèche. Une période qui demeure encore un point noir dans beaucoup d’élevages.

Une traite quotidienne pendant une semaine permet de faire chuter la production d’un tiers.
© DR

Les règles de tarissement brutal et de traitement antibiotique systématique au tarissement ne sont plus à l’ordre du jour en 2019. Les vaches d’aujourd’hui n’ont plus grand-chose à voir avec celles présentes au moment où ces règles ont été formulées. Il n’est pas rare qu’elles produisent encore plus de 20 litres de lait au moment du tarissement. De plus, les infections mammaires qui sévissent ont bien changé, avec beaucoup moins de germes contagieux et bien plus de menaces d’origine environnementale. Le contexte aussi a évolué, avec l’émergence de la notion de bonne utilisation des antibiotiques et l’apparition de nouvelles solutions préventives, ce qui oblige à revoir complètement l’approche du traitement au tarissement. Voici les règles qui peuvent être proposées.

Bien gérer l’interruption de la production

La première règle est de ne jamais couper l’abreuvement d’une vache, même en période de tarissement.

Dans la mesure du possible, il est conseillé de réduire voire supprimer la complémentation en concentrés pour limiter progressivement les apports nutritionnels. Pour les rations complètes, cela n’est réalisable (dans les grands troupeaux) qu’en faisant un lot spécifique recevant une partie de la ration complète diluée dans un fourrage grossier. L’idéal est aussi de pouvoir écarter les vaches taries de l’ambiance de traite.

Il vaut mieux tarir brutalement les vaches produisant moins de 12,5 kg de lait par jour. Pour les vaches produisant plus, un tarissement progressif avec une traite quotidienne pendant une semaine permet de faire chuter la production d’environ un tiers au moment du tarissement. Cela a le plus souvent un effet favorable se traduisant par une réduction des vaches infectées au vêlage suivant. Mais une traite quotidienne augmente le risque de mammites, il faut donc bien peser le pour et le contre.

Quel traitement pratiquer au tarissement

Les vaches laissées sans traitement pendant la période sèche ont plus de risque de s’infecter et de faire une mammite clinique que celles recevant une prévention. L’obturateur interne (à base de sous-nitrate de bismuth) est actuellement la meilleure solution préventive des infections mammaires pendant la période sèche disponible, à condition qu’il soit administré dans de bonnes conditions d’hygiène.

Seules les vaches réellement infectées doivent recevoir un antibiotique au tarissement. Leur identification est le principal challenge actuel : des études en cours, on peut dire qu’au-delà de 300 000 cellules par millilitre lors du dernier contrôle ou lors d’un test CMT positif, les vaches sont infectées et doivent recevoir un antibiotique. Pour les vaches ne rentrant pas dans ces critères, un examen bactériologique complémentaire (culture bactérienne ou PCR) négatif serait une garantie pour n’utiliser qu’un obturateur. Car différentes études montrent qu'une simple sélection des vaches sur les concentrations cellulaires manque de précision (10 % des vaches à plus de 200 000 cl/ml sont porteuses d'une infection mammaire due à des bactéries pathogènes).

Enfin, vu l’interdépendance des quartiers à la sensibilité aux infections mammaires, le traitement doit être décliné au niveau de la vache et pas au niveau des quartiers.

 

Des solutions commerciales en cours de développement

Une molécule, la cabergoline, a été commercialisée il y a trois ans, avec comme objectif de favoriser la cessation laitière au tarissement; avec des résultats intéressants. Mais quelques effets indésirables (vaches ne pouvant plus se relever) ont obligé le laboratoire à suspendre sa commercialisation en attendant de comprendre ces effets. Actuellement, la commercialisation n’a pas repris.
Il existe aussi des bolus de sels anioniques administrés la veille du tarissement pour diminuer l’appétit. La commercialisation a commencé mais on manque de recul.

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