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Comment jauger la vie du sol

Avec quelques outils de diagnostic simples, vous pouvez déjà vous faire une idée du niveau d’activité biologique de vos sols. Un bon moyen pour déceler un éventuel problème ou conforter vos pratiques.

« Les agriculteurs apprécient le bon fonctionnement et la vie du sol selon leurs propres indicateurs, expose Virginie Riou, conseillère à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Certains se basent sur le rendement obtenu, sur la présence de vers de terre ou encore sur l’enracinement, quand d’autres préfèrent s’appuyer sur des résultats d’analyses. » Pour mesurer la diversité microbienne du sol, certains laboratoires proposent effectivement des analyses microbiologiques basées sur l’extraction d’ADN. Mais celles-ci se révèlent très coûteuses (700 €). « Les analyses donnent des mesures précises, mais l’observation des conditions de gîte (structure du sol, porosité, pH…) et de couvert (matières organiques) du sol peut s’avérer tout aussi utile pour évaluer l’activité de la microflore et de la faune », considère la conseillère.

Plusieurs tests simples reposent sur la vitesse de dégradation des résidus végétaux par les microorganismes. Ce critère permet de s’assurer de la capacité d’un sol à recycler les matières organiques et à conforter sa fertilité biologique et structurale. La technique du litter bag a l’avantage d’être normée. On positionne horizontalement, à 10 cm sous terre, trois petits sacs à mailles fines renfermant de la paille, sur une parcelle. Le dispositif y reste trois mois, de mars jusqu’au début de l’été. Reste ensuite à récupérer les sacs enfouis. La perte de masse mesurée par le labo permet de positionner la parcelle testée sur une échelle de référence.

Vérifier si l’on va dans la bonne direction

Le test bèche propose de prélever un bloc de terre et de compter les vers de terre qui s’y trouvent. On observe aussi les fissures, le type de mottes (plus ou moins anguleuses, grumeleuses ou pas, etc.). Une note de structure est attribuée à partir d’une échelle qui croise la tenue du bloc au degré de fissuration et à l’état structural des mottes.

Le slake test, quant à lui, renseigne sur la stabilité structurelle du sol. Il consiste à plonger une motte de terre dans l’eau pour observer son comportement. La motte se désagrège-t-elle ? L’eau reste-t-elle limpide ? Si l’eau se trouble, c’est le signe de perte de particules terreuses, et donc d’érosion sur la parcelle. Au contraire, si la motte tient bien, le sol est bien vivant. Des microorganismes ont fabriqué une colle organique (gel microbien) qui permet aux agrégats de tenir entre eux et d’éviter le lessivage par la pluie.

Le saviez-vous ?

Originaire du Canada, le test du slip traduit l’intensité de la dégradation des matières organiques par les microorganismes du sol. Enterrez verticalement, au printemps, des slips 100 % coton, en laissant juste dépasser l’élastique. Et constatez, trois mois plus tard, l’ampleur de l’attaque subie. Ce test permet des comparaisons entre parcelles ou d’une année sur l’autre.

Une palette de tests simples

 

 
Le mini-profil 3D permet un diagnostic rapide de la structure du sol à partir d’un bloc prélevé avec les palettes d’un chargeur télescopique ou d’un tracteur équipé d’un chargeur frontal. Il permet d’observer les horizons de travail du sol, l’enracinement, les traces d’activité biologique... Un guide méthodologique du mini-profil 3D élaboré par Agro-Transfert, est téléchargeable gratuitement.

 

 

 
Le fameux test bèche consiste à extraire un bloc de 20 cm sur 20 pour analyser la structure d’un sol en même temps que sa composition en vers de terre. Au-delà du nombre de vers comptabilisés, on peut repérer s’il y a des vers anéciques (les plus gros) et s’ils sont aptes à se reproduire (présence d’un anneau). À partir de 18 mois, ils pondent 12 œufs par an. Leur croissance est exponentielle.

 

 

 
Inspiré de la méthode du " litter bag ", le Leva-bag proposé par l’ESA d’Angers consiste à disposer un sachet en nylon renfermant une quantité précise de paille standardisée dans le sol. La perte de masse de paille, mesurée en labo après trois mois d’enfouissement, permet d’apprécier de façon normée l’activité des microorganismes dans la dégradation de la matière organique. Coût : 96 €.

 

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