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Intrants agricoles : Comment acheter groupés

En SARL, sous statut associatif… il existe différents statuts pour acheter groupés toutes sortes d’intrants : semences, bâches, petit matériel…

La mission d’un groupement d’achat est d’obtenir de meilleurs tarifs qu’en achat individuel. Pour remplir à bien cette mission, il faut : peser un certain volume par référence ; avoir peu de charges de structure et de fonctionnement ; et payer dans les temps les fournisseurs, sans quoi ces derniers seront peu enclins à travailler avec le groupement.

Près de 2000 agriculteurs achètent via le GAL

Le groupement d’achat de Loudéac (GAL) est une SARL qui emploie cinq salariés pour organiser les achats groupés d’environ 1 500 adhérents en Bretagne et dans les départements limitrophes. Le GAL passe également des appels d’offres pour le compte du Ceta 35 et du Clasel (contrôle de performance de Mayenne et Sarthe). En tout, entre 1 700 et 2 000 agriculteurs achètent via le GAL. La SARL organise des opérations de commandes groupées pour les produits phytosanitaires, les engrais azotés, les amendements calcaires, les semences de céréales, maïs, fourragères et couverts, les films et ficelles, les produits d’hygiène.

Il y a une à deux opérations de commande par produit et par an. "Cela demande aux adhérents de l’anticipation", précise Alain Pertel, associé gérant du GAL. "Et comme c’est l’adhérent qui choisit et remplit son bon de commande — et pas un technico commercial — cela lui demande de bien étudier ses besoins. L’indépendance de décision demande un investissement en temps pour observer ses parcelles, s’informer et étudier les solutions techniques", ajoute-t-il. Le jeu en vaut la chandelle, avec des tarifs 20 à 30 % plus faibles qu’en achat individuel. "On ne lance une opération que si on peut obtenir de meilleurs tarifs qu’en achat individuel. Avec nos appels d’offres, nous créons une concurrence qui bénéficie à nos adhérents ainsi qu’aux autres agriculteurs de notre secteur." Le GAL pèse avec un volume d’achat équivalent à celui d’un négoce (25 000 t d’amendement calcaire, 7 000 t d’engrais azoté, 23 000 doses de maïs…).

La SARL reste une structure légère grâce à l’implication d’une vingtaine d’agriculteurs associés, répartis par secteur géographique. "Les statuts de la SARL mentionnent qu’elle n’a pas de but lucratif et qu’il n’y a pas de rémunération du capital et des associés. L’adhésion de 62 euros TTC par an couvre les frais de fonctionnement et dédommage les associés pour le temps consacré."

Un prix identique quelle que soit la quantité

Le groupement propose aux adhérents une liste de produits, sur les conseils du Ceta 35, du Clasel et d’un cabinet de conseil Agri-Tech service. Leur conseil repose sur des résultats d’essais et des observations terrain. Le GAL réalise aussi des enquêtes auprès des adhérents sur leurs souhaits. "C’est comme cela que l’on sait qu’il y a une demande pour des intrants bio. Nous verrons sur quels produits nous arriverons à obtenir des tarifs." Alain Pertel insiste sur la séparation entre le conseil et la commercialisation des produits. "C’est le meilleur moyen de travailler à des systèmes de production plus durables."

Le fournisseur livre l’entrepôt du GAL, puis celui-ci organise la livraison directement chez les adhérents si leur commande représente un gros tonnage (> 600 kg) ou chez les associés responsables de secteur. "Quand les agriculteurs viennent chercher leur marchandise chez moi, cela me prend un peu de temps mais c’est un moment d’échanges."

Un partenariat avec les banques

Cest le GAL qui paye les fournisseurs. Et les adhérents règlent la SARL 20 jours après la livraison, par prélèvement le plus souvent. Les adhérents payent le même prix quelle que soit la quantité commandée. "Et le prix de l’azote est moyennisé entre les deux saisons de commande (juin et décembre) pour être le même pour tout le monde au moment du règlement en décembre." La SARL a peu d’impayés. "Mais nous avons quand même mis en place deux dispositifs. En cas de difficulté de trésorerie des adhérents, nous proposons le paiement en deux fois sans frais. À partir de cette année, nous avons un partenariat avec deux banques qui peuvent proposer des avances de trésorerie aux adhérents."

"À 15 exploitations, on obtient des tarifs !"

Mickaël Treton est agriculteur et gérant d’une association qui pratique les achats groupés pour le compte de quinze exploitations de polyculture élevage de tailles différentes. La cotisation annuelle est de 12 euros par exploitation, pour les coûts de fonctionnement. "Moi-même et un autre agriculteur sommes les deux responsables des achats groupés pour les semences, les produits phytosanitaires, la chaux, les bâches et les ficelles, le fioul… Nous travaillons bénévolement. Ce travail me prend au moins une semaine de 35 heures par an tout cumulé : recensement des besoins, établissement des commandes, appels d’offres, règlement des problèmes. Les tarifs que nous obtenons valent le coup de s’investir."

Il y a quinze lieux de livraison et les adhérents se déplacent pour récupérer leur commande. C’est grâce à des coûts de fonctionnement réduits que l’association parvient à obtenir de bons tarifs, jusqu’à 10 €/l de gain sur les herbicides, entre 10 et 20 euros la dose de semence de maïs par exemple. "Les adhérents s’engagent à payer leur facture comptant à la livraison. Si un adhérent est en difficulté, il doit appeler le fournisseur pour trouver un arrangement. Chacun reste responsable du règlement de sa commande", ajoute Mickaël Treton.

Les semences, un marché difficile

Les semences de maïs sont un intrant où les négociations peuvent être très difficiles mais où il y a des marges de manœuvre pour faire baisser le prix, selon Mickaël Treton, responsable d’un groupement d’achat. "Certains semenciers ont une politique commerciale très dure, avec des variétés — souvent les mieux notées — réservées à leurs clients coopératives, et/ou avec des tarifs bloqués. Heureusement, on arrive à trouver d’aussi bonnes variétés à des tarifs négociés. Notre groupement travaille avec sept fournisseurs : une coopérative et des privés. Il existe énormément de variétés. Pour les sélectionner, je pars des attentes des adhérents, et je m’appuie sur les conseils du Clasel et d’Arvalis, et les fournisseurs m’envoient des analyses."

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