ASSURANCES
Choisissez la bonne couverture
Un accident, une maladie, un incendie, une tempête de neige...
ça n’arrive pas qu’aux autres. Alors, il faut l’anticiper! Etes-vous bien
protégés? Quelles sont les assurances à souscrire? Quels pièges faut-il
éviter? Des réponses concrètes dans ce dossier.
D'après les statistiques nationales publiées par la MSA,plus de 20000 accidents du travail ont contraint les exploitants agricoles à un arrêt de travail en 2008. Parmi ces derniers, les éleveurs laitiers apparaissent les plus nombreux (24%) devant les éleveurs de bovins viande (16%). Une victime sur trois exerçait une activité en rapport avec les animaux (manipulation, contention, soins...), et les pertes d’équilibre ou les chutes sont à l’origine de 29% des accidents. Enfin, en 2008, 69 exploitants sont décédés suite à un accident du travail. Et là encore, les personnes travaillant dans les élevages de bovins sont les principales touchées (19 décès).
«Si le risque est souvent bien évalué pour le matériel et les bâtiments, il est parfois sous- estimé pour les personnes, insis- tent les compagnies d’assurance. Il faut simuler l’impact d’un éven- tuel incident — pouvant conduire jusqu’au décès — sur les personnes travaillant sur l’exploitation et leurs proches ainsi que ses conséquences à l’échelle de l’exploitation.» Ce risque est d’autant plus important qu’il est difficile de se faire remplacer en élevages laitiers (connaissance du cheptel,de la gestion du pâturage,de l’alimentation,etc.) L’entraide avec la famille ou les voisins est envisageable, bien sûr, mais pendant une période restreinte. C’est pourquoi des pistes alternatives, telles que l’adhésion au service de remplacement ou aux mutuelles coups durs, sont aussi à envisager (lire pages 34 et 35). En particulier dans le cas d’exploitations individuelles où l’éleveur travaille seul sur la ferme. La souscription d’assurances complémentaires (assurances décès, arrêt de travail, invalidité, main- d’œuvre de remplacement, risque fiscal, etc) est plus que vivement recommandée pour être en mesure de faire face le jour où...
D’après une enquête menée par l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture auprès d’une cinquantaine d’éleveurs laitiers courant 2008, le risque santé est cité en seconde position derrière le risque prix. Les éleveurs craignent avant tout une grande volatilité des cours, un manque de maîtrise des prix de vente, et la réduction des marges... La conjoncture actuelle n’a pas de quoi les rassurer sur ce point. Mais justement, dans ce contexte peu favorable, attention aux fausses économies! Les exploitants cherchent logiquement à réduire leurs charges, et notamment celles qu’ils jugent a priori superflues. S’il est inutile de se sur assurer, l’excès inverse peut en revanche entraîner des conséquences désastreuses en cas d’incident ou de sinistre. D’où la nécessité de souscrire des contrats d’assurances bien ficelés permettant de se prémunir à la hauteur des dommages subis et d’éviter les mauvaises surprises. En plus des outils de production (matériel, bâtiment, cheptel), la couverture des aléas climatiques n’est pas à négliger. De même que l’assurance perte d’exploitation qui permet de bénéficier d’une indemnisation couvrant les pertes liées à l’arrêt l’activité en cas de sinistre (lire page 42).
N’oubliez pas enfin que le contrat le moins cher n’est pas forcément le plus intéressant. Prenez le temps de bien comparer les contrats en termes de tarif, de couverture de risque, de franchise et de montant de garantie. Et n’oubliez pas non plus les plafonds d’indemnisation, les seuils d’intervention et les exclusions de garanties...