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Changement de systèmes : retour d’expériences

Intensification, passage au robot de traite, conversion au bio… On sous-estime souvent l’impact d’une modification de système. Quelles sont les difficultés et comment les anticiper ?

Un changement de système peut revêtir différentes formes selon qu’il s’agisse d’un passage au bio, au robot, au semis direct, d’une intégration en filière AOP, d’une orientation vers plus d’autonomie, d’une intensification, ou encore d’un changement de race. Mais tous ces changements affichent un dénominateur commun : une modification de la conduite qui impacte l’ensemble de l’exploitation. « Contrairement à un changement mineur qui peut s’appréhender par un simple budget partiel, un changement fort suppose une analyse transversale. Il implique une réflexion plus globale qui amène à rebattre les cartes et à rebâtir un système pour parvenir à un nouvel équilibre », dépeint Didier Désarménien, conseiller bio au Clasel. Il est important de bien évaluer dès le départ l’ampleur du changement à venir et ses effets collatéraux. La réorganisation nécessaire est souvent sous-estimée. Celle-ci s’avère d’autant plus vaste que la marche à franchir est haute. « Tout dépend de la situation initiale de l’exploitation. Par exemple, pour un élevage herbager et autonome, une conversion au bio n’aura qu’une incidence limitée, tandis qu’elle constituera un vrai virage pour un élevage dont l'alimentation est basée sur la maïs et peu pâturant. »

Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut déjà s’assurer que le projet est bel et bien partagé par tous les associés — voire également leurs conjoints — afin de prévenir les conflits. D’autant qu’un changement fort amène souvent une période d’incertitude et de flottement.

« Avant de sortir sa calculette et de chiffrer ce que le projet peut rapporter, mieux vaut déjà se concentrer sur l’analyse technique et vérifier si le projet souhaité est bel et bien réalisable », poursuit le conseiller. L’approche du nouvel équilibre technique en régime de croisière est capital. « Il s'agit de retrouver un équilibre entre un cheptel prévisionnel et les surfaces fourragères nécessaires pour le nourrir tout en analysant la production laitière qui peut émaner de cet équilibre. Ce travail ne se réalise pas en se basant sur des calculs globaux (tant d’hectares de telle et telle cultures), précise t-il. Il faut raisonner précisément, îlot par îlot, pour bâtir l’assolement et des rotations cohérentes dans le temps. L'analyse des changements de rationnement par rapport à la situation initiale permet également d'estimer leurs répercussions sur la production des vaches, voire sur l'âge au vêlage des génisses."

Au niveau économique ensuite, les besoins en investissements structurels sont chiffrés (robot, matériel ou équipement spécifiques…) et l’impact économique du projet est calculé. « Parfois, la plus-value économique n’est pas flagrante, mais d’autres bénéfices comme la simplification du travail ou la durabilité du système peuvent faire la différence. » Ces notions sont bien sûr à prendre en compte.

Enfin, attention à la phase de transition en abordant cette période critique avec un maximum de marges de sécurité (stocks fourragers, effectifs animaux…). Un suivi technique régulier et personnalisé pendant cette période est souvent le bienvenu pour pratiquer d’éventuels ajustements et aider à s’approprier de nouveaux repères. De même, les formations et les échanges en groupe sont un bon moyen d’accompagner une évolution de système.

Analyser le projet dans sa globalité

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