« C’est une solution économique et adaptée à notre site »
Au Gaec Émergence dans l’Orne, Cyril et Anthony Fiault ont joué la carte du tout ouvert comme en Californie, pour maîtriser leur investissement dans une stabulation conçue pour 150 vaches.
Au Gaec Émergence dans l’Orne, Cyril et Anthony Fiault ont joué la carte du tout ouvert comme en Californie, pour maîtriser leur investissement dans une stabulation conçue pour 150 vaches.






Un budget de 150 000 euros pour loger et traire jusqu’à 150 vaches. Tel était le cahier des charges que s’étaient fixé les deux frères en 2012. Pas question de construire « une cathédrale » d’autant que leur système est basé sur la valorisation maximale du pâturage. D’où l’idée de construire un bâtiment totalement ouvert. Un pari plutôt audacieux pour un élevage situé à Torchamp, une commune du bocage ornais. Mais le site s’y prête bien. « Nous avons joué sur le relief du site. La stabulation a été construite dans un creux. Elle est protégée des vents par un silo, la salle de traite, des talus ou des haies », souligne Cyril Fiault. Pour rester dans les clous en termes de coûts, seule la couverture a été réalisée par une entreprise. Et le raclage avec rabot attelé à un tracteur d’occasion a été préféré aux racleurs automatiques. Bien ventilé et lumineux, le bâtiment (36 m de large dont 30 m à l’intérieur, et 42 m de long, hors fumière) se compose de deux stabulations reliées entre elles par la rangée centrale de poteaux métalliques. "Les vaches fréquentent toutes les logettes sans préférence", précise Cyril Fiault.
Pas de problème de gel avec les abreuvoirs
Quatre abreuvoirs à niveau constant ont été installés à chaque angle. « Il n’y a eu aucun problème de gel », indique Cyril Fiault. Aucune nuisance non plus du côté des oiseaux. Au final, les 130 vaches à 7200 kg (80 Prim’Holstein et 20 % de croisées) apprécient ce nouveau bâtiment. Les éleveurs sont d’autant plus satisfaits que les performances du troupeau notamment sur le plan sanitaire sont au rendez-vous (lire l’avis d’expert). Seul petit regret : "côté Sud, la casquette est un peu trop courte (3 m) pour bien protéger le couloir d’alimentation contre la pluie. 4,50 m, aurait été idéal".
Coût du bâtiment avec la salle de traite
210 000 euros de coût total
En 2013 :
• 150 000 euros ?????? dont 50 000 euros de subventions
• 62 000 euros de charpente
• 45 000 euros de cornadis (126 places), béton, électricité, barrière…
• 43 000 euros pour la salle de traite (2 x 10 TPA d’occasion, identification électronique…)
En 2015 :
• 30 000 euros de charpente pour fumière
• 9 000 euros de tubulaires et 151 logettes
• 7000 euros de béton
• 14 000 euros pour le compteur à lait d’occasion
« Ce choix tient ses promesses »
"Le Gaec a fait le choix d’un système d’exploitation simple, efficace, et le plus autonome possible. Cet objectif a donc orienté l’ensemble de leurs choix y compris les investissements. Le bâtiment est à l’image de ce mode de fonctionnement. Il offre un toit aux vaches pour l’hiver ainsi que le confort des logettes (béton et paille) pour le couchage. Mais les associés misent avant tout sur une optimisation de la pâture et écourtent au maximum la durée de présence dans le bâtiment. Ce dernier semble avoir un impact assez neutre dans l’évolution plutôt positive des résultats sanitaires. Les frais vétérinaires ont diminué de 3€/1000l en moyenne entre 2011 et 2015 (de 17 à 14 euros/1000 l). On constate cependant un effet très bénéfique des logettes sur la maîtrise de la qualité du lait, puisque le taux cellulaire est maintenu depuis janvier à 196 000 cellules. La simplicité de cette infrastructure ne semble pas non plus être antagoniste avec l’efficacité économique du Gaec. Le choix d’un investissement peu coûteux et efficace semble donc tenir ses promesses."
Julia Vuattoux, chambre d'agriculture de l'Orne