Race, origines, caractère…
Bien choisir son futur chien de troupeau
Pour que le chien devienne un
auxiliaire de travail efficace, quelques précautions sont
de mise au moment de son acquisition.
extrêmes.
N’importe quel éleveur peut devenir utilisateur de chien. Mais tous les chiens ne deviendront pas de bons chiens de troupeau. Faire le bon choix au moment de l’adoption, c’est mettre toutes les chances de son côté pour créer une relation de travail durable.Voici quelques clés de décision, certaines indispensables, d’autres simplement conseillées, transmises par Thierry Lemorzadec, formateur de chiens de troupeaux.
■ Utiliser une race de chiens de troupeau
Il est indispensable d’opter pour une race de chiens qui travaillent, même si la race en soi n’a pas une grande importance. « Il y a aussi peu de différence entre un Border Collie et un Beauceron qu’entre une Montbéliarde et une Prim’Holstein, estime Thierry Lemorzadec. Le choix de la race est surtout une histoire d’affinité. » Le Border Collie dispose du plus gros potentiel. C’est un chien rassembleur par nature, qui travaille en cercle autour des animaux. Le Border Collie est très motivé par le troupeau et particulièrement vif dans les petits mouvements autour des animaux.
Le Beauceron, aussi appelé Bas-rouge ou Berger de Beauce, est plutôt un chien conducteur, qui reste derrière les animaux. Il est bien adapté aux troupeaux de vaches laitières. Parfois handicapé par sa taille, le Beauceron se comporte mieux sur de longues distances. Les petits chiens, de type Berger des Pyrénées, sont les plus agiles. Certaines races présentent des particularités intéressantes. En jappant, le Berger des Pyrénées prévient par exemple les bêtes stationnées en montagne. D’autres races comme les Bergers malinois, belges et allemands, le Bouvier bernois, le Briard ou encore le Kelpie — un chien de berger australien qui ressemble au Beauceron — peuvent être utilisées.
■ Choisir des lignées qui travaillent
Les origines sont une référence intéressante dans le choix d’un chien. Pour Thierry Lemorzadec, « la priorité est de choisir un chien avec des ascendants qui travaillent et qui sont assez faciles à dresser. Des chiens à forte motivation pour le troupeau et souples de caractère ». S’il est facile de trouver des lignées qui travaillent en Border Collie — première race de chiens de troupeau en France — la recherche s’avère souvent plus compliquée dans les autres races.
Choisissez de préférence un chiot « avec des papiers », issu d’une portée dont les parents sont inscrits au livre des origines françaises (Lof), surtout si vous envisagez un jour de faire reproduire votre chien. Prenez le temps de vous renseigner et de vérifier les origines auprès des associations départementales d’utilisateurs de chiens de troupeau. Au sevrage, le chiot n’est lui, pas encore inscrit au Lof. L’éleveur vous indiquera seulement s’il est confirmable c’est-à-dire s’il est a priori apte à passer les épreuves de confirmation nécessaires à l’inscription au Lof.
Mais attention, tous les « défauts » ne sont pas détectables dans le plus jeune âge, certains apparaissent plus tard qui pourront écarter le chien du standard de la race. Enfin, le chiot doit être identifié par un tatouage ou une puce électronique. Il dispose alors d’une carte d’identification qui s’ajoute à son certificat de naissance. Ce dernier indiquant que la portée a été déclarée auprès de la société centrale canine (SCC). Un chiot border collie de deux mois aux origines reconnues et identifié vaut entre 300 et 400 euros. Un prix élevé n’est pas un gage d’efficacité.
■ S’assurer des bonnes conditions de vie du chiot
Avant tout, le chiot doit être en bonne santé. Au moment de l’achat, il doit être vacciné et posséder sa carte de vaccination. « Les conditions d’élevage de la portée doivent être adaptées au futur mode de vie du chiot, met en garde Thierry Lemorzadec. Ce dernier ne doit en aucun cas avoir été élevé au contact des vaches. La rencontre avec le troupeau n’interviendra pas avant 6 mois et dans un contexte positif pour l’animal. Avec une mise en contact trop précoce, on court le risque de mettre l’animal dans une situation d’échec et de le rendre peureux. »
■ Préférer un tempérament stable
« Ni trop sûr de lui, ni trop peureux, le chiot doit faire preuve d’une certaine stabilité de caractère, surtout si vous cherchez votre premier chien », conseille Thierry Lemorzadec. La peur peut en effet dériver vers l’agressivité. Au contraire, un chien trop décideur risque de devenir envahissant. L’idéal est de faire son choix parmi des chiots de deux mois, âge à partir duquel l’animal peut légalement être vendu. À ce stade, le tempérament commence à s’affirmer. Pensez à observer la portée avec attention. Bon nombre de comportements sont relatifs à la portée. Ainsi les peureux d’une portée ne sont pas forcément des peureux dans l’absolu.
Mieux vaut tout de même éviter les chiots au comportement extrême. Celui qui agace les autres en permanence, par exemple, a surement l’intention de dominer. Le sexe n’a quant à lui pas de réelle importance. Un mâle sera souvent plus physique, plus massif et plus franc qu’une femelle, plus petite, agile et aussi plus précoce. Le choix est surtout fonction de l’éleveur. Il y a des chiens plus ou moins vifs, plus ou moins intelligents. Le chien doit aussi plaire physiquement. Il faut une attirance réciproque entre le chiot et son futur maître. ■